Au lendemain de sa déconvenue dans la dernière ligne droite de la troisième étape du Tour de Wallonie, Arnaud Démare a employé les grands moyens pour lever les bras. Echappé dès le kilomètre zéro puis repris par le peloton dans la dernière heure, il a parfaitement géré son effort pour l’emporter au sprint !
« L’idée de départ, explique Frédéric Guesdon, était qu’un coureur aille dans l’échappée pour passer les côtes du jour à l’avant. On n’avait pas spécialement désigné Arnaud Démare mais c’est lui qui y est allé ! »
« Arnaud n’avait pas de super jambes » M. Gayant
Avec lui, les Belges Toon Aerts (Telenet-Fidea), Vermeulen (Natura4ever-Roubaix-Lille Métropole), les Néerlandais Reinders (Roompot-Charles), Gerts (Tarteletto-Isorex) et le Français Boudat (Total-Direct Energie). L’écart a atteint six minutes.
« Arnaud a essayé de passer les côtes du mieux possible, enchaine Martial Gayant, et il y avait quand même celle de Wanne, de Trois-Ponts et de Hézalles. Devant, comme derrière, il y a eu pas d’écrémage. Arnaud a été repris par un peloton lancé et il a conservé sa place en dépit d’un bon mal de jambes, ce n’est jamais aisé. Dans le final, plutôt montant, il était assisté de Tobias Ludvigsson et Olivier Le Gac, il y a eu beaucoup d’attaques. Arnaud n’avait pas de super jambes mais il a fait un beau petit numéro pour lever les bras. C’est une gagne avec le panache ! »
« J’y croyais sans trop y croire, ca faisait mal. » A. Démare
Durant le long transfert en direction de Charleroi, Arnaud s‘est détendu mais pour lui le bilan de cette journée est vraiment bon.
« C’est une bonne journée, dit-il. J’ai pensé que ce ne serait pas forcément un sprint aujourd’hui et je suis allé devant pour travailler. Quand l’écart est redescendu à une minute, on avait déjà passé les principales difficultés. J’ai entendu qu’il restait encore soixante coureurs dans le peloton, j’imaginais qu’il y en aurait moins… J’ai été partagé entre tout donner et me relever et j’ai pété inconsciemment. J’ai été repris mais je me suis refait. J’y croyais sans trop y croire, ca faisait mal. A trois kilomètres de l’arrivée, il y avait un faux-plat montant, j‘étais en 40e position, à la limite de me faire lâcher. Je suis remonté au kilomètre, ça s’est ouvert, à 300 mètres, je suis dans la roue de Coquard (Vital Concept) et je gagne ! C’est l’énergie de la flamme rouge !
J’ai fait 135 kilomètres d’échappée et je n’ai jamais gagné comme ça ! C’était pour moi une journée d’apprentissage en échappée, c’est un autre type de cyclisme, ça use. Bref, ce n’est pas trop mon style… J’étais content d’être devant. Cette victoire lance bien le mois d’août avec un bon programme de Londres à Hambourg. Ce Tour de Wallonie est une bonne reprise. C’est une course où il y a un bon niveau et je dois dire que ça a roulé costaud depuis quatre jours. Cela prouve que je me suis bien entraîné à la maison. »
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