Arnaud Démare de nouveau frustré

La 57^ème édition de Tirreno-Adriatico s’est conclue ce dimanche sur une pointe de frustration pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Si Thibaut Pinot a confirmé sa huitième place au classement général, Arnaud Démare n’a lui pu s’exprimer pleinement dans le sprint de San Benedetto del Tronto. Bloqué contre les barrières dans les derniers mètres, l’ancien champion de France a été contraint de couper son effort et a alors franchi la ligne en neuvième position.

Au lendemain de la belle journée de Thibaut Pinot sur le Monte Carpegna, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ espérait ponctuer son Tirreno-Adriatico sur une autre bonne note en bord de Mer adriatique, à San Benedetto del Tronto. Un sprint massif était attendu au terme des cent-soixante kilomètres de course, et les équipiers d’Arnaud Démare ont immédiatement pris leurs responsabilités lorsqu’un trio composé de Manuele Boaro (Astana Qazaqstan), Alessandro Tonelli (Bardiani-CSF-Faizanè) et Jorge Arcas (Movistar) s’est isolé après cinq minutes de course. « Après la très belle deuxième place d’Arnaud lors de la troisième étape, on avait décidé de prendre la course en mains, expliquait Sébastien Joly. Quelques équipes nous ont rejoints pour mener la poursuite et on avait mis Antoine pour gérer les trois échappés. Il a vraiment fait un très bon travail ». L’écart a très brièvement franchi la barre des trois minutes mais le paquet est par la suite toujours resté à portée de fusil des attaquants du jour. À soixante-quinze kilomètres de la ligne, les coureurs sont entrés sur le circuit final à effectuer à cinq reprises et l’avantage du trio a continué de s’amincir au fur et à mesure des tours. Au son de cloche annonçant la dernière boucle, il n’était d’ailleurs plus que deux en tête avec tout juste vingt secondes d’avance. « Dans le final, quand les deux derniers rescapés ont essayé d’accélérer le rythme, Tobias a pris le relais et tout allait bien jusque-là », ajoutait Sébastien.

« Même en étant gêné, le top-5 était envisageable », Sébastien Joly

L’échappée a finalement été absorbée à huit kilomètres de la ligne, et le train Groupama-FDJ demeurait à cet instant encore en tête du peloton. Les choses se sont compliquées lorsque la préparation du sprint a franchement débuté. « Un peu avant les trois derniers kilomètres, les autres trains sont remontés et on s’est fait un petit peu déborder, constatait Sébastien. Jacopo a ensuite très bien joué le coup avec Arnaud et a réussi à le replacer dans le dernier kilomètre ». Sous la flamme rouge, le sprinteur picard passait dans les dix dernières positions et parvenait à reprendre le sillage de ses adversaires dans la longue ligne droite finale afin de batailler pour la victoire. Malheureusement, un nouveau caillou s’est glissé dans l’engrenage. « Arnaud est parvenu à lancer son sprint mais il a été tassé par un de ses concurrents sur la gauche, relatait Sébastien. En raison du mauvais état de la route, il a aussi été victime d’un saut de chaine et n’a pu complètement s’exprimer. Avant ça, même en étant gêné, le top-5 était envisageable. C’est dommage, car il a été très agressif dans son sprint, et c’est une belle opportunité de manquée aujourd’hui ». Contraint de s’arrêter de pédaler avant la ligne, le coureur de la Groupama-FDJ a dû se contenter de la neuvième place alors que Phil Bauhaus trouvait lui l’ouverture pour la gagne. « Le point positif est de savoir qu’il marche bien et qu’il est en capacité de faire un beau résultat samedi prochain à Sanremo », glissait Sébastien.

Thibaut Pinot a pour sa part conclu sa journée dans le peloton et ainsi confirmé sa huitième place au général. « Pour lui, le bilan est vraiment bon, concluait Sébastien. Il était là pour se tester, reprendre un peu ses repères, et c’est ce qu’il a fait au jour le jour. Il est monté en pression crescendo et il signe un très beau top-8 sur ce Tirreno. Il repart de San Benedetto vraiment serein et très motivé pour les prochaines échéances ».