Pour de nombreuses équipes, la deuxième étape du Tour de France, ce samedi, était déjà source d’inquiétudes. En raison d’un final des plus particuliers, disputé sur un long pont de dix-huit kilomètres en direction de la ville de Nyborg, beaucoup craignaient les bordures. Il n’en a rien été. Si la course a bien été empreinte de nervosité, les conditions météorologiques n’ont pas favorisé les mouvements. Ainsi, un sprint massif a sacré Fabio Jakobsen alors que l’ensemble des coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont été reclassés dans le même temps après quelques chutes et cassures dans les deux derniers kilomètres. Tombé, Stefan Küng s’est relevé indemne.
Au lendemain d’une mise en route humide dans les rues de Copenhague, le peloton du Tour de France a retrouvé le soleil ce samedi matin au départ de la deuxième étape, trente kilomètres à l’ouest de la capitale danoise. À Roskilde, les coureurs ont ainsi pu mesurer l’enthousiasme du public scandinave, qui les a accompagnés tout au long de cette journée relativement limpide. Magnus Cort (EF Education-Easy Post), Pierre Rolland, Cyril Barthe (B&B Hôtels-KTM) et Sven Erik Bystrom (Intermarché-Wanty Gobert) se sont enfuis à peine le coup d’envoi donné, et les équipes de sprinteurs les ont immédiatement muselés à deux minutes. Le quatuor s’est donc disputé les premiers points du classement de la montagne, le duo Cort-Bystrom s’est ensuite isolé, et le Norvégien s’est plus tard distingué en tant que dernier rescapé. Peu avant l’entrée dans les soixante derniers kilomètres, un seul homme ouvrait donc la route alors que la tension commençait à saisir l’ensemble du peloton. « On s’attendait à une course nerveuse au vu du dessin du parcours, exposait Philippe Mauduit. C’était hyper technique, il y avait beaucoup de changements de direction, des petites routes, des plus grandes. En somme, tout ce qui peut rendre un peloton nerveux. La consigne était de courir devant, car il fallait éviter les risques de chutes et de se faire surprendre dans les portions découvertes, où il y aurait pu y avoir des accélérations et des cassures. Les gars ont plutôt bien géré toute la journée, en courant bien devant, bien groupés autour de David ».
« L’objectif est rempli », Philippe Mauduit
Grâce notamment au travail de ses collègues rouleurs, le leader breton a toujours demeuré dans la première partie du peloton, à l’abri des pépins. « Ce n’était pas facile avec le public au bord de la route, pointait Stefan Küng. Il y avait beaucoup de gens qui prenaient des photos, donc il fallait vraiment garder les yeux devant soi et communiquer avec les mecs pour rester ensemble. L’équipe a bien couru, donc on a passé une bonne journée ». Après un regroupement général à trente bornes du terme, le peloton s’est encore davantage tendu à l’approche du fameux pont du Grand Belt, long de dix-huit kilomètres, et dont beaucoup redoutait l’impact sur la course. « La tension était présente car on s’était tous fait avoir par la météo hier, indiquait Philippe. On n’avait donc pas de certitudes ». Par conséquent, la guerre de positions a bien eu lieu et ce n’est qu’une fois arrivé sur le pont que le peloton s’est quelque peu assagi en raison du vent défavorable. Quelques chutes ont malgré tout émaillé son avancée vers Nyborg, mais aucune bordure n’a été observée. Un peloton au complet était donc prêt à rejoindre la ligne, mais une chute massive à deux kilomètres de l’arrivée a scindé le groupe en plusieurs morceaux. Stefan Küng a atterri sur un amas de coureurs alors que Fabio Jakobsen réglait le sprint quelques hectomètres plus loin. « Il y a eu plusieurs chutes dans le final, et Stefan a été impliqué dans la toute dernière, sans gravité », rassurait Philippe Mauduit.
David Gaudu a lui rejoint la ligne quelques temps après le vainqueur, en compagnie de plusieurs coéquipiers, mais tous ont été reclassés. « On est soulagés que tout le monde soit sain et sauf et que cette première étape soit passée, commentait David. C’était quand même tendu, ça frottait, tout le monde voulait être placé car il y avait la peur de la chute. Toute l’équipe a fait un super boulot donc merci à eux. En voilà une de faite ici au Danemark, il en reste encore une demain ». « L’objectif est rempli, ponctuait Philippe. Ces étapes laissent des traces dans les jambes du peloton, mais il était important de bien la négocier car ça aurait pu être une étape très dangereuse ». Ce dimanche, le peloton prendra la direction de Sønderborg pour un potentiel nouveau sprint massif, qui viendra conclure cette parenthèse danoise.
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