Sur les sentiers blancs menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, terme du « pèlerinage » des coureurs sur O Gran Camiño, Clément Braz Afonso et Rémy Rochas ont ce dimanche tenté leur va-tout. Le premier cité a intégré l’échappée du jour et occupé les rênes de la course jusqu’à vingt-cinq bornes du but, avant d’être suppléé par son coéquipier grimpeur, à l’attaque depuis le peloton avant de voir son entreprise neutralisée à douze kilomètres de la ligne. Un sprint en comité réduit a finalement clôturé l’épreuve, Maxime Decomble a pris la seizième place et gagné un rang au classement général (12e).
Cent-soixante kilomètres, et une spécificité. Tel était le programme du dernier acte d’O Gran Camiño ce dimanche. La grande boucle autour de Saint-Jacques-de-Compostelle, à parcourir deux fois, comprenait non seulement une ascension plutôt roulante (5km à 5%), mais aussi trois chemins blancs à quelques kilomètres de la ligne d’arrivée. Compte tenu des écarts au classement général, une course assez ouverte était attendue, et Clément Braz Afonso a immédiatement voulu y prendre part en multipliant les tentatives en début de course. Après quinze bornes, il est parvenu à se faire la malle avec huit autres concurrents. « On aurait pu faire une course d’attente en se disant que ça allait arriver au sprint, mais qu’aurait-on pu espérer ? », questionnait Philippe Mauduit. « On savait qu’on n’avait pas de chances dans ces circonstances et qu’il fallait tenter autre chose ». « Le but était de prendre l’échappée en espérant que ça aille loin, abondait Clément. On pouvait tenter des choses car on n’était pas très bien placés au général. J’ai réussi à prendre l’échappée, on s’est retrouvé à neuf mais ça n’a pas très bien collaboré ». Le groupe de fuite n’a d’ailleurs jamais bénéficié d’une large avance. « Il n’y a pas eu trop d’espoirs, aussi car un coureur était à deux minutes au général, disait Philippe. C’était un peu le poil à gratter de cette échappée ».
« L’important était l’attitude », Philippe Mauduit
Après avoir complété le premier tour du circuit final, le groupe de tête ne possédait déjà plus qu’une minute d’avance, et cinquante kilomètres restaient à couvrir. Le peloton a encore accéléré à l’approche de la dernière grosse montée du jour, où Clément Braz Afonso a offert une belle résistance, avant de voir son coéquipier Rémy Rochas débouler à toute vitesse de l’arrière. Le grimpeur savoyard s’est ensuite détaché avec un homme de la Caja Rural, puis l’a décramponné à l’approche du sommet, tout en se créant un avantage de quarante-cinq secondes sur le peloton. « Malheureusement pour lui, personne n’a été en mesure de l’accompagner, ou personne n’a eu la volonté d’y aller à ce moment-là », expliquait Philippe. Dans une portion descendante moins à son avantage, Rémy Rochas a donc vu le peloton se rapprocher dangereusement, et finalement le reprendre juste avant les chemins blancs. « S’il y avait eu 3-4 coureurs pour l’accompagner, ça aurait pu changer la donne, car on arrivait dans une phase de course où il y avait moins d’équipiers pour rouler, mais c’est comme ça », tranchait Philippe. Les efforts des hommes de la Groupama-FDJ auront donc été vains, puisqu’un groupe d’une vingtaine d’hommes s’est finalement retrouvé pour un sprint à l’arrivée, avec une nouvelle victoire de Magnus Cort.
« Sur l’attitude des garçons, il n’y a rien à redire, assurait Philippe. Ils ont tenté d’être opportunistes et c’est ce qu’on avait prévu de faire ce matin. On a crânement tenté notre chance. Il n’y a pas de réussite mais pas de surprise non plus. L’important était l’attitude, surtout après une journée difficile comme hier. Ils ont montré qu’ils étaient vaillants et c’est ce qu’on attend d’eux ». À l’arrivée, Maxime Decomble a obtenu la seizième place, et grimpé au douzième rang au classement général final. « Je retiens de cette semaine le comportement combatif des coureurs, concluait Philippe. Je n’ai qu’un seul regret, l’étape de samedi, où on n’a pas pu faire ce qu’on avait prévu, mais ça fait partie de la course. On avait l’équipe la plus jeune sur cette épreuve, avec 22 ans et quelques de moyenne d’âge. D’autres formations avoisinaient plutôt les trente. Ce n’est clairement pas la même expérience, mais les garçons s’en sont bien sortis malgré tout ». « Ce n’est pas forcément le résultat qu’on était venus chercher car on espérait un top 5 au général, mais on est passés à côté sur l’étape reine et ça a conditionné la suite, ponctuait Clément. Il y a néanmoins du positif à retenir de cette semaine. On a fait de bons efforts, on a pu intégrer les jeunes de la Conti et Max [Decomble] nous a sorti de belles performances ».