Après un printemps gâché par la maladie, Arthur Vichot est de retour. Même s’il a connu une petite déconvenue, semble-t-il logique, lors de la Clasica San Sebastien, l’ancien champion de France envisage la fin de saison avec beaucoup d’envie et avec un moral qui reste toujours au beau fixe. Très clairement, il fixe ses objectifs dans une période allant du Grand Prix de Plouay aux courses italiennes de fin de saison.
Arthur, nous sommes tous ravis de te voir de retour sur ton vélo. Comment vas-tu ?
Globalement ça va… J’ai disputé le Tour de Wallonie où j’ai senti les sensations revenir sans être exceptionnel non plus puisque je n’y ai pas gagné. Disons que je marchais normalement. Puis dans la Clasica San Sebastien, samedi, c’était bizarre, je me suis retrouvé comme il y a deux mois, dans le même état de fatigue. Comme ça du jour au lendemain parce que la veille j’étais allé reconnaître le parcours avec Anthony Roux et que ça allait très bien. Là, je me suis retrouvé le deuxième largué du peloton après 120 kilomètres.
Ça t’inquiète ?
Benoît Vaugrenard avait eu exactement la même chose que moi, également en cours de saison il y a quelques années. Il me dit qu’il avait alterné les moments où il était très bien et des jours de grande fatigue. J’espère que c’est ça et qu’avec le repos, ça va revenir. J’ai le moral !
De quoi as-tu souffert exactement ?
D’un Cytomegalovirus, une forme de mononucléose. J’en ai ressenti les premiers effets juste avant l’Amtel Gold Race, mi-avril. Ça a anéanti mes classiques ardennaises qui étaient mon grand objectif. Puis j’ai débuté le Tour de Romandie et là il était vraiment nécessaire de couper. Je l’ai fait pendant 10 jours, sans toucher au vélo. Je suis allé avec mes équipiers au stage de montagne mais chaque matin je me sentais exténué. Le Tour, ce n’était pas possible.
Quand as-tu senti que tu pouvais de nouveau faire des efforts ?
En juillet j’ai pu recommencer à m’entraîner en m’imposant des charges de travail, je me sentais bien. Depuis, hormis à San Sebastien, c’est encourageant. Là, je vais pouvoir travailler, j’ai deux semaines avant de reprendre dans le Tour du Limousin.
Moralement, tu n’as pas douté ?
J’étais surtout déçu parce que j’avais fait ce qu’il fallait pour être bien dans les classiques ardennaises. Avec l’équipe, on avait élaboré un programme adéquat. Il y avait de l’envie parce que le staff avait mis le paquet comme il le fait dans les Flandriennes. Tout le monde était ravi de ce changement de situation, nous étions tous motivés. Benoît Vaugrenard, notre capitaine de route, était ravi de voir que ces classiques étaient traitées comme les autres. Et puis voilà… Comme tout le monde dans cette situation j’ai douté mais je m’évertue toujours à voir le positif, à aller de l’avant. Je n’aime pas me plaindre et ça m’énerve de dire ‘’je ne marche pas’’. Je garde toujours un état d’esprit positif. C’est le seul moyen d’obtenir de bons résultats.
Comme toujours en fin de saison, les deux classiques du Canada, les Grand Prix de Montreal et de Québec sont l’objectif principal ?
Je veux être opérationnel du Grand Prix de Plouay fin août jusqu’aux courses de fin de saison en Italie que j’aurais le plaisir de disputer avec Thibaut (Pinot). Je veux finir cette année sur une bonne note. C’est nécessaire pour ma confiance et pour bien passer l’hiver.
Qu’apprécies-tu dans ces courses au Canada ?
Ce sont des courses en circuit, formule que j’affectionne. Il y a une bonne atmosphère, avec des difficultés qui reviennent souvent et provoquent de l’usure. Et il y a le public, très chaleureux. C’est le cyclisme que j’aime. Il n’y a pas de temps mort.
Tu brigues une place en équipe de France pour le championnat du monde à Richmond ?
Non, le parcours n’est pas fait pour moi. C’est en ville mais il y a des pavés, c’est un petit Tour des Flandres. Moi, les pavés…
Comment as-tu perçu le Tour de France, la performance de Thibaut ?
J’ai regardé le plus possible à la télévision. D’entrée, ça n’a pas été simple pour Thibaut. Je le connais bien et ce qui est arrivé à William Bonnet, je le sais, lui a miné le moral. Je constate que lui et ses équipiers n’ont pas lâché le morceau. Bien sûr Thibaut avait la sensation de pouvoir faire quelque chose, de gagner une étape et c’est pourquoi il s’est évertué à être toujours devant. Ça a payé !
Pouvait-il rêver mieux que de gagner à l’Alpe d’Huez ?
Ah non, pour lui c’est le top. C’est bien pour Thibaut mais c’est bien pour tout le monde. Pour ses équipiers, pour le staff, pour le sponsor. Avec une telle victoire d’étape, le Tour est réussi et pour la FDJ, c’est énorme. Je pense même que par cette victoire, la saison est réussie et ça donne un super élan pour la suite.
Tout va bien alors Arthur ?
Je suis heureux. Si tout le monde l’était comme moi, ce serait bien…
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