Arnaud Démare ne pourrait être plus proche de la victoire qu’actuellement. Le Beauvaisien a tout simplement terminé deuxième des trois dernières courses auxquelles il a participé.Ce mercredi, c’est sûr la Druivenkoers d’Overijse que l’ancien champion de France a hérité de la place de dauphin, le tout non pas au terme d’un sprint massif, mais d’une course de mouvements à laquelle il a activement pris part. Sorti dans les vingt derniers kilomètres en compagnie de quatre hommes, dont Bram Welten, il a été décroché dans la dernière difficulté avant de tout de même sécuriser la deuxième place sur la ligne. La chute à Hambourg est désormais bien oubliée.
De Zottegem à Overijse, de l’Egmont Cycling Race à la Druivenkoers, le groupe présent en Belgique est passé de l’ouest à l’est de Bruxelles entre mardi et mercredi. Le terrain évoluait aussi assez nettement puisque de nombreux monts figuraient au programme de la 62ème « course des raisins ». Après un premier circuit abordable, le peloton s’attaquait ainsi à une seconde boucle comprenant six monts, dont deux pavés, qu’il fallait couvrir à trois reprises. « C’était une course plutôt typée WorldTour dans la première partie, avec une échappée qui est sortie assez tôt, mais qui n’a jamais eu plus de trois minutes d’avance, exposait Jussi Veikkanen. Cela a rendu le peloton un peu plus nerveux ». En tête, Mathijs Paasschens (Bingoal Pauwels Sauces WB), Robin Carpenter (Human Powerhealth), Kamiel Bonneu (Sport Vlaanderen-Baloise), Paul Ourselin (TotalEnergies) et Jordy Bouts (BEAT) ont en revanche pu se prémunir des quelques chutes qui sont survenues à l’arrière. Pour autant, leur avance s’est progressivement réduite, et l’écart n’était d’ailleurs que de vingt secondes au moment d’entrer dans le dernier tour du circuit, à environ cinquante kilomètres du but. Le peloton a toutefois temporisé pour finalement les engloutir à environ vingt-cinq kilomètres du terme, lorsque l’enchaînement des monts s’est présenté pour la dernière fois.
« C’est de bon augure », Arnaud Démare
« Il y avait notamment le Moskesstraat comme dernière difficulté, que l’on connaît des championnats du monde de l’an passé et de la Flèche Brabançonne, précisait Jussi. Dans la deuxième partie de course, on a toujours été présents. Mais au moment critique, dans le mont pavé du Bekestraat à environ 20 kilomètres de l’arrivée, Valentin a eu un saut de chaine qui l’a beaucoup pénalisé. Lars a connu le même sort. Dans ce mont, juste après, un groupe de cinq est parti avec Arnaud, Bram, Dries Van Gestel, Simon Clarke et Matis Louvel ». « Ce n‘était pas prévu de partir en échappé, assurait Arnaud. On a simplement suivi le mouvement avec Bram. Ensuite, on s’est bien entendus devant, ça a vite fait le trou, et ce n’était pas bien organisé derrière. On est partis comme ça. On a même eu jusqu’à trente secondes d’avance ». Le quintet a collaboré jusque dans l’ultime côte, à sept bornes du but, où une nouvelle sélection s’est effectuée. « Dans le dernier talus, je n’ai pas pu suivre Matis Louvel, tranchait le sprinteur picard. C’est aussi un gros rouleur donc il a réussi à garder son avance ». En contre, Arnaud Démare s’est retrouvé en compagnie de Dries Van Gestel alors que Bram Welten et Simon Clarke étaient revus par le peloton.
S’il n’a pu opérer la jonction avec l’homme de tête, le coureur de la Groupama-FDJ a donc su résister pour se placer sur le podium du jour. « Arnaud arrive pour la deuxième place et termine deuxième, poursuivait Jussi. Il passe tout près de la victoire. Évidemment, rien ne vaut la gagne, mais dans lemême temps, ça donne des idées et de la confiance pour la suite. Aujourd’hui, la victoire ne s’est pas jouée sur un sprintet il était quand même là. C’est aussi rassurant vis à vis de sa chute à Hambourg ». « Je termine deuxième, mais dans un registre que je n’avais pas encore exploré cette année, complétait Arnaud. Ça fait plaisir et c’est de bon augure au vu des courses de fin de saison, plus punchy et plus mouvementées à l’instar de Paris-Tours. Ça fait d’autant plus plaisir que je n’étais pas sûr de prendre part à ces courses dimanche dernier. Et au final, je fais deux fois deuxième. J’étais forcément déçu mardi sur le sprint, mais aujourd’hui, je n’ai simplement pas pu y aller quand Louvel a attaqué. Quiplus est, il y avait du beau monde, un solide niveau. Ça nous a bien mis en rythme pour Plouay, dimanche ».