Malgré des organismes entamés à la suite d’une trilogie montagneuse, la dix-neuvième étape du Tour de France s’est disputée à très vive allure ce vendredi, entre Bourg-en-Bresse et Champagnole. La victoire est finalement revenue à Soren Kragh Andersen, sorti d’un groupe de rouleurs-sprinteurs constitué dans les 30 derniers kilomètres. Demain, c’est sur les pentes de la Planche des Belles Filles, chère à Thibaut Pinot, que le classement général de la Grande Boucle 2020 sera entériné.
« Valentin n’a pas eu trop de réussite », Thierry Bricaud
Si l’antépénultième étape du Tour 2020 pouvait au départ s’annoncer indécise, les premiers kilomètres ont rapidement établi le scénario pour une grande partie de la journée. Quelques tentatives ont ainsi émergé du peloton avant que Rémi Cavagna ne s’échappe en solitaire après seulement cinq kilomètres, au grand plaisir des formations Bora-hansgrohe et Sunweb, décidées à jouer le sprint avec leur carte respective. Un groupe d’intercalés a même été revu, laissant le champion de France du contre-la-montre livré à lui-même pendant plus de cent bornes. « On pensait que ça allait bouger un peu plus que ça, mais Cavagna s’est isolé tout seul et c’était compliqué d’aller le chercher, indiquait Thierry Bricaud. Puis, ça a été le scénario auquel on s’attendait, avec la Bora qui a contrôlé. De notre côté, on n’avait plus qu’à attendre le final, mais l’étape a en tout cas été plus que rapide avec du vent plutôt porteur ».
Si les équipes de sprinteurs se sont facilitées la vie dans les cent premiers kilomètres, certains ont tenté de la leur compliquer dans un final bien plus accidenté. « On savait que ça pouvait être propice aux sprinteurs, et donc compliqué pour nous, mais on savait aussi qu’il pouvait y avoir un peu de bagarre, et que ce soit difficile à contrôler », ajoutait Thierry Bricaud. Valentin Madouas est ainsi parvenu à accrocher un joli coup à quarante bornes du terme, mais un regroupement général s’est opéré quelques minutes plus tard et une échappée de rouleurs-sprinteurs, comprenant certains des favoris de l’étape, s’est ensuite dessinée. « Valentin n’a pas eu trop de réussite, poursuivait Thierry. Il avait de bonnes jambes, il a tenté de les mettre à profit, mais c’est le coup d’après qui sort. Il y a un poil de frustration ce soir car il y avait de la place pour être devant. Ça aurait été une belle récompense pour Valentin que de conclure son joli Tour à l’avant ».
« Il faudra vraiment profiter des ces moments », Julien Pinot
Il ne reste désormais plus que deux étapes à couvrir sur ce Tour de France : la traditionnelle menant au Champs Elysées, dimanche, mais avant cela, un contre-la-montre très attendu entre Lure et la Planche des Belles Filles (36 km). « Les coureurs vont tous s’appliquer, et pour la plupart, ce sera une première sur leur nouveau vélo de chrono en compétition, rappelait Julien Pinot. On va essayer de bien faire les choses, tout en étant conscient qu’il n’y a pas d’objectif précis à atteindre. C’est de toute manière un chrono exigeant, on ne peut pas le faire en dilettante ». Thibaut Pinot ne s’y présentera pas avec les ambitions espérées en début du Tour, mais le moment s’annonce malgré tout fort en émotions. « C’est une chance assez incroyable de faire un contre-la-montre sur des routes qu’on a empruntées des milliers et milliers de fois, confiait Julien. Le départ est devant l’ancien lycée de Thibaut. On passera à 50 mètres de la maison de nos parents, devant le collège où on était tous les deux… Ça ne pourrait pas être plus à la maison. Le public attend énormément Thibaut, aussi pour le réconforter, et ce sera à coup sûr une grande fête. Au-delà de la performance, il faudra vraiment profiter de ces moments, extrêmement rares dans la carrière d’un coureur. Il s’agira d’une note plus réjouissante pour finir ce Tour ».
Pour autant, le chrono ne sera pas une partie de plaisir, et les favoris du général doivent « certainement le redouter » selon Julien Pinot. « C’est un chrono très long, et peu en ont fait cette année, c’est déjà une grosse inconnue, analysait l’entraîneur de la Groupama-FDJ. Il y trois parties distinctes. Les seize premiers kilomètres sont quasiment plats. Les quinze suivants sont une montée de col par paliers ainsi qu’une descente de trois kilomètres assez techniques. Puis on arrive au pied de la Planche des Belles Filles, qui est une montée très raide. Sur un effort de moins d’une heure, on va passer par différents profils et coups de pédales. En ce sens, c’est très atypique. Cela va forcément créer des surprises et des écarts ».
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