La première étape propice aux sprinteurs n’a pas souri à Arnaud Démare et son train, ce mardi, sur Tirreno-Adriatico. Malgré un investissement collectif notable dans les vingt derniers kilomètres vers Sovicille, le coureur picard n’a pu trouver l’ouverture dans un final houleux, et n’a donc pu sprinter. Son poisson-pilote Jacopo Guarnieri a maintenu son effort jusqu’à la ligne pour prendre la neuvième place du jour. Nouvelle chance ce mercredi à Terni.
Au lendemain d’une ouverture chronométrée à Lido di Camaiore, le peloton de Tirreno-Adriatico demeurait en Toscane ce mardi, mais il traversait la région du Nord au Sud pour aller chercher Sovicille, au terme d’un second acte très long de 219 kilomètres. « Sur le papier, c’était une étape qui nous convenait bien, introduisait Sébastien Joly. Elle était un peu vallonnée et je pense qu’on avait aussi besoin de ça pour se remettre en jambes après des étapes bien moins exigeantes aux Émirats Arabes Unis ». Malgré la distance, cinq coureurs se sont lancés à l’aventure dès les premières minutes : Johnatan Cañaveral, Davide Gabburo (Bardiani-CSF-Faizanè), Umberto Marengo (Drone Hopper-Androni Giocattoli), Davide Bais ainsi que Francesco Gavazzi (Eolo-Kometa). Le peloton s’est dans un premier temps complètement relevé, leur octroyant près de huit minutes d’avance, avant de davantage réguler son allure et de logiquement se rapprocher. À soixante kilomètres de la ligne, les deux hommes de la formation Eolo-Kometa se sont isolés et ont de fait été les derniers rescapés d’une échappée rattrapée à vingt kilomètres, dans la dernière bosse – non-répertoriée – du jour. Marc Soler a alors lancé une attaque dans le peloton, et la formation Groupama-FDJ a bientôt pris les commandes en poursuite par l’intermédiaire de Thibaut Pinot. « Il a fait preuve d’un super comportement en venant mettre la main à la pâte, ajoutait Sébastien. On avait évoqué cette possibilité au briefing, et il est effectivement venu aider au sommet de la bosse, quand Soler avait une bonne trentaine de secondes d’avance. Il a continué son effort dans la descente ».
« On va transformer cette frustration en rage et en envie », Jacopo Guarnieri
Le Franc-Comtois a donné son dernier relais peu après l’entrée dans les dix derniers kilomètres et le train d’Arnaud Démare s’est alors efforcé de rester bien positionné aux avant-postes du peloton. « On savait que le virage à trois kilomètres était vraiment important, et on avait imaginé que Tobias et Antoine puissent emmener le train jusque-là, racontait Sébastien. Malheureusement, tous les efforts consentis juste avant ont été un peu anéantis en raison d’un grand parking sur le côté, où on s’est fait déborder et enfermer ». « On a bien travaillé pour aller chercher l’échappée, reprenait Jacopo. On était bien groupés, mais la route s’est ouverte sur la gauche et certains ont pris des risques pour nous déborder. On s’est retrouvés un peu dans la boule, et dans les trois derniers kilomètres, ça roulait vraiment vite. La route était aussi très étroite, beaucoup plus que ce à quoi on s’attendait. On a été un peu enfermés et on n’a pas trouvé l’ouverture ». Le poisson-pilote et son sprinteur sont ainsi bloqués en second rideau dans un final très houleux. Jacopo Guarnieri a finalement pris la neuvième place devant Arnaud Démare, dix-septième. « Ça allait tellement vite avec le vent de dos, dans un dernier kilomètre assez particulier, qu’on n’a pas pu sprinter, comme d’autres aujourd’hui, enchaînait Sébastien. Tout le groupe était déçu, ça se comprend, et tant mieux d’ailleurs ». « C’est frustrant qu’Arnaud n’ait pas sprinté mais on va transformer cette frustration en rage et en envie pour demain, car on a encore une belle chance, concluait Jacopo. Il faut qu’on arrive à s’exprimer, car si c’est le cas, je n’ai aucun doute sur le fait qu’Arnaud puisse ramener la victoire ».
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