C’était une grande première pour Bruno Armirail. Ce jeudi sur les routes du Tour de Pologne, à l’occasion de la sixième étape, le rouleur occitan a enfin pu exhiber sa tunique tricolore conquise en juin dernier. Sur un parcours atypique de douze kilomètres, dont dix en portion ascendante, le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est adjugé la onzième place du chrono, à trente-six secondes du vainqueur. Grâce à cette performance, il est remonté au dixième rang du général. Quentin Pacher a lui glissé en seizième position.
L’étape sans doute la plus décisive de la semaine était au menu du Tour de Pologne ce jeudi. Seuls douze kilomètres étaient à parcourir, mais cela en solitaire, et à travers un parcours peu commun. « On connaissait le coin, car il y a généralement une étape en ligne ici, initiait Jussi Veikkanen. Cette année, ils ont préféré organiser un chrono, dont la particularité était qu’il comportait de bons faux-plats montants et une belle petite montée (2,2 km à 6,1 %). Il y avait ensuite une courte descente avant d’aborder les 500 derniers mètres où il fallait effectuer une dernière rampe vers une station de ski. C’était un beau parcours. Nos deux coureurs protégés ont fait la reconnaissance, et on est partis avec l’objectif de faire une bonne performance. Ça leur convenait bien car ce n’était pas un chrono pour pur rouleurs. On savait que le classement général allait se jouer aujourd’hui. On avait un double enjeu : l’étape et le général. On savait également que ça allait se jouer à très peu de secondes ». Jacopo Guarnieri a été le premier coureur de l’équipe à se présenter dans la zone de départ, juste après 14 heures, ensuite imité par Bram Welten, Ignatas Konovalovas et Arnaud Démare, vêtu du maillot du classement par points. Mais à 15h43, c’est donc Bruno Armirail, pour la première fois paré de bleu-blanc-rouge, qui s’est élancé.
« J’aurais aimé faire davantage honneur au maillot », Bruno Armirail
Auteur d’un solide temps au sommet de la portion montante, le rouleur occitan a ensuite franchi la ligne en quatrième position provisoire avant de progressivement perdre quelques places avec le passage d’autres concurrents. « Bruno a fait un beau chrono, sans faute, régulier, avec des bonnes trajectoires, commentait Jussi, qui le guidait. Il a donné tout ce qu’il pouvait. C’était aussi son premier contre-la-montre avec le maillot de champion de France, il avait donc une grosse envie de performer. Il a fait le maximum, il n’y a rien à dire ». « C’était un parcours qui me plaisait, mais je n’avais pas de bonnes sensations, pas de force, regrettait l’intéressé. Je n’ai pas réussi à rouler vite, et dans la partie plus dure, je n’avançais pas. C’est comme ça, malheureusement. Ça fait naturellement plaisir de rouler en bleu-blanc-rouge mais j’aurais aimé faire davantage honneur au maillot. Il y aura d’autres occasions ». Parti vingt minutes plus tard, Quentin Pacher a lui échoué aux portes du top-20 à son arrivée. Au terme de l’exercice, Bruno Armirail a finalement hérité de la onzième place, à 36 secondes du vainqueur Thymen Arensman, alors que Quentin Pacher a signé la 26e place, à 1’09. Au classement général, le premier cité est remonté en dixième position, tandis que le second a rétrogradé en seizième. « Être dans les dix sur une épreuve WorldTour, ce n’est pas un hasard, concluait Jussi. Pour Quentin, c’était aussi plutôt un bon chrono et il s’est bien défendu ».
Arnaud Démare, pour sa part, s’est attaché à gérer ses forces à la veille de la dernière étape, potentiellement favorable aux sprinteurs. « On a vu hier qu’il ne fallait jamais trop jouer avec l’échappée, prévenait Jussi en guise de conclusion. Le début d’étape est bien musclé, il faudra rester vigilant et l’objectif sera bien sûr d’emmener Arnaud au sprint. On va travailler dans cette perspective ».
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