Le compteur de victoires s’est remis à tourner ce vendredi pour Arnaud Démare et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Au lendemain d’une troisième place légèrement frustrante, le champion de France a remis les pendules à l’heure au terme de la deuxième étape des Boucles de la Mayenne en concluant l’effort collectif de la plus belle des manières : avec la victoire. Net vainqueur, le sprinteur picard remonte par ailleurs au deuxième rang du général avant les deux dernières étapes, favorables à de nouveaux emballages massifs.
« Clément et Kono ont parfaitement rempli leur mission », Frédéric Guesdon
Avec quatre-vingt kilomètres très accidentés en milieu de parcours, la deuxième étape des Boucles de la Mayenne, tracée entre Vaiges et Évron, était sans conteste la plus exigeante sur le papier. Un sprint à l’arrivée n’était pas garanti, mais il était évidemment fortement espéré dans le clan de la Groupama-FDJ. Alors, quand seulement cinq hommes ont pris les rênes après dix minutes de course, cela n’était pour déplaire aux hommes de Frédéric Guesdon et Marc Madiot. On retrouvait ainsi à l’avant Stan Dewulf (AG2R Citroën), Angel Fuentes (Burgos-BH), Francisco Galvan (Equipo Kern Pharma), Morne Van Niekerk (St-Michel-Auber 93) ainsi… qu’un ancien de la Conti, Ziga Jerman (Androni Giocattoli-Sidermec). Le groupe a pu se construire un avantage de quatre minutes tandis que la formation Alpecin-Fenix du maillot jaune a cette fois-ci pris la poursuite en main. Une poursuite quelque peu perturbée à l’entame des premières difficultés puisque plusieurs relances ont émané du peloton. Seule celle de Benoit Cosnefroy (AG2R-Citroën) a néanmoins abouti et ce dernier a rejoint l’échappée aux environs de la mi-course. Vigilant, le peloton s’est néanmoins rapproché à deux minutes avant de temporiser à l’approche des deux ultimes difficultés. « L’avant-dernière bosse s’est montée très vite, ce qui a fait diminuer l’écart, puis dans la dernière bosse, on s’est mis devant avec Uno-X, relatait Frédéric. On n’a pas voulu que ça monte trop vite car on voulait que ça soit maximum groupé en haut pour pouvoir rouler ensuite ».
Au sein du peloton, le plan d’attaque était en effet clair pour les hommes d’Arnaud Démare. « Le parcours était exigeant mais on a bien géré nos efforts dans les montées, notamment sur la dernière, expliquait son poisson-pilote Jacopo Guarnieri. On s’est retrouvés devant car on a fait l’effort pour se placer et on avait dans l’intérêt de monter le plus doucement possible, ce qui n’empêche que la montée était très dure. Ensuite, on a bien géré avec Clément et Kono, qui ont assumé la course avec Uno-X ». À quarante-cinq kilomètres du but, la poursuite s’est réellement mise en marche sur une portion plus roulante et trois hommes subsistaient en tête avec une avance de 3’30. « Il y avait quand même de l’écart, il ne fallait vraiment pas chômer, reprenait Arnaud. Nos deux gars ont fait du bon boulot. Ça roulait vraiment fort, l’écart descendait, les kilomètres passaient vite et on savait que ça allait rentrer ». « Clément et Kono ont parfaitement rempli leur mission », commentait Frédéric. L’avance du trio s’est réduite à deux minutes à vingt bornes du terme et à quarante-cinq secondes à dix kilomètres de la ligne. « On les a eu en ligne de mire dans le final, qui était vent de face, et on savait que ça allait le faire », expliquait Jacopo. Les coéquipiers Dewulf et Cosnefroy ont été les derniers à résister mais ont dû rendre les armes peu après la flamme rouge.
« Si on continue comme ça … », Arnaud Démare
À ce stade, l’emballage était déjà initié. « J’avais tous mes gars pour faire un super sprint et c’est ce qu’on a fait, se félicitait Arnaud. On a pris le manche un peu tôt mais Miles était très fort. On était en tête au kilomètre et on l’est restés jusqu’au bout. Ramon a fait un très beau relais, il a pris le dernier virage très vite, Jacopo a relancé fort dans la petite cuvette et quand j’ai vu que ça lançait à droite, j’ai ouvert mon sprint à gauche et il n’y avait plus de questions à se poser ». Sur la ligne d’arrivée à Évron, le champion de France s’est ainsi clairement imposé, raflant au passage son quatrième succès de l’année. « Physiquement, j’étais content de ce que j’avais fait hier et l’équipe avait également fait sa part, mais on ne peut pas gagner à tous les coups, confiait le Picard. Ça fait cinq semaines que tout le groupe n’a pas couru, on est tous en reprise. On est là pour reprendre le rythme mais aussi pour aller chercher de la confiance et des victoires ». « C’est toujours bon de gagner, peu importe la course, soulignait Frédéric. Ce groupe va participer à des courses de moindre renommée ces prochaines semaines, mais ce ne sont pas pour autant les plus faciles à gagner. Quand on s’y présente avec un coureur comme Arnaud, on est obligés de prendre la course en main et ce n’est pas évident car quasiment tout le peloton est contre nous ».
Grâce à la victoire du jour, un premier objectif est rempli sur ces Boucles de la Mayenne 2021, mais d’autres pourraient suivre. « Je prends les étapes au jour le jour, assurait Arnaud Démare, deuxième du classement général à 12 secondes du maillot jaune Philipp Walsleben. Aujourd’hui, c’était l’étape la plus dure. Si on continue comme ça et qu’on réédite de beaux sprints, on verra ce que ça peut donner… » « On ne va pas spécialement se prendre la tête avec le général, tranchait Frédéric. Il y a toujours un risque de se faire prendre tactiquement. Cette course est difficile à contrôler, surtout en début d’étape. De toute façon, on est presque obligés de gagner demain pour espérer le général ». Rendez-vous donc à Craon ce samedi.
1 commentaire
NEVEUX
Le 29 mai 2021 à 10:08
Très belle victoire du champion de France et de toute votre équipe à Evron : merci ! C’est un honneur pour les habitants des Coëvrons (dont je fais partie) d’avoir vécu une si belle course et ce final plein de suspens… avec la gagne au bout. Je vous souhaite que tout le travail engagé continue à payer, tout au long de la saison.