Non seulement hôte des actuels championnats d’Europe, la ville de Plouay accueillait naturellement et également la Bretagne Classic ce mardi. Pas franchement dépaysé puisque présent sur la compétition continentale hier, à l’occasion du contre-la-montre qu’il a achevé en dixième position, Anthony Roux a enchaîné avec un nouveau top 10 aujourd’hui. L’ancien champion de France a pris la neuvième place dans un sprint quelque peu désordonné et au terme d’un final notamment animé par l’Équipe cycliste Groupama-FDJ.
« J’ai demandé aux gars de penser à eux », Franck Pineau
Il y avait bel et bien un maillot tricolore ce mardi matin au départ de Plouay pour la Bretagne Classic. En revanche, ce n’était pas celui d’Arnaud Démare, convoqué mercredi avec la sélection nationale pour le championnat d’Europe, mais celui de Kevin Geniets, sacré champion du Luxembourg dimanche dernier. Le coureur du Grand Duché était d’ailleurs la parfaite illustration de la jeunesse du groupe aligné en Bretagne (3e plus jeune équipe en lice). « Nous n’avions pas un grand leader désigné comme on peut en avoir sur le championnat de France ou lorsqu’il y a Thibaut, expliquait Franck Pineau. Malgré tout, sur ce genre de courses, on savait qu’on avait la possibilité de faire un truc pas mal avec sept garçons qui avaient montré leur bonne forme lors des championnats. Aussi fallait-il avoir récupéré, et c’est quelque chose qui devait être pris en considération, encore plus pour Anthony qui avait disputé le championnat d’Europe du chrono lundi. J’ai simplement demandé aux gars de se faire plaisir et de penser à eux, car ils n’ont pas forcément l’habitude qu’on le leur propose. Ils sont plutôt habitués à travailler pour les autres, c’était un schéma différent pour eux ».
Si une partie de l’équipe avait donc l’opportunité de se montrer en début de course, c’est néanmoins sans la Groupama-FDJ que l’échappée du jour s’est constituée, avec notamment le champion de France du chrono Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step) et huit autres concurrents. « On voulait garder trois-quatre garçons pour le final avec Anthony, Kevin, Olivier mais aussi Simon, poursuivait Franck. En revanche, Alexys n’avait pas très bien récupéré du championnat, où il avait fourni un gros boulot, et a il dû abandonner ». Le peloton a lui poursuivi sa marche en avant, maintenant constamment les fuyards à trois-quatre minutes avant que le tempo ne se durcisse dans la deuxième moitié de course et que des contres ne commencent à s’initier. Cavagna s’est alors isolé et le rythme n’est dès lors plus retombé. Si bien que le coureur de la Deceuninck-Quick Step a été repris à l’entrée dans la dernière heure de course alors que les coureurs de la Groupama-FDJ commençaient à s’immiscer dans des coups, ou bien à les lancer eux-mêmes. Romain Seigle et Olivier Le Gac sont apparus en verve, mais Kevin Geniets et Simon Guglielmi se sont aussi signalés.
« On est dans une très bonne spirale, alors on en veut toujours plus », Franck Pineau
« Attaquer après 200 bornes sur une Classique WorldTour, c’est tout de même significatif », indiquait Franck. Néanmoins, aucune offensive n’a abouti ce lundi sur la Bretagne Classic, certaines équipes ayant décidé de tout miser sur le sprint. Celui-ci a donc bien eu lieu, mais en comité encore plus réduit qu’escompté puisque sept hommes ont bénéficié d’une cassure à deux kilomètres du but pour faire la différence. Anthony Roux n’a donc pu se battre que pour le top 10, accrochant finalement la neuvième position sur la ligne. « Ils n’était pas assez bien placés mais c’est comme ça, ajoutait Franck. On est un peu déçus car ils méritent mieux, et je pense aussi qu’il y a eu un petit manque de communication pour switcher sur le sprint de Roupette (Anthony Roux, ndlr). Je reste un peu sur ma faim mais c’est parce qu’on sait que les mecs peuvent le faire. Disons qu’aujourd’hui j’avais six numéros 10 mais pas de buteur. Qui plus est, on est dans une très bonne spirale en ce moment, on a donc tendance à être gourmand et à en vouloir toujours plus. Je retiens malgré tout que j’avais surtout des jeunes et qu’ils ont bien tenu les 250 kilomètres. Les gars marchent très bien et c’est plutôt une très bonne nouvelle. Quoiqu’il en soit, un top 10 sur une course WorldTour, ça reste un résultat très honorable ».
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