Les grands favoris du Tour d’Espagne ont de nouveau eu le dernier mot, ce jeudi, lors de la dernière grande étape de montagne de cette édition 2021. Au sommet de l’inédit Altu d’El Gamoniteiru, Miguel Angel Lopez a ainsi ravi la victoire du jour devant le maillot rouge Primoz Roglic. Plus tôt, Olivier Le Gac était encore parvenu à intégrer l’échappée du jour, qui n’aura toutefois pas fait le poids face aux prétendants du général. Les deux prochaines étapes pourraient offrir davantage d’opportunités.
« C’était histoire de se faire plaisir », Olivier Le Gac
Étrangement, il n’aura pas fallu patienter bien longtemps pour voir une échappée se développer ce jeudi, à l’occasion de la dernière grande journée de montagne de la Vuelta. Si le bon coup est parti de bonne heure, c’est aussi qu’il comprenait l’essentiel des équipes intéressées. Pas moins de trente-deux coureurs se sont en effet glissés à l’avant après une poignée de minutes, et Olivier Le Gac y représentait les intérêts de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ au lendemain de son escapade vers les Lacs de Covadonga. « Je suis reparti motivé aujourd’hui, et quand j’ai vu le gros groupe sortir, j’ai fait l’effort pour boucher le trou », expliquait le Breton. « C’était de nouveau une étape compliquée avec 4500 mètres de dénivelé, reprenait Franck Pineau. Elle n’était donc pas spécialement faite pour nous, surtout depuis qu’on a perdu Rudy sur chute. Malgré tout, les garçons qui sont encore là sont extrêmement courageux. Olivier, notamment, était déjà échappé hier et s’est fait violence pour être devant encore aujourd’hui malgré le mal de jambes. C’est tout à son honneur, je lui tire mon chapeau ». En tête de course, l’ancien champion du monde Juniors a retrouvé pléiade de grimpeurs confirmés alors que la formation Bahrain-Victorious, aux manettes dans le peloton, ne permettait pas l’écart de s’envoler.
Alors, au pied du Puerto de San Llaurienzu (9,9km, 8,6%) après quarante kilomètres de course, le rythme demeurait intense à tous les niveaux de la course. Si bien qu’Olivier Le Gac abandonnait momentanément sa place dans l’échappée. « Ils ont monté plein pot au pied et je savais que je ne pouvais pas aller très loin comme ça, expliquait-il. J’ai donc géré le pied, et j’ai bien fait, car ça s’est finalement calmé et quelques coureurs qui ont fait l’effort pour rester au contact n’ont eux jamais pu rentrer ». « Il avait encore les toxines d’hier dans les jambes, disait Franck. Il a essayé de gérer ces montées comme il a pu sachant que, de toute manière, la victoire était difficile à aller chercher dans ces circonstances de course. Il a géré, mais le groupe des favoris a finalement revu tout le monde ». Définitivement décroché de l’échappée dans l’Altu de la Corbertoria, le coureur de 28 ans a finalement été englouti par le « peloton » à environ cinquante kilomètres de la ligne. « Compte tenu que c’était une arrivée au sommet aujourd’hui, c’était juste histoire de se faire plaisir devant et de passer la journée dans l’échappée, ajoutait l’intéressé. Il y avait des clients avec moi, mais l’échappée n’est même pas allée au bout. C’est quand même une bonne journée et c’est toujours agréable d’être devant ».
« Zéro souci avec les délais », Franck Pineau
Dernier rescapé de l’échappée, la future recrue de la Groupama-FDJ Michael Storer a été revu dans l’ascension finale, sans répit, de l’Altu d’El Gamoniteiru (14,5 km à 10%). « J’étais large pour les délais, donc j’ai tout fait pour garder le plus d’énergie possible pour cette dernière montée, ajoutait Olivier. Mais il fallait quand même grimper là-haut, et c’était horrible ! » Le Breton a finalement passé la ligne trente-cinq minutes après le vainqueur Miguel Angel Lopez alors que Kevin Geniets a été le premier coureur de l’équipe à atteindre le sommet, un quart d’heure après le Colombien. « On a zéro souci avec les délais, même avec nos moins bons grimpeurs, complétait encore Franck. Arnaud choisit presque le gruppetto dans lequel il veut finir. Ramon gère aussi très bien son affaire. On n’a eu aucun problème à ce niveau. Maintenant, pour gagner, c’est plus compliqué… » Ce vendredi, le terrain de jeu sera moins accidenté dans la dix-neuvième étape, mais le premier quart de course présentera tout de même quelques bosses censées permettre à l’échappée de s’extraire. « Ça peut nous correspondre davantage demain et après-demain, assurait Franck jeudi soir. Ce sont des étapes où l’on peut espérer faire une belle performance. Mais avant d’y penser, on va bien se reposer et bien dormir ». « Il y a quand même beaucoup de fatigue, confirmait Olivier. Il va falloir bien récupérer ».
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