Après 230 kilomètres de course et environ six heures et demi de vélo, un sprint en peloton réduit a conclu la quinzième étape du Tour d’Espagne ce jeudi. Du côté de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, Anthony Roux a tenté de se frayer un chemin dans le final et a hérité de la treizième place à l’arrivée, signant ainsi son troisième top-20 dans cette Vuelta. Aucun problème par ailleurs pour David Gaudu, qui reste onzième du général avant les deux dernières étapes potentiellement décisives.
« Cette étape va laisser des traces », Thierry Bricaud
Le jour le plus long, c’était pour aujourd’hui sur la Vuelta. Mais comme si les 231 kilomètres au compteur de la quinzième étape ne suffisaient pas, le vent de face s’était également invité sur le parcours très rectiligne tracé d’Ouest en Est, de Galice en Castille-et-Leon. La journée promettait donc de s’éterniser, mais cela n’a pas freiné les ardeurs des baroudeurs, conscients de la nouvelle opportunité qui leur était offerte. Comme la veille, la bagarre a donc duré plus d’une heure avant qu’un groupe parvienne à se détacher. Mais comme la veille, le peloton n’a pas complètement relâché la pression une fois les treize coureurs de l’échappée sortis. Si certains espéraient souffler, ils ont très vite déchanté. « C’était une très très longue journée, insistait Thierry Bricaud. Déjà, nous sommes déjà partis tôt de l’hôtel. Puis, il y avait donc 240 kilomètres à faire, dans des conditions climatiques difficiles, surtout dans le final. Et comme on s’y attendait, ça a encore roulé très fort. C’est un Grand Tour, il n’y a pas d’étape facile. Les Bora ont mis en route à 120 kilomètres et ça n’a plus cessé jusque dans final. C’était une grosse étape et elle va laisser des traces ». L’issue de cette quinzième étape a longtemps été incertaine. Si le peloton semblait avoir repris l’avantage à quarante kilomètres du but au gré d’une poursuite soutenue, Mattia Cattaneo a paru en mesure de contrecarrer les plans des sprinteurs en s’envolant dans la dernière difficulté. Finalement, le vent de face aura eu raison de l’Italien, dernier rescapé de l’échappée, à quatre bornes de la ligne.
« J’étais vraiment frigorifié », Anthony Roux
« C’est toujours un peu dommage de manquer l’échappée, mais au vu du déroulé de la course, il n’y a pas de regrets à avoir puisqu’elle a été revue, ajoutait Thierry. On imaginait que ça puisse arriver groupé également, et donc tenter avec Anthony. C’est ce qu’il s’est passé ». « L’équipe m’avait laissé au chaud aujourd’hui pour pouvoir faire le sprint à l’arrivée, reprenait d’ailleurs l’ancien champion de France. Micka et Bruno ont fait un gros travail et m’ont vraiment bien protégé du vent toute la journée. C’était idéal. En revanche, le final l’était beaucoup moins avec le froid. Olivier a essayé de me placer au kilomètre mais je n’étais plus très lucide. J’étais vraiment frigorifié après la descente et je ne sentais plus mes doigts. C’était compliqué de freiner et de prendre les virages. J’ai abordé mon sprint en mauvaise position et c’était donc compliqué de faire mieux que treizième. Les jambes étaient bonnes, c’est une bonne chose, mais le temps ne me convenait pas trop. C’est dommage car l’arrivée en faux-plat me plaisait ». « On sait qu’il a le potentiel pour faire beaucoup mieux, confirmait Thierry, mais l’approche était compliquée, sous la pluie et avec beaucoup d’engagement. Ce ne sont pas les circonstances qu’il préfère. En tout cas, il essaie, il recommencera, et on ne peut rien lui reprocher ».
Jasper Philipsen a finalement arraché la victoire devant Pascal Ackermann alors que David Gaudu a tranquillement terminé plusieurs dizaines de secondes plus tard. « Les temps ont été neutralisés à trois kilomètres car il y avait un enchaînement de virages et du gasoil sur la route à 2500 mètres de la ligne, exposait Thierry. Par prudence, pour les coureurs, les organisateurs ont pris cette décision intelligente, dont certains pourraient parfois s’inspirer. En tout cas, cela a limité les risques de chute dans le final ». Il ne s’en est d’ailleurs produit aucune et Gaudu a donc été reclassé, comme l’ensemble des favoris, dans le temps du vainqueur. À la veille d’une étape bien plus courte (162 km) mais également très escarpée, le Breton siège toujours au onzième rang du général. « Les garçons restent bien impliqués, ils sont dans le match et on a vu des choses intéressantes dans l’optique des deux dernières étapes de montagne », concluait Thierry.
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