Bruno Armirail allait être sérieusement mis à l’épreuve ce vendredi, à l’occasion de la cinquième étape de Tirreno-Adriatico. Encore placé au général, le rouleur de 26 ans voyait se profiler une arrivée au sommet, pour purs grimpeurs, qui s’annonçait logiquement déterminante pour le classement général de l’épreuve. À l’arrivée, le Haut-Pyrénéen a plutôt réussi son examen de passage en achevant l’étape en vingt-deuxième position, conservant ainsi sa place sein du top-20 du général à trois étapes du terme.
Si l’objectif principal de cette cinquième journée sur la « Course entre les deux Mers » était de permettre à Bruno Armirail de s’évaluer face aux meilleurs dans l’ascension finale, la Groupama-FDJ avait aussi dans l’idée de se lancer à l’offensive au sein de l’échappée du jour. Celle-ci s’est toutefois fait la malle dès les premiers instants et l’équipe n’a pu prendre place en son sein. « L’étape partait en bosse, ce n’était donc déjà pas simple de ce point de vue, et on imaginait que ça puisse bagarrer un peu plus, relatait Sébastien Joly. Ceci étant dit, ça n’a pas spécialement été un problème puisque l’échappée se fait revoir dans le final. Il n’y a donc pas de regrets ». En tête de course, l’échappée de dix hommes comprenant notamment Mathieu van der Poel a certes pris jusqu’à six minutes mais elle a ensuite pris du plomb dans l’aile en raison de la présence de Giovanni Visconti, pointé à seulement deux minutes au classement général. Le peloton a donc logiquement maitrisé la situation tandis que la Groupama-FDJ perdait Romain Seigle, « sans force » et contraint à l’abandon.
« Un bel objectif pour Bruno », Sébastien Joly
Le reste de l’équipe s’est alors articulée autour de Bruno Armirail en vue du final, et particulièrement des douze kilomètres de montée à 7% qui composaient l’ascension décisive du jour. Bien décidé à défendre ses chances, le Haut-Pyrénéen a été replacé à l’approche des premières pentes et s’est alors battu avec ses armes. « C’est parti très fort dès le pied, avec les champions et leurs équipiers qui ont tout fait exploser, notait Sébastien Joly. Bruno n’était pas en capacité de suivre mais il a pu garder son rythme tout du long et réussit à terminer 22e ». Le spécialiste du contre-la-montre a certes concédé près de quatre minutes au nouveau leader Simon Yates, mais n’a pas craqué pour autant, bien aidé par son compère suisse. « Kilian [Frankiny] a fait les 3/4 de la montée avec lui, précisait Sébastien, et il y a eu une bonne implication de tous. Tout le monde a bien bossé pour permettre à Bruno d’aborder l’ascension dans les meilleures conditions, soit en allant chercher des bidons ou en le replaçant. Les gars ont parfaitement rempli leur mission ».
Alors que le programme de Tirreno-Adriatico ne comprend plus qu’une étape pour sprinteurs, une étape vallonnée et un contre-la-montre, Bruno Armirail reste accroché à son solide top 20, en dix-huitième position. « L’objectif est maintenant qu’il reste à cette place d’ici lundi et qu’on puisse alors voir ce qu’on peut réussir à grappiller sur le chrono, concluait Sébastien. C’est un bel objectif pour lui, mais c’est une première. Il apprend encore à se placer et à réaliser des montées comme il l’a fait aujourd’hui. C’est une occasion pour lui de voir où sont ses limites, et on fera un bilan lundi ».
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