Comme ces dernières années, le Région Pays de la Loire Tour prenait ses quartiers au Mans à l’occasion de son dernier acte, ce vendredi, sur un circuit local extrêmement usant qui incluait la côte de Gazonfier. Très courte (300 mètres), celle-ci affichait en revanche des pentes à près de 20%, en ligne droite, et devait être franchie à cinq reprises dans les cinquante derniers kilomètres. Avant d’atteindre le point critique de l’épreuve, le début d’étape a déjà été bien animé, particulièrement par… Rémi Cavagna. « L’idée était de prendre l’échappée avec des coureurs loin au général car il y avait une chance que les leaders laissent filer, expliquait Yvon Caër. Rémi a été actif au départ et il a réalisé un vrai rallye. Il a fait quarante bornes devant, tout seul, mais le peloton ne lui a jamais laissé plus de quarante secondes ». Le rouleur auvergnat a finalement été contraint de jeter l’éponge, puis une échappée de trois coureurs a pu se développer. Pour autant, à leur entrée dans la préfecture de la Sarthe, leur avance n’était que de trente secondes sur le paquet, qui a tout de suite mis en route. « Sur le circuit, on a très vite vu que toutes les équipes étaient un peu au taquet, donc il fallait suivre les offensives pour ne pas avoir de coup de retard, reprenait Yvon. On a donc suivi et ils se sont retrouvés à six après la première montée de Gazonfier, avec Lewis et Cyril ».

Le manque de collaboration dans ce groupe n’a toutefois pas permis aux deux coureurs de la Groupama-FDJ de conserver leur coup d’avance. Un petit peloton s’est donc reformé dans le second passage de la côte de Gazonfier, à la suite duquel Rémi Cavagna est encore passé à l’attaque. En tête pendant quelques kilomètres, l’ancien champion de France a été repris peu après la troisième montée de Gazonfier, et s’est ensuite développé, à vingt bornes du but, le mouvement décisif du jour avec cinq hommes forts. « On était tout le temps dans le match mais quand le groupe de solides est sorti, on a eu un petit moment moins bien alors que je pense qu’on avait les capacités pour y être », confiait Yvon. Dans les deux derniers tours, Lewis Bower, Cyril Barthe et Rémi Cavagna ont intégré un peloton d’à peine vingt unités en chasse du premier groupe. L’écart s’est réduit à une dizaine secondes avant le dernier passage de la côte de Gazonfier, et si Lewis Bower s’est extirpé, il n’a pu opérer la jonction sur la tête de la course. « J’ai seulement un regret, continuait Yvon. Sur le final, j’ai demandé à Rémi de collaborer pour revenir mais l’oreillette ne fonctionnait pas. Je voulais que ça rentre pour qu’on puisse jouer la victoire d’étape car Lewis pouvait suivre les meilleurs et lui comme Cyril étaient en mesure de bien s’exprimer dans le sprint ».

Revenu à une poignée de secondes, le jeune Néo-Zélandais n’a pu profiter d’un quelconque temps d’observation devant. Il a alors été repris par deux hommes, qu’il a réglé pour la sixième place dix-sept secondes après le vainqueur Kévin Vauquelin. « Il a manqué 5-10 secondes à Lewis, concluait Yvon. Il s’est surpris, et il nous a surpris. On a vu aujourd’hui qu’il n’était pas qu’un sprinteur, mais aussi un vrai puncheur. Collectivement, on était également dans le match, avec des coureurs qui avaient envie sur un circuit difficile. Cyril (9e) était en bonne condition, Rémi a beaucoup donné mais il montre qu’il est capable d’enchaîner des efforts. C’est encourageant ». L’Auvergnat a d’ailleurs pris la dix-neuvième place du classement général, donnant lieu à un maigre bilan pour l’équipe cette semaine. « On a dû s’adapter aux circonstances, expliquait Yvon. Il y a eu l’ennui mécanique de Paul le premier jour, puis sa chute et son abandon le deuxième. Hier, on a mis Tom en position car il était notre meilleure carte mais il a montré des limites physiques. Aujourd’hui, je pense que les plus forts étaient devant, même si je garde un petit goût d’inachevé vis-à-vis du final ».