L’emballage a été tout sauf massif ce mercredi sur le Tour de Pologne. Une chute a de nouveau perturbé les plans des sprinteurs dans le dernier kilomètre de la cinquième étape, mais Arnaud Démare et ses poissons-pilotes sont parvenus à passer au travers grâce à leur excellent positionnement. Dans un comité réduit, le Picard a quelques instants plus tard été devancé de justesse par Phil Bauhaus sur la ligne, se flanquant donc de la deuxième place du jour. Quentin Pacher figure pour sa part au huitième rang du général avant un chrono en côte décisif jeudi.
Bis repetita sur le Tour de Pologne. Au lendemain d’une étape accidentée, mais pas suffisamment pour éliminer tous les sprinteurs, c’est un scénario similaire qui se profilait sur la cinquième étape ce mercredi. « Étant donné qu’Arnaud était bien passé hier, et qu’il y avait même un petit peu moins de dénivelé aujourd’hui, il était confiant pour une arrivée au sprint, introduisait Sébastien Joly. On est partis sur cet objectif dès ce matin, d’autant que c’était une arrivée à plat. Aujourd’hui, on n’avait qu’un seul plan et c’était Arnaud. On a donc travaillé toute la journée dans cette optique ». L’étape a été animée par une échappée assez étoffée, composée de Sean Quinn (EF Education-Easy Post), Yevgeniy Fedorov (Astana), Mads Würtz Schmidt (Israel-Premier Tech), Jakub Murias, Mateusz Grabis (Pologne), Michal Schlegel (Caja Rural-Seguros RGA), Boy van Poppel (Intermarché-Wanty Gobert) et Shane Archbold (Bora-hansgrohe), mais qui n’a jamais réellement pu prendre le large face à un peloton vigilant. À une trentaine de kilomètres du but, l’écart était ainsi inférieur aux deux minutes alors que les dernières difficultés étaient arpentées. « Dans le final, les deux mecs les mieux placés au général (Quinn et Schmidt, ndlr) ont commencé à accélérer, l’écart a gonflé de nouveau, donc on a mis Bruno [Armirail] à rouler, resituait Sébastien. Ça nous permettait de maîtriser la situation, et on a bien fait car on a repris les deux derniers échappés à trois kilomètres à peine de l’arrivée. Bruno a encore fait un gros travail ».
« On est présents physiquement », Arnaud Démare
Après avoir franchi la dernière bosse du jour à dix bornes de la ligne, l’ensemble du train était encore présent au sein du paquet pour jouer le sprint. Et il s’est fait remarquer dans les tous derniers instants. « Ça roulait vraiment vite dans le final, relatait Arnaud Démare. On a fait l’effort au bon moment, juste avant le kilomètre, car on savait que c’était un endroit stratégique où il fallait être placés ». « Les gars ont respecté à la perfection le plan qu’on avait mis en place ce matin, confirmait Sébastien. Kono a d’abord fait un bon boulot, puis Miles a pris le lead à deux kilomètres de l’arrivée. Il a idéalement placé Bram et Jacopo dans les dernières courbes sur ce final assez scabreux. Heureusement qu’on a pris les rênes, d’ailleurs, car ça a chuté dans le dernier kilomètre et on a pu l’éviter ». À la suite de plusieurs glissades dans un virage à droite, seule une poignée de coureurs a pu s’extraire en vue des derniers hectomètres, dont trois hommes de la Groupama-FDJ. « Bram et Jacopo ont fait un beau travail, reprenait Sébastien. Jacopo lâche Arnaud dans la roue des Bahrain-Victorious, puis ça se fait vraiment à la cuisse ». « Au vu de la vitesse à laquelle on allait, je sentais qu’on ne pouvait pas faire un long sprint, il fallait aller chercher l’aspiration et passer au dernier moment, ajoutait Arnaud. J’ai tenté de passer Bauhaus dans les cinquante derniers mètres, mais ça ne l’a pas fait. C’était hyper usant aujourd’hui, et j’étais personnellement moins bien qu’hier ».
À l’arrivée, le Picard a donc accroché la deuxième place, aux coude-à-coude avec le vainqueur allemand. « Je suis tout de même content de la tournure que prend ce Tour de Pologne, ajoutait Arnaud. Évidemment, on préférait aller chercher une victoire, mais on est présents physiquement et il faut être patient ». « C’est sûr qu’on aurait tous préféré gagner, mais c’est déjà une bonne performance, poursuivait Sébastien. Collectivement, surtout, les mecs ont vraiment bien bossé. C’est une course de reprise pour eux, je trouve qu’ils sont déjà plutôt performants. Il y a aussi une bonne osmose autour d’Arnaud et de Quentin. On est dans le match sur les étapes et pour le classement général. Demain, un beau chrono nous attend avec Quentin et Bruno. La victoire n’est pas encore là, mais les mecs sont appliqués ».
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