Il s’en est rapproché au fil de la semaine, et ce vendredi, Arnaud Démare a parfaitement conclu le Tour de Pologne de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ en allant cueillir la victoire dans les rues de Cracovie. Grâce à un sprint très puissant dans les deux-cents derniers mètres, le coureur picard s’est imposé avec autorité pour décrocher son cinquième succès de l’année, son quatrième en WorldTour. L’ancien champion de France s’adjuge également le classement par points alors que Bruno Armirail termine l’épreuve en dixième position du général. Une fin idéale.
« J’ai attendu de trouver la bonne ouverture », Arnaud Démare
C’est par un nouvel emballage massif annoncé que la semaine de course en Pologne devait se ponctuer ce vendredi, entre Valsir et l’ancienne capitale de la Pologne, Cracovie. Le départ d’étape, musclé, pouvait laisser présager la formation d’une échappée de costauds, mais tout a finalement été plutôt bien géré par les équipes de sprinteurs. Après dix kilomètres, seuls quatre hommes ont alors pris les devants : Alessandro De Marchi (Israel-Premier Tech), Syver Waersted (Uno-X), Julius Johansen (Intermarché-Wanty Gobert) et Jarrad Drizners (Lotto-Soudal). Une fois les principales difficultés de la journée franchies, après le premier tiers de course, le peloton n’a donc eu aucun mal à museler les attaquants. « Plusieurs équipes étaient motivées pour une arrivée au sprint, présentait Sébastien Joly. J’avais d’ailleurs dit aux gars qu’on irait rouler dans un deuxième temps, ce qu’on a fait. Bruno y est d’abord allé, et ce jusqu’à trente kilomètres de l’arrivée. Puis, étant donné qu’il était placé dixième au général, on voulait un peu le soulager. On a donc mis Quentin à sa place, et il a fait de l’excellent travail dans le final. Ensuite, Kono a pris le relais en binôme avec Bruno, de nouveau ». Si l’échappée s’est dissoute dans le circuit final à Cracovie, Alessandro De Marchi a lui poussé l’aventure jusqu’à l’approche de la dernière boucle, soit à cinq kilomètres du but.
Le sprint s’est donc mis en place, avec une particularité du côté de la Groupama-FDJ : l’absence de son rouleur australien Miles Scotson. « On savait qu’on devait faire sans lui, mais c’était aussi un sprint un peu particulier, indiquait Sébastien. On s’était dit qu’il fallait qu’on s’appuie sur les autres un peu avant le dernier kilomètre, où Miles nous sort d’habitude de la boule. Il a fallu jouer différemment. Bram et Jacopo ont bien fini le travail de leurs coéquipiers. Et surtout, on a eu du grand Arnaud ! » Car bien qu’en deuxième rideau jusqu’à la flamme rouge, le Picard a su sentir le bon moment pour sortir de la boîte et fournir son effort dans la dernière ligne droite afin de jouer la gagne. Il racontait d’ailleurs plus tard : « Ce n’était pas ma configuration de sprint favorite. J’étais en plein milieu du peloton. À la flamme rouge, je suis passé en 20-25e position, donc assez loin. Finalement, je suis remonté, remonté, remonté, et j’ai attendu de trouver la bonne ouverture. J’arrivais vraiment vite et j’ai pris l’option d’aller à gauche. Je ne savais pas si Pascal Ackermann allait fermer la porte, et ça n’a pas été le cas. J’ai alors poussé à bloc et personne n’est jamais remonté. Je suis vraiment content de ce sprint ». À la faveur de ce puissant effort, le porteur du maillot par points a ainsi pris de vitesse l’ensemble de ses rivaux pour aller rafler la victoire en patron, deux jours après sa deuxième place.
« On a été dans le match tous les jours », Sébastien Joly
Il s’est ainsi assuré le gain du classement par points, tout en glanant son cinquième succès de l’année. « C’était une belle semaine, bien conclue aujourd’hui par Arnaud mais aussi par tout le travail de l’équipe, jugeait Sébastien. Je veux retenir la cohésion qu’on a eue ici en Pologne. C’était un peu la même chose sur Tirreno-Adriatico. Les puncheurs-grimpeurs se sont mis au service des routiers-sprinteurs, et inversement. C’est top d’avoir eu ce collectif toute la semaine. Le bilan est très bon car au bout du compte, ça nous fait une victoire d’étape, un maillot distinctif et la dixième place au classement général pour Bruno. C’est une semaine complète, on a été dans le match tous les jours, et c’est le plus important. Le collectif a été bon, mais le staff, dont on ne parle pas souvent, a aussi super bien bossé. J’ai une grosse pensée pour Miles aujourd’hui, car il a aussi fortement contribué au collectif toute la semaine. On lui avait donné notre accord de principe pour les Jeux du Commonwealth dès le début d’année. C’était important pour lui. On voulait absolument rester sur la même dynamique que lors de la deuxième partie de saison. C’est le cas. Les gars ont tous extrêmement bien travaillé au mois de juillet, et Bram, qui nous a rejoint pour la première fois sur une course WorldTour, progresse sur beaucoup de domaines ». Arnaud Démare a lui fait le plein de confiance avant ses prochains objectifs : « Je savais que j’allais affronter un gros plateau de sprinteurs toute la semaine. J’ai fait, hormis le chrono, toutes les étapes à fond, car c’était la course idéale pour travailler. Je n’ai pas fait gruppetto une seule fois. Ça va me faire beaucoup de bien avant les Championnats d’Europe, Hambourg, puis les courses en France et en Belgique ».
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