Tirreno-Adriatico 2020 touche à sa fin, mais avant l’ultime chrono de San Benedetto del Tronto, une dernière étape accidentée se dressait sur la route des coureurs ce dimanche vers Loreto. Issu de l’échappée matinale, Mathieu van der Poel a résisté de justesse au retour du peloton pour s’imposer tandis que Benjamin Thomas a crânement tenté sa chance en contre dans le circuit final, confirmant sa belle forme du moment. Bruno Armirail a pour sa part cédé quelques secondes au classement général mais reste bien ancré en 18e position avant son exercice de prédilection lundi.
« Tout le monde a bien joué le jeu », Sébastien Joly
« L’objectif du début de journée était de prendre l’échappée, le problème étant que 80% du peloton avait la même intention, puisqu’on savait qu’elle pouvait aller au bout », débriefait Sébastien Joly ce dimanche soir. Avec une étape très casse-patte au programme, et une grande majorité de coureurs pointée à plus de cinq minutes au classement général, l’opportunité était bel et bien réelle. Comme la plupart des équipes du plateau, la formation Groupama-FDJ s’est donc mêlée à la bagarre dans les premières minutes. « Les gars ont été bien présents dès le départ, assurait Sébastien. Bruno pouvait aussi se permettre d’aller de l’avant, sachant qu’il était à cinq minutes au général. C’est ce qu’il a d’ailleurs fait dans les deux premières bosses, à la pédale, avec Nibali. C’est malheureusement revenu derrière. Puis, les autres ont été bien offensifs, tout le monde a bien joué le jeu, mais le bon coup est parti sans nous ».
Il a fallu plus d’une heure pour voir l’échappée se dégager, avec notamment en son sein Mathieu van der Poel, Victor Campenaerts, Giovanni Visconti ou bien Julien Bernard. L’écart est d’abord monté à cinq minutes avant d’être réduit à trois minutes à l’entrée sur le circuit final de Loreto, à quatre-vingt kilomètres du terme. « Astana n’était pas non plus représentée à l’avant et s’est donc mise à rouler, poursuivait Sébastien. On se doutait que ça allait ressortir derrière avec Jakob Fuglsang. Dans un premier temps, un autre Astana a attaqué puis Benjamin Thomas est parti en contre avant que Fuglsang ne sorte à son tour. Il a repris Benjamin, qui s’est alors accroché dans sa roue, et c’était déjà une bonne chose ». À vingt kilomètres de l’arrivée, le champion du monde l’Omnium s’est ainsi retrouvé intercalé avec le dernier vainqueur de Liège-Bastogne-Liège et Matthew Holmes, à environ deux minutes de l’échappée matinale. L’écart s’est réduit de moitié dix bornes plus loin, et la jonction avec le premier groupe de poursuivants, comprenant Van der Poel, n’était pas loin de s’effectuer.
« Un beau chrono attend Bruno demain », Sébastien Joly
« Au pied de la bosse de l’arrivée, d’environ deux kilomètres, Benjamin avait encore quelques secondes d’avance sur le peloton, mais c’est revenu très vite derrière, poursuivait Sébastien Joly. Seuls trois mecs de l’échappée initiale vont au bout, dont Van der Poel. Même s’il n’y a pas de place significative pour Benji à l’arrivée, le plus important demeure le comportement. On avait prévu de faire une course de mouvements, et il a attaqué au bon moment, il a bien joué le coup. » Sur la ligne, le premier représentant de l’Équipe Groupama-FDJ a finalement été Anthony Roux, 29e, tandis que Bruno Armirail a lutté jusqu’à la ligne pour concéder le moins de temps possible et conserver sa 18e place au général. « Bruno était un peu déçu à l’arrivée, il n’était pas dans une très grande journée, expliquait Sébastien. Un jour sans, ça arrive sur une course par étapes, qu’elle soit d’une ou de trois semaines. Il l’a eu aujourd’hui, mais il y a un beau chrono qui l’attend demain. Il va donner le maximum et on fera les comptes après. Ceci étant dit, qu’il fasse 17e ou 18e du général, ce n’est pas le plus important. Le principal est qu’il apprenne, qu’il fasse un joli chrono, et pourquoi pas qu’il termine la semaine avec un beau résultat sur l’étape ».
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