A table, mercredi soir, les coureurs de l’équipe FDJ plaisantaient. Preuve que leur moral n’est pas trop atteint après quatre journées consécutives difficiles marquées par les chutes et les déconvenues. Si la journée avait commencé en apprenant que l’intervention chirurgicale subie par William Bonnet s’est bien passée, la suite fut moins réjouissante puisque six des huit coureurs de l’équipe sont tombés.
Il est vrai que cette étape disputée par vent fort et sous la pluie a été marquée par un nombre de chutes incroyables tout au long de la journée. Le premier du Trèfle à tomber a été Jérémy Roy avec 30 autres coureurs. Il s’est entaillé la cuisse mais en souriait le soir, disant souffrir de ‘’rayures’’. Steve Morabito a chuté après avoir roulé sur une bande de trottoir.
Puis sous la banderole annonçant les 25 derniers kilomètres, un coureur de Katusha a glissé et personne n’a pu éviter la chute sur une chaussée très grasse. Sébastien Chavanel, Matthieu Ladagnous, Benoît Vaugrenard et Thibaut Pinot sont allés à terre. Thibaut est reparti immédiatement, attendu par Matthieu Ladagnous et Steve Morabito, il semblait souffrir mais a repris sa place dans le peloton de 80 coureurs 10 kilomètres plus loin.
« J’ai pris un vélo dans la cuisse, dit-il. Sur le coup, j’ai eu mal mais une fois reparti, je me suis vite remis dans la course et ça a été. C’est impressionnant comme le peloton est tendu et nerveux. Il n’y a que sur le Tour que l’on voit des journées pareilles.. »
« Je suis bien décidé à ne pas lâcher. Le Tour de France, ce n’est pas que le classement général. Il y a tellement d’objectifs à aller chercher encore, tellement de belles étapes de montagne. Il faut rester vigilant sans relâche parce qu’il n’y aura pas d’étape de transition. Demain, c’est bord de mer, donc vent. La fin de la semaine dépendra beaucoup des conditions météo, même si j’ai l’impression que tout le peloton commence à être cramé. Il y aura peut-être moins de tentatives de bordures.. »
L’étape s’est jouée au sprint et Arnaud Démare, en l’absence de Sébastien Chavanel, retardé sur la chute, a été piloté par Benoît Vaugrenard, avant de se débrouiller seul, et plutôt bien puisqu’il a lancé le sprint au côté de Kristoff et Cavendish. Vent de face malheureusement et ce sont ceux qui étaient en deuxième rideau, Greipel (1er) et Sagan (2e) qui ont tiré les marrons du feu. Arnaud a pris la septième place.
« Je ne voulais pas avoir de regrets et y aller à fond mais du coup, j’ai voulu passer Kristoff trop tôt, dit Arnaud. J’aurais dû attendre mais devant mon public, qui m’a beaucoup encouragé, je n’ai pas été patient et j’y ai cru. Je suis quand même satisfait, les jambes sont là, j’ai trouvé le feeling. Je sens que ça peut le faire ».
Avouez que les propos de Thibaut et Arnaud, après de telles journées, font plaisir à entendre…
Aucun commentaire