Autour d’Arnaud Démare, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a malheureusement manqué une belle occasion de victoire ce mercredi à Albacete, à l’occasion de la cinquième étape du Tour d’Espagne. Son sprinteur maison n’a en effet pu s’exprimer dans l’emballage final, dès lors achevé en dixième position. Il lui faudra désormais patienter jusqu’à la huitième étape pour espérer ouvrir son compteur sur la Vuelta.

Le départ de la cinquième étape a immédiatement donné le ton pour la journée de ce mercredi sur la Vuelta. Pelayo Sanchez (Burgos-BH), Oier Laskano (Caja Rural-Seguros RGA) et Xabier Mikel Azparren (EUskaltel-Euskadi) ont pris les devants d’emblée, sans opposition du peloton, et le schéma habituel s’est donc mis tranquillement en place dans la communauté autonome de Castille-La Manche. « C’était une longue journée », confiait même Arnaud Démare. Le peloton a ainsi accordé plus de six d’avance au trio avant que les diverses équipes de sprinteurs, dont la Groupama-FDJ par l’intermédiaire d’Anthony Roux, ne viennent se relayer. L’écart repassait ainsi à 3’30 au passage du sprint intermédiaire, où Arnaud Démare s’octroyait la cinquième place. Malgré quelques moments d’agitation en raison d’un très léger vent de côté, le peloton demeurait compact à l’entrée dans les trente derniers kilomètres. L’ancien champion de France et ses hommes étaient bien vigilants lors d’une brève et vaine tentative de bordures quelques minutes plus tard. Ils se voyaient en revanche bien plus perturbés lors d’une chute massive en plein centre du peloton à onze kilomètres du but, alors que le sprint commençait doucement à se mettre en place. Kevin Geniets est allé à terre, mais le peloton s’est ensuite en partie reconstitué pour l’emballage final. Bien présent dans le haut du paquet, le train d’Arnaud Démare n’a pourtant jamais trouvé l’ouverture et le Picard lui-même s’est retrouvé coincé dans les derniers hectomètres.

« On s’est fait chahuter », Philippe Mauduit

« Aujourd’hui, on s’est loupés car nous n’avons pas mis Arnaud en position de pouvoir faire le sprint, commentait Philippe Mauduit. C’était un final compliqué avec cette chute massive puis les regroupements successifs. Avant cette chute, les gars étaient ensemble, groupés et organisés. La chute a fait exploser cette organisation. Ça fait partie du sport. Il aurait fallu qu’on soit capables de se retrouver dans le final, même si les ronds-points n’ont pas aidé. Ceci dit, on ne cherche pas d’excuses. C’était compliqué pour toutes les équipes, et on s’est fait chahuter aujourd’hui. Hier, on pouvait être fiers de ce que les garçons avaient mis en place et réalisé. On savait qu’on était capable de le faire et de mettre au fond. Mais aujourd’hui, nous n’avons pas été dans le match ». Arnaud Démare n’a donc pas eu l’occasion d’affronter directement le vainqueur Jasper Philipsen, et s’est ainsi classé dixième sur la ligne. « C’était un sprint un peu bizarre, soufflait-il. Décidément, ça ne veut pas. On n’a parfois pas la force ou la lucidité de prendre les devants au bon moment. Pour ma part, je me suis retrouvé dans la boule, j’ai été tassé à deux reprises et je n’ai pas pu m’exprimer. On va débriefer entre nous. Maintenant, il faut être patient. C’est le vélo. C’est toujours un peu délicat quand ça ne veut pas marcher, comme c’est le cas actuellement, mais il faut y croire et ne rien lâcher ».

Sur une note moins réjouissante encore, Kevin Geniets a franchi la ligne neuf minutes après le vainqueur, bien amoché après sa chute. Le double champion du Luxembourg souffre de contusions multiples et d’une plaie au genou gauche. « Il est mal tombé et ressent une grosse douleur au genou, complétait Philippe. Nous referons le point demain matin ». Jeudi, l’étape mènera les coureurs dans une courte mais explosive arrivée en bosse à l’Alto de la Montana de Cullera (1,9 km à 8,7%).

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