À quelques jours de s’envoler pour les Jeux Olympiques de Tokyo, Benjamin Thomas a laissé entrevoir une belle forme ce jeudi lors de la troisième étape du Tour de Wallonie. Après deux journées réservées aux sprinteurs, ce troisième acte vers Érezée a été bien plus animé de par son profil accidenté. Le champion de France du contre-la-montre s’est un temps porté à l’avant dans le final, avant de conclure l’étape en 17e position, au sein d’un peloton très réduit.
« Jake a été pris de crampes », Jussi Veikkanen
Les affaires se corsaient quelque peu, ce jeudi, sur le Tour de Wallonie. Sur le papier, les puncheurs devaient ainsi prendre le relais des sprinteurs, à leur avantage sur les deux premiers jours. En raison des récentes intempéries en Belgique, et des tristes dégâts engendrés, le parcours du jour se voyait néanmoins quelque peu modifié. Les quarante-cinq premiers kilomètres étaient ainsi supprimés, et l’organisation décidait ainsi d’ajouter un tour du circuit final (42 km) pour conserver un véritable enjeu sportif. « Jake et Benjamin étaient inspirés par l’arrivée du jour, expliquait Jussi Veikkanen. Le plan d’attaque était assez simple. Jake devait rester au chaud jusqu’au dernier moment en cas d’arrivée groupée. Benji devait lui bouger sur les 10-15 derniers kilomètres si un bon groupe se formait ». Cette troisième étape a toutefois été mouvementée dès le départ et cela a notamment été fatal à Mickaël Delage, en délicatesse ces derniers jours, et contraint à l’abandon. Il aura finalement fallu attendre la fin d’une première heure de course disputée à 45 km/h de moyenne, malgré un terrain accidenté, pour enfin voir une échappée se dégager. En revanche, seuls Florian Vermeersch (Lotto-Soudal), Thomas Joseph (Tarteletto-Isorex) et Tom Van Asbroeck (Israel Start-Up Nation) ont pris place au sein de celle-ci, rendant donc la tâche plus simple au peloton à un deuxième échelon.
Ce dernier a même laissé jusqu’à six minutes d’avance au trio avant d’accélérer progressivement l’allure au moment de passer une première fois sur la ligne d’arrivée, et d’entamer les deux tours très vallonnés autour d’Érezée. Au terme de la première boucle, l’écart était déjà réduit à deux minutes sur l’unique rescapé de l’échappée, Florian Vermeersch. Le Belge dût rendre les armes seulement dix kilomètres plus tard avant la longue mais roulante montée du circuit. C’est justement dans celle-ci que les hostilités ont débuté et que la Groupama-FDJ est entrée en action. « Benjamin est sorti à un peu moins de 30 kilomètres de l’arrivée au sein d’un groupe de sept, relatait Jussi. Ils ont basculé avec un peu d’avance, mais il y avait une grande descente sur une belle route dans la foulée. Le peloton était encore assez étoffé et c’est donc vite revenu. Un deuxième groupe dangereux s’est constitué un peu plus loin et nous n’avions personne dedans cette fois-ci. Fabian [Lienhard] a fait un gros effort pour que ça rentre ». Huit coureurs ont tout de même entamé la difficulté principale du circuit, la côte de Beffe (1,6 km à 8,3%) avec une centaine de mètres d’avance sur le peloton. Mais l’intensité a alors redoublé et ce même peloton s’est disloqué en plusieurs morceaux. « Benji s’est accroché, et accroché, mais Jake a lui été pris de crampes. Il n’était pas au mieux », résumait Jussi Veikkanen.
« Benjamin a montré qu’il était en bonne forme », Jussi Veikkanen
Au sommet de cette dernière difficulté, Benjamin Thomas parvenait à accrocher les roues d’un groupe de poursuivants, quelques secondes derrière une poignée d’échappés. Il restait alors huit kilomètres à parcourir et un regroupement entre tous ces hommes, au nombre d’une quinzaine, s’effectuait quatre kilomètres plus loin. Ils ne sont toutefois pas restés ensemble bien longtemps et six coureurs parvenaient à anticiper. « C’était aussi un peu de la loterie, car ça bougeait dans tous les sens, commentait Jussi. Benji n’avait plus trop de cartouches et c’est parti sans lui. Les mecs ont bien couru mais il a manqué un peu de réussite sur le final. On n’était pas en surnombre, d’autres si, et il y avait des individualités fortes. Dans ces moments-là, il faut bien calculer son coup et ça ne l’a pas fait aujourd’hui pour nous ». Quinn Simmons a finalement décroché la victoire dans un sprint à deux tandis que Benjamin Thomas a franchi la ligne en 17e position, dans un peloton se jouant la septième place du jour à vingt-cinq secondes du lauréat. « Il n’empêche, Benjamin a montré qu’il était en bonne forme et en bonne santé, soutenait Jussi. Il n’y a aucun doute là-dessus. Il travaille très bien et il est 100% focalisé sur son objectif olympique ». La quatrième étape pourrait elle de nouveau couronner un homme rapide, vendredi, malgré une bosse à dix kilomètres de la ligne. « Il est difficile de prévoir ce qui se passera demain, concluait Jussi. Les sprinteurs se sont accrochés assez longtemps aujourd’hui, mais il y aura un peu de dénivelé et donc potentiellement encore un peu de course ».