Arnaud Démare n’a pas fait le doublé dans la Primavera mais que la course de la FDJ a été belle ! Derrière la ligne d’arrivée sur la Via Roma, le leader du Trèfle pouvait dire à ses équipiers tout le bien qu’il pensait de leur travail. Ils ont été parfaits !

Cette classique, ouvrant le registre des monuments du printemps, a été très bien préparée par Martial Gayant et ses hommes. Cinq coureurs ayant disputé Paris-Nice avaient été rejoints par trois de ceux sortant de Tirreno-Adriatico. En 300 kilomètres, ils ont confirmé la très belle image donnée depuis le début de la saison.

 L’équipe FDJ a été la première à rouler

Dès le quatrième kilomètre, dix hommes ont pris les devants, Denz (ag2r-La Mondiale), Frapporti (Androni-Sidermec), Maestri (Bardiani-CSF), Marangoni (Nippo-Vini Fantini), Rovny (Gazprom-Cervelo), Poli (Novo Nordisk), Zurlo (UAE-Emirates), Amezqueta (Wilier-Triestina), William Clarke et Skujins (Cannondale-Drapac). L’équipe FDJ a été la première à rouler, il n’était pas question de laisser dix coureurs prendre un avantage conséquent. William Bonnet a débuté son show !

« Il n’y avait pas grand monde pour rouler avec nous, précise Martial Gayant, et finalement William, qui avait mal à la gorge, a roulé en tête de peloton pendant presque 240 kilomètres, jusqu’aux fumigènes agités par des supporteurs dans le Capo Berta. Il a fallu la fumée pour l’arrêter ! Je l’ai récupéré frais, presque prêt pour les classiques Flandriennes », lui ai-je dit en souriant.

« Davide (Cimolaï) a respecté les consignes en accompagnant un coup de moelleux » M.Gayant

William, impérial, a laissé ses équipiers travailler auprès d’Arnaud Démare. Ils n’ont jamais quitté les avant-postes. Se comportant dans cette classique comme dans n’importe quelle autre course.

« Oui, poursuit Martial, j’ai vu une belle équipe. Ça s’est passé comme on l’avait voulu dans le briefing vendredi soir. Chacun savait ce qu’il devait faire. Par exemple Kono (valovas) et Mika (Delage) devaient bien rester auprès d’Arnaud dans la zone des capi. Il y a eu de l’investissement et de la sérénité jusqu’au Poggio. Davide (Cimolaï) a respecté les consignes en accompagnant un coup de moelleux sortis dans la Cipressa. Ça aurait pu être Anthony Roux… Pour finir c’est encore Cimo qui replacé son leader pour le sprint. »

 Davide Cimolaï dans la Cipressa

 

Dans le sillage de deux de ses équipiers, Arnaud a atteint le pied du Poggio excellemment placé, juste ce qu’il fallait pour ne pas subir les à-coups dans l’ascension. Une attaque de Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) dans le dernier kilomètre de la montée a été fatale aux sprinteurs. Juste avant le sommet, il a été rejoint par Alaphilippe (Quick Step Floors) et Kwiatkowski (Team Sky).

« Il y avait du très gros niveau et sixième, ce n’est pas mal du tout » M.Gayant

« Une attaque était forcément prévisible, dit encore Martial, mais quand j’ai entendu les noms des trois hommes de tête, j’ai compris que ce serait compliqué de les reprendre. Je me suis dit que si un relais était donné à Sagan, c’était fini. C’est ce qui est arrivé et Kwiatkowski l’a emporté. Arnaud fait sixième, battu au sprint par Kristoff (Katusha-Alpecin) et Gaviria (Quick Step Floors) mais en battant des gars comme Degenkolb (Trek-Segafredo), Bouhanni (Cofidis), Viviani (Team Sky) et Ewan (Orica-Scott). Il y avait du très gros niveau et sixième, ce n’est pas mal du tout. Surtout après une telle performance d’équipe ! »

Par Gilles Le Roc’h

Aucun commentaire