Une semaine après sa victoire à Isbergues, Arnaud Démare ambitionnait de remettre le couvert un peu plus au sud ce dimanche lors de Paris-Chauny, sur ses terres picardes. Malheureusement, le sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pas été en mesure de livrer la pleine mesure de ses capacités dans l’emballage massif qui a conclu l’édition du centenaire. Trop en retrait au sortir du dernier virage, il n’a pu remonter qu’en septième position d’une course finalement remportée par Simone Consonni.
Cent ans après sa création en 1922, la Classique de Paris-Chauny célébrait donc une 72ème édition toute particulière ce dimanche dans la région des Hauts-de-France. Pour l’occasion, les organisateurs avaient d’ailleurs décidé de pimenter la course avec boucle finale comprenant deux bosses et à effectuer à deux reprises. Plus de 2000 mètres de dénivelé figuraient ainsi au menu de l’épreuve, malgré tout favorable aux sprinteurs. Les audacieux n’ont d’ailleurs pas été pléiade au départ, et seuls Ludovic Robeet (Bingoal Pauwels Sauces WB), Clément Carisey (GO Sport-Roubaix Lille Métropole), Rune Herregodts (Sport Vlaanderen-Baloise) et Jorre Debaele (Minerva Cycling Team) se sont unis pour former l’échappée du jour. « Alpecin-Deceuninck et BikeExchange-Jayco ont assuré la poursuite, relatait plus tard Benoît Vaugrenard. On n’y a pas participé pour notre part car nous n’étions que six et on voulait changer nos plans et garder nos forces pour le circuit. On savait qu’il était durci, donc on voulait garder le maximum de coureurs autour d’Arnaud et éventuellement aller à la bagarre dans une course de mouvements ». À environ 70 bornes du but, les coureurs ont débuté le premier tour du circuit où deux montées étaient à arpenter : la côte de Beaugies-sous-Bois (1,9 km à 4,7%) et la côte de Guivry (1,1 km à 7,1%), qui était néanmoins située à dix-huit kilomètres de la ligne d’arrivée.
« Il nous a manqués une pièce », Benoît Vaugrenard
« Ça a attaqué dans les bosses, ça faisait mal, mais ça n’a jamais vraiment fait une sélection suffisante pour éliminer des coureurs comme Groenewegen, reprenait Benoît Vaugrenard. On savait que plus c’était difficile, mieux c’était pour Arnaud, surtout compte tenu de la belle starlist de sprinteurs ». Le peloton était ainsi encore complet à l’issue du premier tour. Dans le second, une grappe de coureurs est bien parvenue à s’extirper dans l’ultime bosse, mais sans que cela ne dure. « Au cas où ça sortait, on avait Lewis et Olivier pour accompagner les coups, faire travailler les autres équipes et rendre la course un peu plus dure, ajoutait Benoît. C’est ce qu’ils ont très bien fait, mais tout est revenu dans l’ordre dans la descente ». Le peloton s’est donc dirigé vers la quinzaine de bornes restantes sans échappée à neutraliser, mais avec un sprint à préparer, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est idéalement replacée dans les cinq derniers kilomètres dans le sillage d’Olivier Le Gac. « Il nous a manqués une pièce dans le final, précisait Benoît. Miles n’était pas dans une grande journée et il ne restait plus que Ramon aux côtés d’Arnaud dans les trois derniers kilomètres. Arnaud s’est retrouvé un peu isolé à la flamme rouge, or c’était très sinueux. On savait qu’il fallait passer le dernier virage, à 350 mètres, dans les trois premières positions pour espérer gagner. Arnaud s’est fait déborder par une vague qui est remontée de l’arrière juste avant ».
Au-delà de la dixième place après l’ultime courbe, l’ancien champion de France n’a donc pu concourir pour les toutes premières positions. S’il a livré un bel effort pour remonter, cela s’est toutefois avéré trop tard pour espérer l’emporter. Il s’est alors contenté de la septième position du jour. « C’est dommage car il avait vraiment de bonnes jambes, soutenait Benoît. Il y a un peu de frustration sur le déroulement du sprint car il me disait lui-même à l’arrivée qu’il se sentait bien, mais on sait que c’est toujours un peu aléatoire ».
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