Fin de série pour Arnaud Démare. Après quatre deuxièmes places quasi-consécutives, le sprinteur tricolore a enfin rompu le « mauvais sort » en s’imposant en patron ce dimanche dans l’emballage massif qui a conclu le Grand Prix d’Isbergues. Concrétisant un gros travail d’équipe sur l’ensemble de la journée, il s’est offert son sixième succès de la saison et le quatre-vingt-dixième de sa carrière.
Au lendemain de la Primus Classic, Arnaud Démare et ses coéquipiers ont franchi la frontière franco-belge pour retrouver le Pas-de-Calais et le 76ème Grand Prix d’Isbergues ce dimanche. Un sprint massif semblait inévitable au terme des 200 kilomètres de course, malgré une première moitié de parcours légèrement bosselée. Sept coureurs ont tout de même tenté de prendre à défaut le peloton en intégrant l’échappée dans les premiers kilomètres : Théo Delacroix (Intermarché-Wanty Gobert), Joris Delbove (St Michel-Auber 93), Cyril Gautier (B&B Hotels-KTM), Markus Hoelgaard (Trek-Segafredo), Samuel Leroux, Jérémy Leveau (Go Sport-Roubaix Lille Métropole) et Yannis Voisard (Tudor Pro Cycling). « C’était assez limpide, expliquait plus tard Benoît Vaugrenard. Il faisait sec mais il y avait beaucoup de vent, et il fallait être vigilants dans les monts. On a pris la course en main dès le départ car on voulait que ça arrive au sprint. Arnaud a fait deuxième hier, et on voulait absolument gagner aujourd’hui. Olivier a donc imprimé un tempo, puis Alpecin-Deceuninck et AG2R-Citroën sont venues nous aider. On a maintenu l’échappée à deux minutes puis on est arrivés sur le circuit final, à faire six fois ». À cinquante kilomètres de la ligne, soit au terme de la première boucle, le groupe de tête demeurait muselé à moins de deux minutes.
« Ça fait vraiment du bien », Arnaud Démare
La résistance s’est toutefois mise en place en tête, si bien que le peloton n’avait pas encore opéré la jonction à l’entame du dernier tour. Ce fût finalement le cas à environ sept kilomètres du but, et le sprint attendu s’est très vite présenté. « L’échappée nous a donné du fil à retordre, on a eu du mal à aller les chercher, mais coup de chapeau à Olivier et Lewis notamment, reprenait Benoît. Pour le sprint, les consignes étaient claires. Il fallait prendre la tête au kilomètre, car on tournait ensuite sur la gauche, et on avait vent de dos sur un faux-plat descendant. Ça allait très vite et il fallait donc absolument être devant avec notre train. C’est ce qui s’est passé avec Bram, Ramon, puis Jacopo. Ils ont fait un excellent travail et Arnaud a été parfaitement déposé ». À tout juste 200 mètres de la ligne, le Picard a démarré son effort en tête et n’a plus jamais revu ses concurrents. Tout en puissance, il s’est largement imposé, pour la sixième fois de l’année. « Je suis vraiment content de gagner, confiait-il. J’étais un peu agacé d’enchaîner les places de deuxième ces derniers temps, et ça fait vraiment du bien de lever les bras. C’est mérité car les gars ont fait du bon boulot toute la journée pour maintenir l’échappée. On a fait tout le travail pour revenir puis le train s’est mis en place comme je le voulais. Les gars ont été présents à l’endroit souhaité. C’était vraiment bien. J’avais ensuite de la force pour faire un beau sprint. Quand j’ai lancé, j’ai senti que ça allait être difficile de me remonter, et ça s’est confirmé ».
« Arnaud était très fort dans le sprint, il a mis la balle au fond, mais il y a eu un gros travail collectif, donc chapeau à tous les gars, complimentait Benoît. Ce n’était pas évident car il y avait beaucoup de vent, près de 200 kilomètres et ils avaient mal aux jambes après la course d’hier sous la pluie. Mais ils ont été très forts collectivement. C’est bien pour Arnaud également. Il était bien là ces derniers temps, mais on sait qu’il est toujours important de gagner pour un sprinteur. Pour d’autres catégories de coureurs, on peut se satisfaire d’une troisième ou d’une cinquième place, mais un sprinteur n’aime que la gagne. Il avait bien repris hier avec une deuxième place et il enchaîne aujourd’hui avec une victoire. On va encore pouvoir compter sur lui sur cette fin de saison, avec Paris-Chauny dès le week-end prochain ».
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