Un nouveau monde s’est ouvert pour Clément Braz Afonso l’hiver dernier. Celui du WorldTour. En rejoignant l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, le jeune puncheur de 25 ans a atteint l’élite du cyclisme, et s’en délecte depuis désormais quelques mois. Il a accepté de nous raconter son expérience tout au long de l’année à travers un Carnet de Route, dont voici le deuxième volet.
Plus de deux mois se sont écoulés depuis mon premier billet. Il s’était achevé sur un bilan du Tour d’Oman alors que je m’apprêtais à prendre la direction de l’Espagne pour O Gran Camiño. Là-bas, on s’est présenté sans grand leader, et j’appréhendais un peu cette dynamique car j’avais fait tout le début de saison en tant qu’équipier. Je savais que j’aurais ma chance, mais je n’ai pas vraiment réussi à me situer et à saisir les opportunités. Je pense aussi que je manquais de jambes. À Oman, la course était très lisse avant d’arriver dans le final, alors que sur O Gran Camiño, c’était une course « pleine ». Je n’étais peut-être pas encore prêt pour ça. Je ne suis pas sorti très satisfait de cette course sur le plan personnel, mais heureusement, Maxime [Decomble] nous a régalés ! Troisième du chrono, top 15 au général, c’est énorme pour un coureur « Conti ». Après O Gran Camiño, j’ai passé trois semaines à la maison. La première a été assez tranquille, mais j’ai charbonné les deux suivantes. J’ai notamment effectué une semaine à presque 30 heures de vélo, avec beaucoup d’exercices, puis il a fallu récupérer avant d’aller sur le Tour de Catalogne, ma première expérience en WorldTour.
« Je n’allais pas attaquer Geraint pour faire 29ème »
Il y avait à la fois de la crainte et de l’excitation, mais dès le premier jour, j’ai réalisé à quel point ça roulait vite. Avec la pluie, le final très escarpé sur la côte et des grosses relances, j’ai perdu un peu de temps, et l’équipe s’est aussi tournée vers les échappées pour le reste de la semaine. J’appréhendais particulièrement la troisième étape : 220 kilomètres et plus de 4500 mètres de dénivelé ! J’ai réussi à basculer avec le premier peloton au sommet du long col de la journée… mais on était encore plus d’une soixantaine ! C’est vraiment ce qui impressionne en WorldTour. Je m’estime puncheur-grimpeur, j’ai parfois l’impression de subir dans les bosses, et il reste pourtant des mecs avec des énormes mollets ! Un gars comme Kaden Groves était là, tranquille dans les premières positions, pendant que j’étais dans un certain inconfort. Il faut que les gens se rendent compte… Ça fait tellement mal que tu t’attends à une grosse sélection, mais la densité est telle qu’on est encore quatre-vingts. Pour l’anecdote, au sommet de ce même col, j’ai pris une veste, que j’ai voulu mettre rapidement, mais il y a eu une relance de fou et je n’ai pas repris les roues.
Je me suis infligé une chasse de l’enfer pendant cinq bornes pour rentrer alors que les mecs ont enfilé les vestes dans le faux-plat suivant… C’était idiot de perdre du jus comme ça. Au pied de la montée finale de La Molina, je n’ai pas suffisamment forcé pour me placer, alors que c’est généralement mon point fort. J’ai tout de suite pris une cassure et je me suis dit : « j’en ai assez pour aujourd’hui ». C’était un gros morceau, et sans doute la première fois que je faisais autant de dénivelé en course.

Le lendemain, ça a encore roulé très fort. En WorldTour, le tempo de base imposé par les équipes de leaders n’est pas extrêmement dur physiquement, mais il est incroyablement usant. Tu en viens à te dire : « Ils sont en train de me broyer alors que je suis dans les roues, comment je vais faire pour être dans le final ? » Il faut s’accrocher mentalement. Dans le peloton, on dit que les équipes ne roulent pas gratuitement. C’est-à-dire que quand elles roulent, elles essaient aussi de faire mal derrière, notamment sur les relances. Quand tu es au fond du peloton après une épingle, tu dois t’infliger une accélération d’une ou deux minutes pour réussir à reprendre les roues. Lors de ce quatrième jour, j’avais à cœur de me rattraper par rapport à la veille et de faire la montée finale à fond. Je m’étais bien placé, il y a eu un rythme de fou dès le pied, j’ai craqué à la mi-ascension mais je voulais bien finir. J’ai continué à insister jusqu’à un kilomètre du sommet, mais je suis retombé sur Geraint Thomas et Steven Kruijswijk, et je me suis dit que je n’allais peut-être pas attaquer Geraint dans le dernier kilomètre pour faire 29ème (rires). Du coup, on a fini ensemble. Un ami m’a d’ailleurs demandé de faire un selfie avec lui avant qu’il ne parte à la retraite. Je n’ai évidemment pas réussi à la faire ce jour-là car je n’avais pas mon téléphone sur moi (sourires). J’ai voulu aller le voir le lendemain mais j’ai complètement zappé, donc j’espère que j’aurai l’occasion de recourir avec lui cette saison. Ce jour-là m’a en tout cas permis de me rendre compte que le niveau WorldTour dans les bosses était extraordinaire, même sans les « fantastiques ». J’avais tout donné jusqu’à un kilomètre, et j’avais terminé trente-troisième…
« Romain avait envie de gagner en levant les bras »
Le lendemain, j’en ai peut-être surpris certains dans les bordures, mais j’avais tout fait pour être dans le premier groupe. Dès que j’ai vu que ça commençait à s’énerver, j’ai fait l’effort de bien me placer dans les 15-20 premiers. Au moment où s’est créée la bordure, j’étais content, car j’ai su que j’allais être dedans. C’est un moment grisant quand on se rend compte que ça s’écarte, que l’éventail se forme, et qu’on va le faire. J’ai eu un peu peur ensuite car un mec a pété devant moi. J’ai réussi à faire le jump mais je savais qu’il ne fallait pas que ça se reproduise. J’ai naturellement un déficit de puissance par rapport à des gros gabarits, mais je crois que j’arrive à le compenser en me plaçant au bon endroit pour être protéger au maximum, en me faufilant dans les petits espaces. Sur une photo prise ce jour-là, je suis à côté de Roglic, les coudes écartés. Sur Instagram j’avais écrit : « prêt à frotter Primoz ! » Un pote m’avait répondu : « il n’y a que des champions à côté de toi ». Et c’est vrai que c’était marrant de me retrouver là au milieu. Pour finir, j’ai essayé de faire le sprint à l’arrivée, et j’ai manqué le top 10 de justesse (11e). Je l’ai aussi raté de peu le dernier jour (12e), où j’avais aussi à cœur de bien faire car j’aime ces efforts punchy comme à Montjuic. On marchait tous bien, notamment avec Rudy et Brieuc dans le final, mais aussi Tom qui avait essayé un peu avant. J’ai essayé de me placer pour faire un bon résultat dans ce finish à vitesse grand v, et c’est d’ailleurs la première fois que je mettais un plateau de 56 dents en course.
Une semaine plus tard, j’étais déjà de retour en Espagne pour le Tour du Pays Basque où on avait de vraies ambitions avec Guillaume et Romain. Je savais que j’allais pouvoir me transcender et être transcendé par cette dynamique, comme à Oman avec David. C’était hyper grisant de retrouver des leaders, d’autant que je ne les connaissais pas en course. Il me tardait d’y être. Dès le deuxième jour, j’avais à cœur de servir au collectif en vue du sprint. J’ai réussi à faire un gros relais pour remonter quasiment en tête de peloton avec Thibaud et Romain. C’est une belle journée qui a bien lancé mon Tour du Pays Basque. Le lendemain, c’est la fameuse étape où Romain termine deuxième. Une étape dingue, franchement. C’est parti à fond, ça a roulé à une vitesse incroyable toute la journée, ça a pété par l’arrière petit à petit. À mi-course, ils n’étaient plus que dix devant ! Des leaders ont été piégés par cette journée, mais on était encore cinq de l’équipe. Dans le final, je me suis sacrifié avec Rudy pour placer nos leaders. Puis, il y a eu l’histoire du rond-point, avec Romain qui règle le sprint pour la deuxième place, qui est ensuite déclaré vainqueur, puis qui est de nouveau reclassé à la deuxième place. On est passés par toutes les émotions. Quand on a appris qu’il avait « gagné », il y a eu une petite joie, mais rien de comparable à une vraie victoire. Donc quand on a su le soir qu’ils étaient revenus sur leur décision, ça n’a pas vraiment été coup dur. De toute façon, je pense que Romain avait envie de gagner en levant les bras. Et quoi qu’il en soit, on avait fait une très bonne journée collectivement.
« Je suis descendu chercher des bidons et j’ai cru que je n’allais jamais revenir »
La fin du Tour du Pays Basque va me permettre de parler des échappées dans le WorldTour, car j’ai essayé de la prendre lors des trois derniers jours. La première fois, j’ai beaucoup bataillé mais c’est monté « Mach 12 » dans une bosse, j’étais à fond et je n’ai pas réussi à y aller. Ce n’est vraiment pas simple de prendre une échappée en WorldTour, et je m’en suis rendu compte à mes dépens. Certains coureurs ont beaucoup de cartouches, car ce sont des champions. Moi, je n’en ai pas beaucoup pour l’instant, donc il faut que je sois très malin pour être dans la bonne. C’est lors de l’avant-dernier jour que j’ai compris qu’il ne fallait vraiment pas trop en faire pour prendre l’échappée. Pendant les vingt premiers kilomètres, j’ai tout fait pour rester placé, suivre les attaques, et au final je me suis fait sortir à la pédale bien sèchement par Healy et Bilbao. J’étais à fond, et j’ai vu les Alaphilippe et Barguil sprinter en haut de la bosse. Même si j’avais réussi à y être, j’aurais été nul dans l’échappée car j’avais mis trop d’énergie. Je subissais même dans le peloton. Je savais que j’allais passer une sale journée. Je me suis accroché, accroché, accroché. À un moment, Guillaume m’a demandé d’aller chercher des bidons, je suis descendu à la voiture et… j’ai cru que je n’allais jamais revenir. Le peloton était en file, ça roulait à plus de 50km/h, j’avais cinq bidons dans le maillot, et certains mecs me donnaient des poussettes car ils sentaient que je n’arrivais pas à remonter. Je devais faire bien de la peine (sourires). C’est un souvenir de fou.


Ce jour-là, je me suis dit que j’avais vraiment payé le fait de vouloir faire trop d’efforts pour prendre l’échappée. Dans le WorldTour, ça met parfois très longtemps avant de partir. C’étaient aussi des échappées de champions, et j’en faisais trop face à eux. Puis quand la décision se faisait, je n’étais plus là. Lors de la dernière journée, très dure comme souvent au Pays Basque, on était bien placés avec Romain dans la première ascension. Mais quand c’est sorti, Romain a réussi à faire le jump, moi non. Je me souviens d’ailleurs m’être dit « heureusement que je n’y suis pas » car il restait vingt minutes de montée et j’ai subi pendant toute l’ascension dans le peloton. Bref, j’en ai sans doute trop fait pour, en plus, ne jamais être devant. Mais ça a été un énorme apprentissage, et ce genre de journée m’a clairement servi pour la suite. De par le profil de la course, les ascensions ultra raides, le peloton imposant, les grimpeurs d’exception, la densité incroyable, le Tour du Pays Basque a clairement été la semaine de course la plus difficile de ma carrière jusqu’à présent. Et je me répète : il n’y a eu qu’une seule « échappée cadeau ». Sinon, ça bataillait à mort pendant au moins une heure. Tout cela a rendu la course super dure. Je n’ai pas été ridicule, mais j’ai bien « dégusté » durant cette semaine.
« Quand ça sourit, il faut savoir en profiter »
La suite des événements, pour moi, c’était le triptyque franc-comtois. J’adore ce coin ! Ayant été étudiant à Montbéliard pendant quelques années, j’ai aussi des connaissances à Besançon, qui n’est pas loin. J’avais des supporters sur le bord de la route. Des amis de Metz m’ont même fait la surprise de venir le vendredi. Je les ai découverts dans la première bosse de la journée. Ils m’ont gueulé dessus, j’ai tourné la tête je me suis demandé comment c’était possible. Mes parents aussi avaient fait le déplacement ce week-end. Pour ma part, j’avais à cœur d’être là longtemps pour Guillaume, comme je l’avais fait pour David à Oman. C’est un rôle que j’apprécie. Avoir cette proximité avec le leader, écouter ses ordres à voix haute dans le final, c’est incroyable. Sur la Classic Grand Besançon Doubs, Tom a fait un boulot de fou pour combler l’écart sur l’échappée, puis Rudy a fait le travail préparatoire et on a réussi à bien se placer au pied de La Malate avec Guillaume.

Je n’ai pas vraiment eu besoin de durcir moi-même car le tempo était déjà élevé, et quand je me suis retourné à deux kilomètres de l’arrivée, j’ai vu qu’on avait fait un trou. J’ai dit à Guillaume « c’est maintenant », et ça correspondait parfaitement à l’endroit où lui avait prévu d’attaquer. Il est sorti seul en costaud et personne ne l’a revu. Une fois qu’il était sorti, j’ai aussi pu jouer pour moi et j’ai réussi à décrocher une petite place (8e).Je me souviens des mots de Guillaume à l’arrivée. Quand le leader t’accueille après la ligne et te dit que tu as été incroyable, ça reste. Je me nourris de ça, et ça m’encourage à continuer à faire les choses avec autant d’implication.
Naturellement, tout le monde nous attendait le samedi, et personne ne nous a aidés. Oscar Nilsson-Julien a fait un boulot monstrueux. On m’a beaucoup interpellé car j’étais le dernier équipier de Guillaume, mais quelqu’un comme Oscar, qui roule seul en tête de peloton pendant cent bornes pour maintenir l’échappée, joue un rôle tout aussi important dans le succès final. Tout le monde a fait son boulot à un moment ou un autre. À trente bornes de l’arrivée, Rudy nous a dit : « c’est tout pour Guillaume, on met en route ». Il a pris un énorme relais, puis Brieuc a fait un tempo de fou dans la bosse précédent l’arrivée. Il a fait une sélection incroyable et nous a amené jusqu’au pied du Mont Poupet. On n’était plus que vingt, il a fait un boulot extraordinaire ! J’ai fait le pied costaud, tout en gardant un peu pour les parties raides et lancer Guillaume, mais je me suis fait surprendre par l’attaque de Clément Berthet. Guillaume a réagi dans un second temps, a pris le temps d’user les gars qui avaient essayé de prendre sa roue, et a réussi à faire cogiter Berthet et ne rentrant pas tout de suite. La partition a été merveilleusement jouée par tout le monde ce jour-là. J’ai appris sa victoire en passant la ligne. Je n’ai rien entendu à l’oreillette car j’étais encore à fond derrière. C’était super beau de revivre ce moment-là 24 heures après. C’était surtout incroyable d’obtenir la victoire après avoir couru de cette manière. Parfois, on roulera de la même façon, et il n’y aura pas la victoire au bout. Alors quand ça sourit et que ça marche, il faut savoir en profiter.
« Je me suis dit qu’il y avait peut-être la victoire au bout »
Pour finir, c’était le Tour du Doubs. J’avais coché cette journée car je me suis rendu compte qu’avec mon niveau actuel, je trouve toujours plus fort que moi quand ça arrive au sommet. En revanche, j’ai plus de chances de faire un résultat, ou de gagner, quand on s’échappe après une bosse dans le final. On avait d’abord prévu de mettre la zizanie à quarante kilomètres de l’arrivée. J’ai attaqué, mais personne ne m’a accompagné. J’ai été repris au sommet de la bosse, puis je me suis vu péter dans la bosse suivante ! J’ai basculé à la limite, et j’ai pu récupérer un peu ensuite. Dans la dernière côte difficile, on s’est retrouvés bien placés avec Guillaume et je me suis dit qu’il fallait y aller. C’était le dernier moment pour faire des écarts. J’ai fait un gros tempo, sans regarder derrière, puis Guillaume est passé à côté de moi, a pris le relais, et m’a dit : « on n’est plus que sept accroche-toi ». Il a accéléré et je me souviens lui avoir dit « pas trop fort Guillaume, je suis à bloc ». Une photo a été prise au sommet, je suis dernier du groupe et on peut voir que je tangue des épaules. On a ensuite essayé de faire tourner le groupe. Je ne m’en suis pas rendu compte sur le moment, mais en regardant le replay, j’ai réalisé que Guillaume avait pris énormément de relais. Il a dit en interview qu’il avait à cœur de me rendre la pareille, et je l’en remercie. C’est un leader, il n’était pas obligé de le faire, mais j’apprécie qu’il ait décidé de suivre cette voie. C’est très gratifiant pour moi de savoir qu’il était hyper satisfait de ce que j’avais fait et qu’il décide de rouler davantage pour que l’échappée aille au bout et qu’on puisse jouer tous les deux.

C’est la première fois cette année que je me suis dit qu’il y avait peut-être la victoire au bout. J’ai retrouvé cette adrénaline et c’était incroyable de revivre ce moment. Je suis passé un peu par tous les stades. Dans le dernier faux-plat montant, je me souviens avoir senti les crampes arriver dans les quadriceps. Je me suis dit : « tu as fait le plus dur, tu ne peux pas craquer maintenant ». À l’approche du final, je me suis dit qu’il fallait essayer d’être serein et d’attendre le moment opportun pour essayer d’attaquer. Me dire qu’il était possible de gagner, ça m’a transcendé pour essayer de faire du mieux possible. J’ai mis mon attaque à 1500 mètres. Il y avait une petite butte de 100 mètres et ça basculait. J’étais dernier du groupe, je me suis dit que c’était le bon moment. Malheureusement, un mec est venu me chercher. Guillaume a immédiatement contré, fait un trou, mais on est aussi allé le chercher, et c’était fini. Au sprint, j’ai fait de mon mieux mais je suis déçu qu’on n’ait pas été récompensé par un podium (4e). Avec le recul, j’ai un petit regret sur l’attaque. Le timing était bon, mais je me dis que j’aurais dû vraiment prendre de l’élan, et attaquer la butte avec 10 km/h de survitesse. Ça les aurait plus découragé. Ça n’a pas souri, mais je pense qu’on peut être fier de la manière dont on a couru. Personnellement, je me suis régalé. Je savais que ce week-end pouvait me correspondre, mais je ne m’attendais pas forcément à être à ce niveau.
« Faire ce que j’ai fait sur le Tour du Doubs, j’en étais incapable l’an dernier »
Un constat est clair : j’ai franchi un palier. Ça ne s’est pas forcément constaté dans les résultats, notamment en WorldTour, même si j’ai l’impression que faire quarantième du général sur une course WorldTour (39e en Catalogne et au Pays Basque, ndlr) n’est pas non plus donné à tout le monde. Je pense que ces courses m’ont donné de la force. Faire ce que j’ai fait sur le Tour du Doubs, à savoir attaquer à quarante bornes, fournir un gros effort, et être encore là dans le final pour jouer la victoire, j’en étais incapable l’an dernier. Par le passé, je jouais avec mon maillot d’équipe continentale. On ne me demandait pas de rouler si j’étais dans le bon groupe. J’étais plutôt un suiveur. Ma manière de courir a changé. Physiquement, je suis certainement plus performant, mais mentalement aussi. Arriver chez Groupama-FDJ a assurément débloqué quelque chose… Pour la suite du programme, j’avais le choix entre le Tour de Romandie et les manches de Coupe de France en Bretagne. Or, j’avais envie de faire quelques courses d’une journée où j’ai aussi la sensation de jouer un peu plus personnellement. Je veux profiter de cette période pour capitaliser des efforts faits sur les courses WorldTour. Je suis content de retourner sur ces courses, où il y a un peu plus d’adrénaline et où les scénarios sont beaucoup moins écrits à l’avance. Il y a plus d’ouvertures et je veux voir ce que ça peut donner. On en reparlera dans le prochain épisode.