Le sprint massif était inévitable dans la première étape du Tour d’Algarve. Il eut bien lieu mais Arnaud Démare n’a pas été en mesure de le disputer. Dans la zone critique allant du troisième kilomètre à la Flamme Rouge, il a subi les aléas d’une étape très disputée et où il fallait avoir la chance de profiter d’une voie dégagée. La sienne s’est refermée et sans doute fut-ce le thème du débriefing du jour avec ses équipiers.
Certes, l’équipe FDJ avait déjà gagné à Lagos, précisément en 2006 avec Bernhard Eisel et avec l’homogénéité de son train articulé par Marc Fournier, Mickael Delage, Marc Sarreau et Jacopo Guarnieri, Arnaud Démare avait toutes les raisons de croire en lui face à un plateau impressionnant de sprinteurs.
« Tout s’est joué en quelques centièmes de seconde mais ni Jacopo, ni Arnaud n’ont pu se replacer et c’est bien dommage parce que sur la droite, Marc Sarreau avait trouvé une ouverture »
Certes il faut de la force et de l’union mais le sprint est aussi une question de circonstances ou de choix. Jusqu’à 2 kilomètres du but, les choses se sont plutôt bien passées pour le Trèfle, faisant sa place sur le côté droit de la route après que Marc Fournier se soit écarté.
A la manœuvre et dans un final marqué par de fortes turbulences, une douzaine d’équipes étant concernées par cette arrivée, Mika Delage gérait bien la situation. Surtout quand il parvint à poser son train dans la roue de l’équipe Cofidis. Puis il y eut une petite vague orchestrée par des coureurs placés sur leur gauche. Mika et Marc Sarreau sont passés. Comprenant qu’il n’y parviendrait pas, Jacopo est parti à gauche avec Arnaud dans la roue, espérant retomber en suite dans le sillage de ses équipiers. Tout s’est joué en quelques centièmes de seconde mais ni Jacopo, ni Arnaud n’ont pu se replacer et c’est bien dommage parce que sur la droite, Marc Sarreau avait trouvé une ouverture.
C’est l’histoire d’un sprint tourmenté et un peu frustrant pour le Trèfle mais il permet de rappeler combien il faut réunir d’éléments pour gagner. La victoire est revenue à Gaviria (Quick Step Floors) devant Greipel (Lotto-Soudal) et Bouhanni (Cofidis). Arnaud a fini 25e, juste derrière Marc Sarreau.
« C’est brouillon, aucune équipe ne domine et il faut donc pas mal de réussite, dit Frédéric Guesdon. On a essayé mais il n’y a pas eu de course, il y avait le vent dans le dos, tout le monde était frais. On sait alors que ça tient à peu de choses. Jacopo a dû faire un choix en un instant mais il n’y a rien à dire. Ce soir, l’équipe est à égalité depuis le début de saison. Deux victoires et deux échecs. Demain c’est une étape de montagne avec une arrivée au sommet de l’Alto de Foïa et puis il y aura un contre la montre individuel de 18 kilomètres. David Gaudu va découvrir… »
Par Gilles Le Roc’h
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