L’équipe cycliste FDJ.fr vise un grand Tour de France 2014 comme en 2012, en partant à la conquête du classement général et d’une victoire d’étape.
Marc Madiot : « On remet les compteurs à zéro »
Etablir la sélection pour le Tour de France n’est jamais la partie la plus facile pour Marc Madiot, c’est année particulièrement. Construire une équipe de neuf coureurs dans le Tour répond à la seule exigence de l’efficacité mais elle fait forcément des malheureux. Le manager de l’équipe fdj.fr nous livre sa sélection et nous l’explique après en avoir discuté personnellement avec ses coureurs.
Marc Madiot, quelle sera la composition de l’équipe fdj.fr dans le Tour ?
Elle sera composée de William Bonnet, Mickael Delage, Arnaud Démare, Arnold Jeannesson, Matthieu Ladagnous, Thibaut Pinot, Jérémy Roy et Arthur Vichot et Cédric Pineau. Les directeurs sportifs seront Yvon Madiot, Julien Pinot et Thierry Bricaud.
Cette sélection a-t-elle été difficile à établir ?
Oui parce que j’ai de bons coureurs et parce que cinq ou six d’entre eux qui ne sont pas dans la liste et auraient pu y être mais il arrive un moment où il faut choisir en tenant compte de tous les éléments objectivement.
Cette liste est-elle susceptible de subir des changements ?
Oui en cas de coup dur. S’il s’avérait par exemple que William ou Mickael avaient un souci avant de rejoindre l’Angleterre, bien entendu qu’un garçon comme Yoann Offredo pourrait les remplacer sans discussion. Sur un autre poste, cela pourrait être Anthony Roux. Ou Alexandre Géniez. Ou un autre. Dans cette équipe, il est important pour moi que chacun sache ce qu’il a à faire. On part avec un plan de course.
Avec quel objectif l’équipe fdj.fr prendra-t-elle le départ de Leeds ?
Pour gagner une étape.
C’est le discours de Guy Roux quand il évoquait le maintien pour son équipe de football ?
Je veux bien, je parle comme Guy Roux et par expérience. Dans le Tour, l’alchimie doit prendre d’entrée. Parfois ça commence mal, comme l’an dernier avec Nacer Bouhanni qui est tombé malade en Corse et quand ça commence mal, c’est très difficile d’inverser le balancier en cours de Tour. Je préfère rester prudent et aller dans le Tour avec humilité. Et peut-être aurons-nous alors une bonne surprise.
Le fait qu’Arnaud Démare découvre le Tour cette année incite-t-il à la prudence ?
Dans le Tour, on a beau être un grand sprinteur, la première expérience peut être très douloureuse. Marcel Kittel, Marc Cavendish ou Andre Greipel ont connu ça. Nacer qui est un très grand sprinteur a connu ça en 2013. Et un premier Tour difficile ne remet absolument pas en cause leur valeur. Nacer a souffert dans son premier Tour et moins d’un an plus tard il a été le meilleur sprinteur du Tour d’Italie. Avec Arnaud, on va donc y aller tranquillement et faisant ce que nous savons faire. Pour lui, il était temps qu’il découvre le Tour.
Le fait que Thibaut Pinot, souffrant, ait abandonné il y a un an incite tout autant à la prudence ?
Oui et avec Thibaut, l’an dernier, on a vu que tout peut s’enrayer rapidement. Je pense que mon équipe a des atouts mais on va aller dans le Tour avec prudence. Nous n’avons pas oublié ce qui s’est passé. En 2012 après son premier Tour réussi, les médias se demandaient quand Thibaut aller gagner le Tour. L’an dernier, après ses soucis, les mêmes média ne l’ont pas épargné. Thibaut vient de finir le Tour de Suisse avec de bonnes jambes mais souffrant et il doit se soigner. Il va faire l’impasse sur le Championnat de France. Après, je souhaite qu’il soit tranquille. En 2012, nous avions eu des résultats dépassant nos espérances. En 2013, ça s’est mal goupillé. Là, on remet les compteurs à zéro.
Quel sera le mot d’ordre pour les sept autres coureurs ?
Ils y vont pour faire le boulot. Je tiens à préciser que s’il n’y avait pas eu l’étapes des pavés ou s’il y avait eu un contre la montre par équipes, elle aurait été la même. Chaque coureur sait ce qu’il aura à faire. Disons qu’il y a deux leaders naturels et sept coureurs qui vont travailler dans leur registre. On ne va pas attaquer au kilomètre 0 pour faire du temps d’antenne, ce qui nous est arrivé par le passé. Et je sais que nous pouvons compter sur des coureurs comme Matthieu Ladagnous ou Arthur Vichot s’il est nécessaire de changer de stratégie pendant le Tour.
Nous sommes obligés de parler des absents et en premier lieu de Nacer Bouhanni ?
J’ai parlé un bon moment avec Nacer avant de communiquer cette liste. Concernant sa prolongation de contrat, les négociations ne sont pas terminées. Ce qui ne signifie pas qu’il va partir. Je sais qu’il veut rester dans mon équipe et je veux qu’il y reste mais on va encore se donner du temps et nous communiquerons, lui comme moi, quand il en sera temps.
Mais dans ces conditions, il aurait pu néanmoins faire le Tour de France ?
Nacer a fait un excellent Tour d’Italie et dans la Route du Sud, il a démontré être encore en grande forme mais il peut être en fin de cycle. De toute façon, je veux partir dans le Tour avec des garçons qui sont à 100% dans le Tour, pas dans une sorte d’inquiétude qui est de nature à sortir un coureur de son sujet. Je vous l’ai dit, on s’en est expliqué lui et moi et ça s’est très bien passé. Lui et moi, on a un plan.
Il y eut des échanges vifs récemment entre Nacer et Arnaud. Pourquoi n’être pas intervenu ?
Je l’ai fait en interne mais je n’avais pas à communiquer sur le sujet. Ce sont deux grands talents, encore jeunes, et mon rôle a été, depuis le départ, de les mettre dans les meilleures conditions, de les traiter le plus équitablement possible. Et je continue à le faire.
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