Il aura suffi de trois courses à la « Conti » pour décrocher son premier podium de la saison 2021. Une semaine après le top-10 de Rait Ärm sur le Grand Prix Monseré, c’est Antoine Raugel qui a signé un probant résultat à l’occasion de Paris-Troyes ce dimanche. Déjà en vue sur Le Samyn, l’Alsacien de 22 ans s’est ainsi adjugé la troisième place au sein d’un petit groupe d’échappés qui s’est joué la victoire, et où figurait également son acolyte Hugo Page, neuvième.
« C’était toujours sur le fil », Jérôme Gannat
La soixante-troisième édition de Paris-Troyes sonnait pour la « Conti » Groupama-FDJ le début de la saison sur le territoire hexagonal. Au sortir de deux prestations encourageantes sur des épreuves de classe 1 en Belgique, les hommes de Jérôme Gannat avaient évidemment à cœur de poursuivre sur leur lancée. Pour ce faire, il fallait être sur le qui-vive dès le départ de Nogent-sur-Seine dimanche. « On savait que ce serait une course mouvementée dès le départ, expliquait Antoine Raugel. On s’attendait à un vrai départ de cyclo-cross et on était tous mobilisés à l’avant pour accrocher les premières bordures. Ça n’a pas cassé mais on a continué à être offensifs. J’ai vu un gros groupe sortir et j’ai fait le jump seul. Je me suis retrouvé dans un beau groupe avec de bonnes équipes ». Au terme d’une trentaine de kilomètres de bagarre, c’est en effet un groupe de treize hommes qui est parvenu à ouvrir une brèche. « L’objectif fixé au briefing était d’intégrer les gros coups, avec des équipes intéressantes, précisait Jérôme Gannat. C’était bien le cas. On savait que l’échappée pouvait faire un bon bout de chemin, mais le fait qu’elle soit assez conséquente et qu’elle comprenne des ProTeams a largement favorisé la chose ».
Près d’une heure plus tard, l’échappée se garnissait encore davantage avec le retour d’un duo incluant Hugo Page, sorti en contre. « Une fois à deux devant, on a super bien communiqué, ça a super bien marché entre nous, assurait Antoine. Nous n’avions presque pas besoin de nous parler, tout se déroulait comme prévu. On a mis toutes les chances de notre côté pour aller le plus loin possible ensemble ». « C’était un bon coup, mais l’avance n’a jamais été excessive, rappelait Jérôme. Elle n’est jamais montée au-delà des trois minutes. C’était toujours un peu sur le fil. On savait que, non représentées, certaines équipes allaient rouler. Ça ne servait à rien de forcer à tout prix dès le début. Il fallait essayer de gérer tant que l’écart ne descendait pas sous les deux minutes. ». Dans la deuxième partie de course, les formations B&B Hôtels et Kern Pharma ont bien essayé d’intensifier la poursuite, mais l’écart peinait à s’amincir, flirtant toujours avec les deux minutes à quarante kilomètres du terme. « Dans le dernier tour, ça s’est rapproché et c’était le moment d’accélérer, enchaînait Jérôme. On savait que ça allait un peu buter derrière et c’est ce qu’il s’est passé. Ceci étant dit, c’était quand même serré. Sur les 30 derniers kilomètres, il y avait toujours une petite minute d’écart ».
« On peut être satisfaits de ce qu’on a réalisé », Antoine Raugel
« J’ai commencé à y croire dans les deux derniers tours, assurait Antoine. Hugo également, et il a d’ailleurs fait un gros travail. Il a appuyé ses relais pour que l’on perde le moins de temps possible. Je dois le remercier. On s’est ensuite attaqués dans l’avant-dernière bosse du parcours et on s’est retrouvés à cinq. Il fallait dès lors collaborer le plus longtemps possible pour croire à la victoire ». En tête, Antoine Raugel se retrouvait en compagnie d’Evaldas Siskevicius (Delko), Mathijs Paasschens (Bingoal-WB), Alan Riou (Team Arkéa-Samsic) et Mick Van Dijke (Jumbo-Visma Development Team). « Hugo avait déjà fait un effort assez violent pour rentrer, il était donc un peu plus fatigué sur la fin », expliquait Jérôme. Le groupe de tête s’est plutôt bien entendu sur la portion plate en direction de Troyes, mais cela n’a pas empêché le retour de contre-attaquants juste après la flamme rouge. « On a joué dans le dernier kilomètre, relatait Antoine. J’ai joué aussi, comme les autres ». « Lorsque ce contre est revenu à 700m de la ligne, je me suis dit que ça allait être plus dur, confiait Jérôme. À cinq, j’étais bien plus confiant pour Antoine ». « À 500m de la ligne je me retrouve en tête, racontait encore l’intéressé. Je me suis dit que ça allait être compliqué. Je suis resté concentré sur mon sprint en me disant qu’il fallait suivre le premier qui lançait, puis tout donner jusqu’à la ligne. Cardis lance aux 300m, j’ai giclé direct et j’arrive à faire troisième ».
Sorti du peloton à dix kilomètres de la ligne, Romain Cardis a finalement ravi la victoire du jour alors que la « Conti » pouvait tout de même célébrer son premier podium de l’année – en plus de la 9e place pour Hugo Page -. « C’est une belle satisfaction, confirmait Antoine. On a prouvé que l’on pouvait jouer les premiers rôles sur une course comme Paris-Troyes. C’était un beau week-end avec l’encadrement et mes équipiers. Je pense que l’on peut être satisfaits de ce que l’on a réalisé. On ne s’interdit rien ! »« Après son échappée sur le Samyn, Antoine a confirmé qu’il était en grande forme, concluait Jérôme. Il était l’un des plus forts de l’échappée. Il décroche un premier podium et ça méritait peut-être mieux. Il est en confiance et il porte aussi le groupe vers le haut. C’est en tous les cas un très bon résultat pour nous, avec une jeune équipe. Pour certains, c’était aussi la première course de l’année et ils ont répondu présents alors que le niveau était quand même relevé. Ça donne de l’espoir et ça augure de belles choses pour la suite de la saison ».
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