Martial Gayant avait raison, samedi soir à l’issue du contre la montre, de préciser que la première étape de montagne, dimanche, serait primordiale pour le classement général. Alexandre Géniez, neuvième à Madonna di Campiglio de l’étape gagnée par Landa (Astana) remonte à la dixième place du classement général. De quoi lui faire vivre une journée de repos sereine lundi.
Tout ce qui apparaissait de l’attitude d’Alexandre depuis le départ de San Remo, de la confiance aveugle de ses équipiers chaque jour, a trouvé une belle consécration aujourd’hui, tant dans le Passo Daone que dans la montée finale.
Il y eut d’abord un acte fondateur à cette belle performance. Après avoir été idéalement placé par ses équipiers au pied de l’avant-dernière difficulté du jour, le leader de l’équipe FDJ a été victime d’une crevaison. Immédiatement Anthony Roux lui a transmis sa roue et Alexandre a pu reprendre place aisément en tête de peloton, ce qui témoigne aussi de la force de ses jambes actuellement.
« Oui, dit Martial Gayant, je ne cesse de le dire : l’équipe FDJ est soudée et croit en son leader. Plus encore depuis le petit tracas d’Imola où il avait dû boucher seul une minute sur le peloton. Alex marche bien et je pense même qu’il monte en puissance, au contraire d’autres de ses rivaux qui ont un peu plié aujourd’hui. »
Richie Porte a craqué dans le Passo Daone et a fini à 27 minutes. Uran, Cunego et Kreuziger ont lâché prise dans la même montée et ont lâché 8 minutes pour les deux premiers, près de six pour le Tchèque.
Dans la descente sinueuse qui s’ensuivit, Van den Broeck a chuté et s’il est reparti rapidement, il a abandonné 4 minutes. Dans cette même descente, Alexandre Géniez a été un peu contrarié mais il s’est vite rétabli.
« J’ai fait une erreur de placement, dit-il, mais j’ai vite rectifié… »
« Alex a été le dernier à virer dans le groupe de tête, confirme Martial, et je n’ai cessé de lui dire que ce groupe allait le conduire vers son objectif, vers le Top 10. Il ne fallait rien lâcher. Alex a été fort, courageux aussi parce qu’il a connu de petites alertes. Quand il a souffert dans un passage à 7%, je lui disais de s’accrocher parce que venait un passage à 3%. Il a très bien géré son effort ! »
Il a vu quelques coureurs se faire décrocher dans cette montée finale, notamment Maxime Monfort (Lotto-Soudal) et Damiano Caruso (BMC). Puis à son tour, à moins de cinq kilomètres, il a lâché prise mais sans jamais perdre de sa lucidité. Il a franchi la ligne d’arrivée à 1’49’’ du vainqueur, Landa. Des coureurs en lice pour le Top 10, seuls König (Team Sky), Kruijswijk (LottoNL-Jumbo), Amador (Movistar) et Trofimov (Katusha) ont fait mieux que lui.
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