C’est par une étape très rythmée que le Tour de Burgos a démarré ce mardi, sur un tracé dessiné autour de la ville éponyme. D’abord relativement calme, la course s’est enflammée à mi-parcours à l’occasion d’un coup de bordures. Bien vigilant, Alexys Brunel a d’abord accompagné le bon peloton avant d’intégrer un groupe d’attaquants pendant environ soixante kilomètres. Il a même été le dernier à rendre les armes, à tout juste deux bornes du but. Sur la ligne, tracée au sommet d’une courte bosse, Sébastien Reichenbach s’est classé 24e et premier coureur de l’équipe.
Le premier acte du Tour de Burgos n’a pas manqué d’animation ce mardi, mais ce n’est pas au départ qu’il fallait la chercher. « Il n’y a pas eu de bagarre pour l’échappée », confiait même Alexys Brunel. Constituée de cinq hommes, celle-ci s’est détachée dès les premiers instants et a pu cumuler jusqu’à sept minutes d’avance. « On est partis sur une trentaine de kilomètres vent de face, donc il ne s’est pas passé grand-chose, indiquait Philippe Mauduit, mais on a ensuite tourné assez franchement sur la droite et c’est devenu très nerveux ». À plus de cent-vingt kilomètres de l’arrivée, le peloton s’est donc nettement agité et Alexys Brunel en racontait les coulisses : « On était bien placés mais ça ne bordurait pas dans un premier temps. Ça s’étirait, et s’étirait, mais ça ne pétait pas. Pour autant, il fallait toujours être placés car on ne savait pas où ça pouvait casser. Dans ces moments-là, tu ne peux pas te permettre de ne pas être placé. Quand ça a éclaté, il y en a d’ailleurs eu de partout ! » Avant même d’atteindre la mi-course, le peloton a été éparpillé en quatre morceaux et la formation Groupama-FDJ possédait encore Alexys Brunel, Lars van den Berg et Kevin Geniets dans la première bordure, composée d’une grosse trentaine d’unités.
« Je me suis fait plaisir », Alexys Brunel
À environ soixante-dix kilomètres, le quintette échappé a été avalé puis s’est formée une nouvelle offensive, comprenant le rouleur nordiste. « On était sur de grandes routes mais il fallait rester placés, car même dans notre groupe, certains perdaient le contact un à un, reprenait l’intéressé. Mais je ne voulais pas prendre le vent inutilement non plus, et je sais plutôt bien gérer les bordures. Quand j’habitais encore dans le Nord, je pouvais m’auto-bordurer tout seul à l’entraînement (rires). En tout cas, j’arrive souvent à être dans les bonnes. Puis, ça a commencé à être un peu plus tactique. On est ressortis à dix dans une bosse, à la pédale, et je me suis retrouvé devant avec de beaux noms comme Trentin ou Vanmarcke. C’était assez sympa et j’ai essayé de faire au mieux ». Aussi accompagné de Daniel Oss, Pavel Sivakov, Jhonatan Narvaez ou encore Mads Würtz Schmidt, le médaillé de bronze du dernier championnat de France du contre-la-montre a alors fait sa part du travail. Un temps revenu à trente secondes, le premier peloton a été relégué à plus d’une minute après la jonction des groupes distancés. Néanmoins, les attaquants voyaient de nouveau leur avantage ramené à une demi-minute au moment de s’attaquer à la première ascension de l’Alto de Castillo (1km à 5%), théâtre de l’arrivée.
« J’ai légèrement pété dans le premier passage de la bosse, mais je suis rentré au bas de la descente, relatait Alexys. Ensuite, je me suis dit que j’allais la jouer un peu plus tactique et ne pas prendre de relais avant d’essayer d’attaquer à quatre bornes. C’est ce que j’ai fait ». Le jeune homme a ainsi déclenché une puissante offensive à 3500 mètres du but, s’est distingué comme étant le dernier échappé du jour, avant de rendre les armes à environ deux kilomètres de la ligne. « J’ai essayé, j’ai saisi ma chance aujourd’hui, poursuivait Alexys. Je me suis fait plaisir. Même si c’est un peu dommage et frustrant de ne pas être récompensé par un petit résultat, c’est la course ». En reprise sur le Clasica San Sebastian le week-end dernier, il a quoi qu’il en soit pu se rassurer sur ses sensations. Au final, c’est Sébastien Reichenbach qui a signé la meilleure place de l’équipe en ouverture du Tour de Burgos, prenant la 24e place au sommet de la côte d’arrivée, à vingt-deux secondes du vainqueur Edward Planckaert (Alpecin-Fenix). « Il fallait que Seb perde le moins de temps possible pour conserver des ambitions pour le général, complétait Philippe Mauduit. Nous avions deux cartes puisque Kevin pensait que le final pouvait lui convenir, et avait de bonnes sensations aux Jeux. Nous avons essayé de bien les placer tous les deux ». Demain, le terrain sera relativement casse-patte vers Briviesca, mais « ce devrait être une arrivée avec un peloton assez conséquent malgré tout », concluait Philippe.
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