L’UAE Tour a démarré sur les chapeaux de roue ce dimanche. Dans une première étape balayée par le vent et animée par les bordures, tout s’est finalement joué à une centaine de kilomètres lorsqu’une vingtaine de coureurs ont créé la brèche décisive. Anthony Roux et Alexys Brunel ont accroché le bon wagon, mais seul l’ancien champion de France est parvenu à tenir sa place jusqu’au bout pour finalement récolter sur la ligne une jolie septième place, soit le premier top 10 de l’équipe cette année dans le WorldTour.
Les premières secondes de course ont vite donné le ton pour le reste de la journée dans l’étape d’ouverture de l’UAE Tour. Le peloton venait à peine de prendre le départ dans le désert d’Abu Dhabi que des cassures se faisaient déjà apparentes. « Les trente premiers kilomètres s’effectuaient avec un fort vent 3/4 dos, précisait Jussi Veikkanen, directeur sportif aux côtés de Philippe Mauduit sur l’épreuve. D’entrée de jeu, il y a donc eu une vraie bagarre, d’abord lancée par la formation Ineos. Un groupe de seize s’est formé devant et nous avions là William et Olivier. C’était très bien, mais cela a été une tentative sans succès puisque la direction du vent a ensuite changé ». Le calme est donc momentanément revenu dans le peloton, mais cela n’a pas duré bien longtemps. À un peu plus de cent kilomètres de l’arrivée, la course a pris un nouveau tournant. « Juste avant le premier sprint intermédiaire de la journée, la Deceuninck-Quick Step a de nouveau mis en route, et cette fois c’était le bon coup », ajoutait Jussi. Un groupe de vingt-sept coureurs a ainsi créé une vraie brèche tandis que le peloton continuait de s’éparpiller en éventails sur la largeur de la route.
« Ça n’a quasiment pas débranché de la journée », Jussi Veikkanen
Parmi les hommes de tête, on retrouvait alors Anthony Roux ainsi qu’Alexys Brunel pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Tous deux ont contribué à la bonne avancée du groupe, qui s’est rapidement doté d’une bonne minute d’avance avant qu’un bras de fer ne soit engagé par certaines équipes piégées. L’écart n’a pourtant jamais faibli, et il a même plus tard atteint les deux minutes, contraignant le peloton à rendre les armes. En tête, « on avait un très bon Anthony Roux, poursuivait Jussi. Alexys a lui aussi fait une belle étape mais il a décroché à quarante kilomètres de l’arrivée. Il n’était pas bien du tout sur la fin, puis il s’est relevé en vue du chrono ». L’ancien champion de France est pour sa part resté à la bagarre pour la victoire d’étape jusque dans les derniers hectomètres. « Anthony a donné son maximum, mais c’était un groupe de costauds avec de gros sprinteurs comme Gaviria, Viviani, Van der Poel ». Sur la ligne, le champion des Pays-Bas s’est d’ailleurs imposé alors que le capitaine de route de la Groupama-FDJ a assuré sa place dans le top 10 du jour avec une solide septième place.
« La course s’est bien passée pour moi, même si ça n’était pas prévu comme ça car on avait Matteo et Attila en leaders, racontait le principal intéressé. Je me suis retrouvé devant avec Alexys quand ça a borduré puis ça s’est fait à la pédale jusqu’à la fin. Ce n’était pas facile pour une reprise. Certains avaient déjà couru et je manque encore un peu de force mais ça s’est bien goupillé malgré tout. J’ai fait mon maximum et je pense que je ne pouvais pas faire mieux dans ce sprint avec les clients qu’il y avait. Il faut encore travailler pour avoir la condition qui permette de jouer encore mieux, mais je suis content quand même ». « C’était une étape très très solide, résumait Jussi. Ça n’a quasiment pas débranché de la journée. Le facteur vent était bel et bien présent et ça a rendu la course très nerveuse. Jusque dans le dernier tour, le peloton a gardé de l’espoir et de l’envie, ce qui a rendu l’étape encore plus dure. La preuve, c’est que ça continuait de casser dans le dernier tiers de course ». Au terme de cette première étape, Anthony Roux figure au huitième rang du classement général, à la veille d’un contre-la-montre individuel de treize kilomètres. « Anthony marche super bien, il est placé au général, donc bien sûr qu’il le fera à fond, assure Jussi. C’est aussi le plan avec Alexys. Mais comme c’est la reprise et le premier chrono de l’année pour beaucoup, on va s’investir à 100% avec tout le monde. Non seulement pour bien faire, mais aussi pour que ça serve pour la suite de l’année ».