Au-delà des dix chemins de vignes et des huit côtes au programme du final, désormais bien connu des coureurs, une difficulté supplémentaire venait ce dimanche agrémenter la 118ème édition de Paris-Tours : la pluie. Déjà présente au départ, alors qu’un quatuor échappé s’est rapidement formé, elle a redoublé d’intensité peu après l’entame de la deuxième moitié de course, soit à l’approche des premiers secteurs du jour. « C’est la première fois qu’on disputait Paris-Tours dans ces conditions depuis que les chemins ont été introduits, confiait Frédéric Guesdon. Les chemins étaient bien trempés, et la terre collante et lente. Ce n’était pas le plus agréable pour rouler, mais ça a donné un grand Paris-Tours ». D’autant plus que les grandes manœuvres ont démarré de bonne heure. « Dès les premières bosses, avant même les chemins, Mads Pedersen a attaqué et il y a alors toujours eu un rythme soutenu », continuait Frédéric. Alors que le Danois s’en allait rejoindre l’échappée, et prendre une petite minute d’avance, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ se montrait elle active en tête de peloton. « La course était lancée, et vu l’état des chemins, il valait mieux avoir un coup d’avance, ajoutait Frédéric. Les gars avaient la liberté d’aller de l’avant dès qu’ils le pouvaient et dès qu’ils sentaient l’occasion de sortir avec un petit groupe. Il fallait être actif et ne pas subir ».

Lewis Askey a notamment accéléré à quelques reprises dans les tous premiers secteurs, alors que le peloton se réduisait petit à petit par l’arrière. Malheureusement, la Groupama-FDJ en a également fait les frais. « On a perdu Paul sur chute, et Olivier après une deuxième crevaison, confiait Frédéric Guesdon. Ce n’était pas l’idéal ». Lewis Askey et Kevin Geniets ont malgré tout continué de participer aux mouvements, et les cinq coureurs restants de l’équipe demeuraient d’ailleurs dans le peloton à trente bornes du but. Quelques instants plus tard, Christophe Laporte et Mathias Vacek se sont fait la malle dans le septième chemin de vignes, et ont rapidement repris puis déposé Pedersen. « On ne peut pas dire qu’ils soient vraiment sortis en costauds, mais ils l’ont été ensuite pour résister, commentait Frédéric. Ils n’ont jamais vraiment creusé, mais ça a suffi car derrière ça roulait par à-coups ». Tout s’est alors résumé à une course-poursuite derrière le duo. « On a ensuite essayé de durcir un peu pour que Valentin puisse s’exprimer, mais on n’a pas pu faire la différence », poursuivait Frédéric. L’ancien champion de France a pourtant tenté de faire la sélection dans la côte de la vallée Chartier à vingt-deux bornes du but. Il s’est vu relayé par Kevin Geniets, l’écart s’est réduit à quinze secondes, mais personne n’a alors poursuivi l’effort.

L’avantage du duo de tête est ainsi repassé à trente secondes, et un peloton d’une trentaine d’unités s’est recomposé derrière eux. La dernière difficulté, à onze bornes du but, enfin n’a pas opéré de grands changements. « Dans le final, on voulait jouer la carte Clément, mais il a malheureusement crevé à dix bornes de l’arrivée », soufflait Frédéric. Vingt secondes derrière Laporte et Vacek, arrivés dans cet ordre sur la ligne, c’est donc Lewis Askey qui s’est mêlé au sprint pour la troisième place. Le Britannique a alors terminé aux portes du top-10 (12e). « Collectivement, on était là, mais il nous a manqué le petit truc pour faire la différence, disait Frédéric. La fin de course n’a pas non plus joué en notre faveur avec cette crevaison. Le résultat brut n’est pas excellent, mais on a quand même pesé sur la course, on a été acteurs avec Lewis, Kevin et Valentin notamment. On restait sur trois belles performances sur Paris-Tours, ça ne l’a pas fait cette année, mais on reviendra ! » Olivier Le Gac, Paul Penhoët, Lewis Askey et Clément Russo ont par ailleurs mis un terme à leur saison dimanche, tandis que Kevin Geniets et Valentin Madouas le feront en Italie la semaine prochaine, tout comme Eddy Le Huitouze lors du Chrono des Nations.

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