La campagne des Classiques est désormais lancée. Et ce de solide manière pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Une fois n’est pas coutume, c’est la Flèche Wallonne qui ouvrait les festivités, et Valentin Madouas ainsi que Rudy Molard sont parvenus à se hisser dans le top 15 au sommet du redouté Mur de Huy. Onzième ce mercredi, le jeune Breton a accroché son meilleur résultat en trois participations tandis que son aîné a de nouveau fait état de sa régularité avec un cinquième top 20 consécutif sur l’épreuve.
« On a tiré le meilleur de nous-mêmes », Franck Pineau
La crise du coronavirus étant passée par là, la campagne des Classiques 2020 ne saurait ressembler à aucune autre. Lesdites Classiques ne seraient ainsi plus printanières, mais automnales, et les Flandriennes ne précéderaient plus les Ardennaises, mais l’inverse. Alors, si c’est bien dans le plat-pays que tout débutait ce mercredi, c’est la Flèche Wallonne et non une épreuve pavée qui accueillait le premier grand rendez-vous. Le tout sans le double tenant du titre et récent champion du monde Julian Alaphilippe. Ce qui conduisait la formation Deceuninck-Quick Step à mettre un homme à l’avant en la personne de Mauri Vansevenant, qui se voyait accompagner de Aaron Van Poucke (Sport Vlaanderen-Baloise), Mathijs Paasschens (Bingoal-Wallonie Bruxelles) et Marlon Gaillard (Total-Direct Energie) pour former l’échappée du jour. Une échappée dont s’est dans un premier temps totalement désintéressé le peloton, lâchant près de dix minutes dans la première moitié de course. La formation Groupama-FDJ restait elle bien groupée autour des deux leaders du jour, malgré l’abandon précoce de Sébastien Reichenbach, gêné par une tendinite. « Sur le papier, Rudy et Valentin étaient nos deux coureurs protégés, expliquaient Franck Pineau. Ils ressentaient forcément un peu de fatigue après les 260 kilomètres du championnat du monde, mais on misait sur eux malgré tout, compte tenu de leur forme du moment. On a souhaité les mettre en confiance. Romain Seigle et Matthieu Ladagnous étaient chargés de les protéger jusqu’au premier passage à Huy ».
À cet instant de la course, à plus de soixante kilomètres de l’arrivée, le peloton ne comptait plus que cinq minutes de retard sur le quatuor échappé alors qu’un duo s’intercalait en contre. « Il y eu un très bon travail de Bruno et d’Anthony, qui marchent tous les deux très bien, pour remonter et protéger nos deux coureurs dans les cinquante derniers kilomètres », disait encore Franck. Au gré des difficultés et de leur répétition, avec la côte d’Ereffe et la côte du chemin des Gueuses en plus du fameux Mur de Huy, la sélection s’est progressivement opérée par l’arrière au sein du peloton. « Rudy avait vraiment mal aux jambes aujourd’hui, et il nous l’a confié pendant la course, précisait Franck. Nous avons alors légèrement basculé sur Valentin ». Pour autant, tous deux étaient bien présents dans le groupe principal quand Mauri Vansevenant et Rigoberto Uran ont été rattrapés, quelques hectomètres avant que le classique juge de paix ne se profile. « On s’est présentés au pied du Mur avec nos deux coureurs protégés, et ensuite, c’était sauve-qui peut, ajoutait Franck. Ça s’est joué à la pédale, il n’y avait pas grand-chose à faire de plus. Je suis content de ce qu’on a réalisé aujourd’hui. On a tiré le meilleur de nous-mêmes. Si Valentin est mieux placé au pied, ça peut être légèrement mieux, mais c’est tout ».
« Valentin accumule les gros rendez-vous », Franck Pineau
Tout au bout des pentes redoutables du Mur de Huy, Valentin Madouas a ainsi accroché la onzième place, à un rien du top 10, obtenant ainsi son meilleur résultat sur l’épreuve. Rudy Molard a lui signé une solide quatorzième place, soit son sixième top 20 en sept participations. « Ça reste un peu sa spécialité, glissait Franck. Rudy a du punch pour ce genre de montée, qu’il connaît en plus très bien. Malgré son mal aux pattes, il se n’est pas mal débrouillé ». Pour Valentin Madouas, il s’agit d’une nouvelle place d’honneur après sa huitième place sur l’Amstel Gold Race l’an passé. « Ce sont des courses qui lui conviennent bien, assure Franck. Il n’est pas mécontent de lui aujourd’hui, mais il pense aussi qu’il aurait pu faire mieux avec un meilleur placement. Il doit encore faire un peu d’efforts dans ce domaine, mais ça va venir. Quoiqu’il en soit, il continue de progresser, constamment et de manière linéaire. Il a été opportuniste sur le Tour, mais n’a pas fini cramé. Il a enchaîné avec le championnat du monde, où il a travaillé dans le final. On le récupère trois jours pour la Flèche Wallonne, et il est encore présent ! Il accumule les gros rendez-vous et on sent qu’il a de la caisse, qu’il récupère bien. C’est très encourageant ».
L’ultime rendez-vous « Ardennais » aura lieu ce dimanche avec la Doyenne puisque l’Amstel Gold Race, prévue le 10 octobre, a été annulée en raison des nouvelles restrictions liées au Covid-19 aux Pays-Bas. « Maintenant, c’est tout sur Liège-Bastogne-Liège, concluait Franck, mais en même temps, on ne calculait pas trop non plus. On ne comptait pas y aller en pensant en garder sous la pédale. Néanmoins, il est certain que les objectifs sont plus resserrés désormais ».
1 commentaire
Jac34
Le 1 octobre 2020 à 07:27
Valentin et David sont nos deux valeurs sûres. Si ils sont au départ, on est sûr de les voir dans le final, spectacle assuré. Bravo également « aux protecteurs » qui se sacrifient souvent pour notre plaisir. A Dimanche.