L’Équipe cycliste Groupama-FDJ avait gardé le meilleur pour la fin. Présents dans l’échappée du jour sur le Tour de Catalogne, d’abord en compagnie de leur collègue Matteo Badilatti, Attila Valter et Sébastien Reichenbach ont résisté au retour des favoris sur le circuit usant de Barcelone pour respectivement s’octroyer les 3e et 4e places de cette septième étape. Il s’agit du premier podium du Hongrois sous les couleurs de l’équipe, et la belle prestation collective du jour vient conclure ce séjour catalan sur une bonne note.
La courte mais très dynamique étape autour de Barcelone, sur le circuit de Montjuic – quelque peu durci pour l’occasion – venait ce dimanche mettre un terme à l’édition 2021 du Tour de Catalogne. Logiquement, il s’agissait donc de la dernière opportunité de ramener un résultat de la péninsule ibérique pour de nombreuses équipes. Dont la Groupama-FDJ. « En fonction de sa composition, on était à peu près sûrs que l’échappée allait aller au bout, débriefait Philippe Mauduit. Il fallait donc qu’on ait un maximum de coureurs devant. Ça a bataillé fort jusqu’au premier col, c’est sorti en costaud et on en avait quatre : nos grimpeurs et Matthieu. Il y avait néanmoins des coureurs du général donc ça n’a pas débranché, c’est pratiquement rentré mais les mecs dangereux se sont relevés et le peloton a alors coupé son effort ». L’équipe a perdu Matthieu Ladagnous dans l’affaire mais avait encore Sébastien Reichenbach, Matteo Badilatti et Attila Valter dans une échappée d’une trentaine d’hommes. « On était tous très attentifs, ajoutait Sébastien. On savait que ça allait partir avec un gros groupe et on était bien présents ».
« J’en veux toujours plus », Attila Valter
Le groupe de tête s’est ensuite forgé une avance d’environ quatre minutes à l’entrée sur le circuit de Barcelone, à couvrir six fois pour une distance totale d’environ 50 kilomètres. Puis, la course s’est jouée presque immédiatement. Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) et Matej Mohoric (Bahrain Victorious) ont anticipé et personne n’a réagi. « J’étais certain que des gars comme Mohoric, De Gendt ou Sanchez allaient anticiper, disait Philippe. Malheureusement, nos grimpeurs n’ont pas eu la possibilité de les suivre et ils se sont du coup toujours retrouvés dans des groupes où l’entente n’était pas parfaite. Sur ce circuit particulier, où certains craignent la bosse, d’autres descendent moins bien, tout le monde se regarde un peu et attend que l’autre fasse l’effort ». L’avantage du duo de tête a rapidement atteint les trente secondes, et bientôt même la minute malgré un contre réduit à une dizaine d’hommes à quatre tours du but, comprenant Reichenbach et Valter. « Ça s’est joué tactiquement, disait le Hongrois. De Gendt et Mohoric ont bien joué le coup, et c’était peut-être une erreur de les laisser partir, mais c’est aussi quelque chose que je dois apprendre pour le futur ». « On a loupé le bon coup alors que je pense que c’était dans nos cordes, complétait Sébastien. C’est un peu la déception de la journée. Il y a un peu un goût d’amertume car les deux premiers ont anticipé et on a dès lors toujours eu un coup de retard. C’était compliqué de manœuvrer ».
Finalement, les deux représentants de la Groupama-FDJ se sont dégagés dans la bosse de Montjuic lors de l’avant-dernier tour, avec Clément Champoussin. « J’ai essayé de durcir dans la partie la plus difficile de la pente, relatait Attila, et à deux tours de l’arrivée j’y suis allé vraiment fort. On a lâché beaucoup de monde et je me suis retrouvé avec Seb et Champoussin. C’était une situation idéale. On a bien travaillé ensemble pour garder de l’avance. On a bien passé la dernière bosse et ensuite on a bien joué tactiquement. J’ai laissé Champoussin boucher un trou sur Seb puis j’ai pu l’attaquer. J’ai tout mis jusqu’à l’arrivée, et bien qu’un peu surpris par le retour du peloton, j’ai réussi à prendre la troisième place ». Son collègue suisse a lui arraché la quatrième d’un rien devant le groupe des favoris. « Dans le final, ça s’est quand même fait à la pédale, et c’est rassurant pour nous dans la mesure où ils vont faire 3e et 4e, assurait Philippe. Ça veut dire qu’ils ont les jambes et qu’ils sont dans l’allure ». Auteur de son premier podium pour l’équipe, et de son premier podium dans le WorldTour, Attila Valter affichait sa satisfaction un peu plus tard. « J’en veux toujours plus, mais c’est super de faire troisième, surtout sur une belle course comme la Catalogne, disait l’intéressé. C’est un beau résultat et ça montre que je suis sur le bon chemin avec l’équipe ». « J’ai pu me faire plaisir, expliquait pour sa part Sébastien. J’ai vu que ma condition s’améliorait au fil des jours. C’est réjouissant pour la suite ».
« Le groupe a redressé la tête », Philippe Mauduit
Au moment de dresser un bilan, Philippe Mauduit départageait clairement l’épreuve en deux parties. « On ne revient jamais en arrière et il faut seulement en tirer les leçons, amorçait-il. On a vraiment mal débuté ce Tour de Catalogne. Si on se revoit sur les trois premières étapes, on était loin d’imaginer qu’on irait chercher un podium et une 4e place sur une étape difficile. C’est une satisfaction que le groupe ne se soit pas enfoncé au cours de la semaine, et qu’au contraire, il ait redressé la tête. On ressort plein de notes positives de ce Tour de Catalogne. Je suis très satisfait de leur attitude sur les quatre derniers jours car on n’a pas loupé une échappée. Ils se sont ouvert des opportunités et c’est ce qu’on attendait d’eux. Ils ont montré dans cette deuxième partie qu’on pouvait compter sur eux, qu’ils étaient capables d’être à ce niveau et je veux surtout retenir ça. Dans le sport de haut-niveau, la confiance est également importante et je pense qu’ils en ont repris ces derniers jours ». « On a mieux fini ce Tour de Catalogne qu’on ne l’a commencé, certifiait Sébastien. On a trouvé une belle dynamique sur la fin, on s’est fait plaisir et c’était une bonne chose ». Et Attila Valter de conclure : « On travaille de mieux en mieux ensemble, j’avais besoin d’un peu de temps pour m’acclimater. Je me sens de mieux en mieux et j’ai gagné en confiance à l’occasion de cette course, notamment sur le placement. C’était un point de passage important ».