Le Tour d’Espagne a redémarré ce mardi de très belle manière pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, et plus particulièrement pour Bruno Armirail. En ouverture de cette troisième semaine de course, le Haut-Pyrénéen s’est flanqué d’une remarquable cinquième place lors du contre-la-montre qui constituait la treizième étape. Devançant quelques grands noms, mais aussi certains favoris du classement général, le spécialiste de la discipline égale ainsi son meilleur résultat sur un Grand Tour.
« On a pris des risques », David Han
Au lendemain de la seconde journée de repos sur le Tour d’Espagne, le retour aux affaires s’annonçait musclé, ce mardi, dans un contre-la-montre plutôt singulier faisant office de treizième étape. Si le parcours du jour était relativement rectiligne sur une bonne trentaine de kilomètres, les 1800 derniers mètres du tracé présentaient en revanche une pente extrêmement raide, à 14% de moyenne. C’est le Mirador de Ézaro, déjà visité sur la Vuelta par le passé, qui accueillait le terme de ce chrono favorisant donc les coureurs complets. Du côté de la formation Groupama-FDJ, les espoirs étaient naturellement centrés sur Bruno Armirail, à la fois très bon rouleur et solide grimpeur. « Il visait d’abord plutôt le top 10, puis on lui a gentiment mis l’objectif du top 5 en tête, expliquait son entraîneur David Han. On n’avait rien à perdre. Faire neuvième ou quatorzième, c’est la même chose. Si on voulait viser le top-5, il fallait partir très vite. On avait convenu qu’il démarre au-dessus de ses zones de performance habituelles. On a pris des risques en se disant aussi que la dernière montée se ferait au courage, mais visiblement, ces risques ont été payants ». Avant de se présenter au pied du Mirador de Ézaro, Bruno Armirail détenait alors le deuxième meilleur temps, seulement devancé par Nelson Oliveira, avec qui il s’était d’ailleurs échappé samedi dernier.
« J’étais un peu au-dessus de la puissance prévue, mais je me sentais quand même bien, racontait Bruno. Je me sentais en mesure de partir plus fort, et je me suis dit qu’on verrait bien ensuite. Je n’étais pas le grand favori, alors ça valait le coup de tenter. Il y avait du vent de face sur tout le parcours, c’était vraiment dur. Sur le profil, on pouvait aussi croire que le parcours était tout plat, mais il y avait tout de même de beaux faux-plats. Enfin, la montée était très très dure, surtout avec 35-40 minutes d’efforts à bloc au préalable. C’est dur quand on arrive dedans, mais il ne faut pas faiblir mentalement et se dire que c’est comme ça pour tout le monde. Ça se joue beaucoup dans la tête. J’ai peut-être un tout petit peu coincé dans la bosse mais j’ai quand même fait un beau chrono ». À son arrivée sur la ligne, le natif de Bagnères-de-Bigorre est même parvenu à conserver la deuxième place provisoire. S’il est d’abord resté prudent quant à l’appréciation de sa performance, étant donné qu’une grosse vingtaine de coureurs était encore en route, il a ensuite constaté avec joie que seulement trois autres concurrents avaient pu le devancer, dont le vainqueur du jour et nouveau maillot rouge Primoz Roglic.
« Je suis quand même assez satisfait », Bruno Armirail
« Je suis finalement cinquième à l’arrivée, et ça fait plaisir, confiait-il. C’est vraiment pas mal du tout. Il y a toujours quatre places et quarante secondes à gratter pour ramener la victoire, mais c’est sûr que faire un top 5 sur un chrono de Grand Tour, surtout en troisième semaine, c’est plutôt bien. Je suis quand même assez satisfait. Cela prouve que tous les efforts que j’ai faits, sur la position, sur le travail en vélo de chrono, avec les stages en altitude et au niveau des sacrifices, commencent à payer. J’espère qu’il y aura une continuité à cela, d’autres résultats et pourquoi pas une victoire sur un chrono un jour ». « Bruno a passé un gros cap cette année, confirmait David Han. Je pense que tout le monde s’en est rendu compte mais il le matérialise avec deux résultats personnels : sur le championnat de France avec le bronze et aujourd’hui avec un top 5. Il fournit aussi un énorme travail autour de David depuis le début de la Vuelta. Aujourd’hui, il était logiquement complètement libre dans sa discipline de prédilection et il a été récompensé ».Par ailleurs, David Gaudu a pour sa part pris une solide 28e place ce mardi, ce qui lui permet de conserver son douzième rang au général avant trois étapes accidentées sans doute propices aux baroudeurs.
1 commentaire
HONDARRAGUE, J-François
Le 4 novembre 2020 à 08:20
Bonjour
Un grand BRAVO à Bruno, son excellent travail commence à payer. Quelle belle 5éme place qui en appelle de bien meilleures. Il mérite une victoire d’étape dans les prochains jours mais il faut qu’il ait la porte ouverte. Merci à tous de nous faire vibrer en ces temps si sombre car vous êtes tous associés dans ces bons résultats.