La troisième étape vers la Loge des Gardes n’a aucunement été un long fleuve tranquille ce mercredi pour les coureurs de Paris-Nice. La première journée accidentée de l’épreuve s’est en effet disputée dans des conditions très difficiles, qui ont d’ailleurs conduit à la neutralisation de la course à près de cinquante kilomètres du terme. Le peloton a malgré tout repris la route pour le final, où Guillaume Martin-Guyonnet s’est battu pour limiter les dégâts. Au sommet de l’ascension finale, le Normand a pris la seizième place, également sa position au général ce mercredi soir.
Après deux journées pour les sprinteurs et un contre-la-montre par équipes, il était désormais temps pour les grimpeurs d’entrer en scène, ce mercredi, dans la 83ème édition de Paris-Nice. Une arrivée au sommet de la Loge des Gardes (6,7 km à 7,1%) leur était ainsi proposée après environ cent-cinquante kilomètres et quelques côtes en guise de hors-d’œuvre. Huit coureurs ont d’abord ouvert la route sur la portion la moins accidentée du circuit, mais le scénario du jour s’est ensuite gâté avec l’apparition de la pluie à la mi-parcours et de premières tentatives d’anticipation à plus de cinquante kilomètres du but. La course s’est donc réellement lancée dans les côtes de la Croix Bruyère et du Canon, mais elle s’est interrompue de manière subite quelques minutes plus tard dans une portion descendante. « On s’attendait qu’il pleuve dans le final, on avait vu les prévisions, mais on ne s’attendait certainement pas à de la grêle, expliquait Benoît Vaugrenard. La route est devenue vraiment glissante et la course a été neutralisée. La température est passée de douze à trois degrés pour les coureurs. Ils étaient glacés, frigorifiés ».
« Il ne fallait surtout pas manquer la bonne vague », Benoît Vaugrenard
Se sont alors écoulées une trentaine de minutes relativement confuses, durant lesquelles les coureurs se sont changés à la voiture suiveuse avant de repartir par grappes, et d’effectuer une longue portion descendante au ralenti. Après environ quarante-cinq minutes d’interruption, le peloton s’est reconstitué à trente kilomètres du but, et un nouveau départ a été donné, avec les écarts enregistrés au moment de la neutralisation. « La météo s’est arrangée, la course est repartie, mais les organismes avaient été durement attaqués par le froid, expliquait Benoît. C’était compliqué de se remettre dedans, d’autant qu’on partait au pied d’une bosse. Il ne fallait surtout pas manquer la bonne vague dès le nouveau départ. Il était important de se remettre dedans, de se remobiliser, chose qui a été faite ». Guillaume Martin-Guyonnet et ses compères ont donc répondu présent lorsque la course a repris de plus belle, et le Normand comptait encore trois équipiers au sein d’un petit peloton à l’approche de l’avant-dernière ascension, la côte de la Chabanne. Une petite trentaine d’unités ont émergé de cette difficulté, dont le leader de la Groupama-FDJ et son coéquipier luxembourgeois Kevin Geniets, alors que l’échappée résistait encore pour trente petites secondes.
Après une courte descente, les coureurs ont enfin attaqué la montée finale de la Loge des Gardes, et après un gros tempo dans les premières pentes, les attaques ont débuté à quatre kilomètres de la ligne. D’abord bien au contact, Guillaume Martin-Guyonnet a été contraint de prendre son rythme à trois bornes du sommet. Joao Almeida s’est imposé parmi les favoris, tandis que le grimpeur tricolore a coupé la ligne une minute plus tard en seizième position. « Guillaume s’est battu et on est à peu près à notre place, commentait Benoît. On a bien limité la casse, surtout par rapport à d’autres coureurs qui ont perdu pied dès que la course est repartie. Dans la montée finale, ça s’est simplement fait à la pédale ». Après cette première explication entre cadors, Guillaume Martin-Guyonnet a fait son entrée dans le top-20 du général, en seizième position, tandis qu’une arrivée très abrupte se profile jeudi sur la Côte-Saint-André.