Sur les terres de Marc Madiot, l’échappée a eu raison du peloton à l’occasion de l’étape d’ouverture des Boucles de la Mayenne ce jeudi. Deux hommes, dont le vainqueur Philipp Walsleben, sont parvenus à résister alors qu’Arnaud Démare a réglé avec autorité le sprint du peloton pour la troisième place quelques instants plus tard. Le champion de France devrait néanmoins voir se présenter davantage d’opportunités d’ici la fin de la semaine.
« Personne n’est venu », Frédéric Guesdon
Peu avant 13 heures ce jeudi, tous les yeux étaient rivés sur Arnaud Démare au départ de Le Genest-Saint-Isle, d’où démarrait l’édition 2021 des Boucles de la Mayenne. Grand favori des observateurs bien qu’étant en reprise, le Picard se doutait que la responsabilité de la course reviendrait à ses coéquipiers sur les 175 kilomètres menant à Ambrières-les-Vallées. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a donc tenté de filtrer en début de course et c’est finalement un groupe de six hommes qui s’est extirpé après une vingtaine de bornes. « On voulait favoriser une arrivée au sprint, donc nous avons fait en sorte qu’il n’y ait pas un groupe trop étoffé devant, racontait Frédéric Guesdon. Il y a finalement eu six coureurs, et c’était le maximum qu’on pouvait laisser filer. On a mis Clément [Davy] à rouler aussitôt, mais face à six hommes, l’écart est quand même monté à cinq minutes ». « On a pris la course en main toute la journée, reprenait Arnaud. Les autres équipes voyaient qu’on perdait du terrain bien qu’ayant Clément puis Kono pour rouler. Personne n’est venu, ils attendaient vraiment qu’on se dépouille ». Pendant une cinquantaine de kilomètres, le chrono est ainsi resté figé aux alentours des cinq minutes.
« On pensait que d’autres équipes viendraient nous aider, assurait Frédéric. Toutes les équipes qui n’étaient pas représentées devant jouaient battues pour le général et l’étape. On a donc essayé de maintenir l’écart jusqu’au premier passage sur la ligne car on se doutait que certains sprinteurs voulaient passer une première fois la bosse avant de décider à rouler ou non. Mais on l’a passé et personne n’est venu. On s’est donc dit : « on ne continue pas comme ça ». De toute façon, on n’aurait pas été capables de boucher le trou tout seuls ». À environ 45 kilomètres de la ligne, la Groupama-FDJ s’est momentanément retirée du front du peloton et la chasse s’est brièvement interrompue. « C’est là que d’autres équipes sont venues aider, mais pas toutes, renchérissait Frédéric. Chacun a ses intérêts et sa stratégie… Ceci étant dit, s’il y a six mecs devant, le reste se bat pour la septième place. Or, en cas de regroupement, la victoire n’était pas non plus garantie pour Arnaud. L’arrivée était assez technique, on ne sait pas ce qu’il peut se passer… » « Nos adversaires sont venus rouler tardivement, et pas suffisamment fort pour rentrer sur l’échappée, ajoutait Arnaud. Ils avaient tellement peur de nous qu’ils n’ont au final pas joué la victoire. Tout le peloton était contre nous, c’est dommage ».
« On s’attend à une semaine difficile », Arnaud Démare
Dans la dernière heure de course, quelques équipes ont tenté de s’allier en poursuite de l’échappée, mais les secondes ont peiné à s’égrener. Il y avait encore deux minutes d’écart à vingt kilomètres, et 1’20 sous l’arche des dix kilomètres. « Les six devant ont bien géré leur truc et le parcours se prêtait bien à l’avancée d’une échappée, commentait Frédéric. Derrière, ça a roulé, mais on ne bouche pas 4’30 d’un claquement de doigt. Il y avait le feu au lac et il aurait fallu être un peu plus nombreux ». Après s’être débarrassés de leurs concurrents, Philipp Walsleben et Diego Rubio se sont présentés sous la flamme rouge avec près de trente secondes d’avance, suffisantes à l’Allemand pour s’imposer malgré le mur précédent la dernière ligne droite. Dans cette dernière, le champion de France a déboulé dix secondes plus tard et réglé un peloton morcelé pour la troisième place. « Il a fait un super sprint, disait Frédéric. Même s’il n’avait pas couru depuis longtemps, on savait qu’il pouvait être fort sur ce type de finish. En tout cas, ça nous a rassuré. C’est un peu dommage de passer à dix secondes de la victoire, mais on va se remonter le moral en se disant qu’Arnaud a fait un beau sprint et que le général n’est pas nécessairement perdu ».
« La condition est bonne, disait l’intéressé. Même si j’ai eu mal aux pattes toute la journée, ça allait bien dans le sprint. Demain, ce sera plus costaud et on verra comment ça répond car il y a de bons petits pétards dans la région. Il faut qu’on arrive à rester groupés car on a bien compris que le peloton voulait nous faire la peau. On s’attend à une semaine difficile ». Vendredi, la tâche ne sera pas aisée pour le champion de France et ses compères sur un terrain très casse-pattes. « Tout dépendra de comment la course se dessine dans les bosses, concluait Frédéric. Le profil est beaucoup plus dur qu’aujourd’hui. Il y a deux belles bosses à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée. On peut certes être mis en difficulté à ce moment-là mais il restera aussi quarante kilomètres pour revenir. Tout reste ouvert ».
1 commentaire
Jac34
Le 27 mai 2021 à 22:41
Enfin Arnaud et ses équipiers sont de retour dans le circuit, Voila une fin de semaine qui va être passionnante. Étant donné le dernier mur à l’arrivée qu’elle n’a pas été notre surprise de voir Arnaud dans les premiers et ensuite quel sprint. Quel bonheur, vivement la suite.