Ça y est ! Le compteur est désormais relancé pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ dans cette deuxième partie de saison. Il est aussi ouvert, enfin, pour Arnaud Démare, qui tournait autour d’une victoire depuis un moment. Ce mercredi, sur Milan-Turin, c’est au terme d’un final totalement maitrisé par son train que le sprinteur picard est allé régler l’emballage, avec autorité. Deux ans après Thibaut Pinot, Arnaud Démare replace l’équipe sur le trône de la semi-Classique transalpine. De très bon augure à quelques jours de Milan-San Remo.
« Tout s’est passé comme on l’espérait », Frédéric Guesdon
Sur un parcours bien remodelé, plus à l’avantage des sprinteurs que des grimpeurs, du fait notamment de sa proximité avec Milan-San Remo, la 101ème édition de Milan-Turin promettait un scénario relativement linéaire sur les 198 kilomètres au menu. C’est ainsi une échappée de six hommes qui prenait très tôt les devants, avec Gijs van Hoecke (CCC), Davide Villella (Movistar), Manuele Boaro (Astana), Alessandro Tonelli (Bardiani-CSF), Andrea Garioso et Samuele Rivi (Vini Zabu-KTM) en son sein, quand le peloton se contentait de contrôler par l’intermédiaires des nombreuses formations de sprinteurs présentes. Parmi elles, la Groupama-FDJ avec un tout nouveau membre en la personne de Clément Davy, promu pour l’occasion de la Conti. « On voulait absolument que ça arrive au sprint alors on a mis Clément à rouler derrière l’échappée, expliquait Frédéric Guesdon. C’était sa course de reprise, ce n’était pas évident pour lui, d’autant qu’on lui a demandé de travailler dès le début. Mais il n’y rien à redire ! Il a roulé avec de bonnes équipes et de bons coureurs, et ils n’ont pas rigolé derrière étant donné qu’il y avait de bons coureurs dans l’échappée. Il a tenu jusqu’au kilomètre 180. C’était très bien, du bon boulot ! ».
Après le jeune Mayennais, c’est le train d’Arnaud Démare qui a fait son apparition à quinze bornes du but, d’abord dans le sillage de Kevin Geniets et Ignatas Konovalovas. Bien positionné à l’avant, il n’a de fait pas subi la chute qui a coupé le peloton à sept kilomètres de l’arrivée. « On avait bien repéré et travaillé sur le final, confiait Frédéric. On a évité la chute puis tout s’est passé comme on l’espérait ». À l’entrée dans les deux derniers kilomètres, Miles Scotson a ainsi remonté Ramon Sinkeldam, Jacopo Guarnieri et Arnaud Démare en tête. Tête qu’ils n’ont dès lors plus lâchée. « Miles s’est très bien incorporé à ce groupe, notait Frédéric. C’était déjà le cas l’an passé, mais il avait un autre rôle. Etant donné que c’est un gros rouleur, quand il est en forme, il est capable de faire ce genre d’effort dans le final ». À Miles a donc succédé Ramon, puis Jacopo, avant qu’Arnaud ne termine le travail avec brio. « C’est plus facile de réaliser ce qu’on souhaite faire quand le groupe est en forme, poursuivait Frédéric. Le plateau était costaud aujourd’hui, il y avait du beau monde, mais ils ont montré comme à Burgos qu’ils étaient opérationnels ».
« D’excellentes sensations actuellement », Arnaud Démare
Sur ces derniers instants de course, le vainqueur du jour, comblé, racontait : « C’était du tableau noir ! On a mis en place ce qu’on avait dit au briefing. Le final était assez houleux avec pas mal de ronds-points mais on a su rester groupé et sortir au bon moment, comme on l’avait prévu. Dans la dernière ligne droite, Jacopo m’emmène mais Sagan lance assez tôt, à environ 250 mètres. Je réagis très vite et j’arrive à trouver l’agressivité pour ne pas me laisser enfermer par Caleb Ewan et pouvoir faire mon sprint. Je suis super content, c’est génial. Toute l’équipe marche très fort. C’est aussi ce que je retiens. Personnellement, j’ai aussi d’excellentes sensations actuellement et les gars le savent ». Piégé à deux reprises sur le Tour de Burgos, Arnaud Démare n’a donc pas manqué de s’exprimer sur son premier sprint limpide depuis la reprise. « On savait qu’on avait les jambes mais c’était important de montrer qu’on était aussi là pour gagner, pas seulement pour faire des deuxièmes places, ajoutait-il. C’est bien d’avoir de bonnes jambes mais l’important est de lever les bras ».
C’est donc chose faite, à simplement trois jours de son grand rendez-vous du mois d’août que constitue la ‘’Primavera’’. « Gagner aujourd’hui c’est vraiment parfait, aussi pour gagner en confiance avant Milan-San Remo, certifiait le Picard. Tout ça est de très bon augure. C’est rassurant et ça confirme nos très hautes ambitions pour ce week-end. On va y aller comme les années précédentes, avec beaucoup d’envie, mais je sens qu’on est encore une marche au-dessus cette année ». Et son directeur sportif de conclure : « On cherchait cette victoire depuis un moment alors on ne peut qu’être heureux. On a toujours peur que la roue tarde à tourner mais ça vient finalement au bon moment. On en avait besoin. C’est toujours bien d’arriver sur Milan-San Remo avec une victoire et en sachant que tout le monde est en forme. On sait que cette course convient à Arnaud et on peut se permettre d’espérer de très belles choses ce samedi ».
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