De Margny-lès-Compiègne à Chauny, ce n’est pas un parcours complètement linéaire qui se profilait devant le peloton ce dimanche. Il fallait en effet aux sprinteurs maîtriser un terrain casse-pattes et 2000 mètres de dénivelé pour espérer batailler dans la dernière ligne droite, après quasiment 200 bornes. « L’échappée est partie en deux temps, racontait Frédéric Guesdon. Deux sont sortis assez tôt, deux autres un peu plus tard et ça a relancé un peu la course. Ils ont fait la majorité de la journée en tête, et on a quant à nous roulé avec Eddy en compagnie d’autres équipes de sprinteurs ». « Le fait que ça relance en milieu de parcours ne nous désavantageait pas, ajoutait Paul Penhoët. Cela rendait la course assez dynamique et plus dure. Sur le circuit final, il y a également eu du mouvement, mais ça m’allait plutôt bien car j’étais en bonne condition. J’avais aussi Cyril et Clément avec moi, et on a toujours réussi à bien se placer dans les 80 derniers kilomètres, sans prendre de cassures inutiles, dans les relances ou après les bosses. C’était top ». À l’avant, l’échappée a tenu bon jusqu’à trente bornes du but, et la course a alors redémarré dans le peloton à la faveur des deux dernières côtes de la journée.

« Il y a eu quelques attaques, notamment dans la dernière bosse, reprenait Frédéric. Xandro Meurisse est sorti et quatre autres se sont retrouvés en contre. À dix kilomètres, on a pris une petite route et on s’est fait un peu piéger car certains ont bloqué le passage. Les attaquants ont tout de suite creusé un petit écart, et il y a eu un petit passage de panique. On a été obligé de se découvrir et ça a un peu désorganisé le groupe. On n’est finalement rentrés sur l’échappée qu’à la flamme rouge, et ça a donné un sprint assez brouillon ». De l’intérieur, Paul Penhoët confirmait les dires de son directeur sportif. « C’était chaotique dans les derniers kilomètres, disait-il. Mon plan était de virer en tête ou deuxième après le dernier virage, et de lancer immédiatement. Il restait 350 mètres, mais je pense que c’était faisable avec le vent de dos. Au final, on n’a pu mettre ça en application. J’ai notamment perdu Clément à trois kilomètres de l’arrivée car il s’est fait tasser. J’ai dû me débrouiller un peu tout seul, mais j’ai réussi à trouver les bonnes roues et switcher de train en train. Il n’empêche, j’étais quand même assez loin au dernier virage, alors j’ai pris l’intérieur pour doubler des mecs. Mais en prenant l’intérieur, j’ai forcément freiné un peu plus et j’ai mis plus de temps à reprendre de la vitesse. Le temps de relancer, Arnaud [Démare] avait déjà lancé son sprint ».

Auteur d’une belle remontée dans l’ultime ligne droite, dans le sillage du Picard, Paul Penhoët n’a néanmoins pu refaire tout son retard, devant donc se satisfaire de la deuxième place à l’arrivée. « Je ne suis revenu sur lui que dans les 25 derniers mètres, confiait-il. C’est frustrant car c’est surtout une histoire de placement. On avait l’équipe et j’avais la condition pour gagner aujourd’hui. Ça reste du vélo, et on connaît les aléas dans le sprint ». « On n’a pas pu vraiment l’emmener, il s’est retrouvé un peu seul mais il a réussi à aller chercher un beau résultat malgré tout, soulignait Frédéric. C’est frustrant car il est très souvent proche, mais il ne faut pas qu’il baisse les bras et perde le moral. Il lui reste encore quelques occasions, et c’est peut-être sur la course où on l’attend le moins qu’il ira chercher la victoire. Il faut qu’il continue comme ça ». Paul Penhoët sera d’ailleurs présent sur le Omloop van het Houtland ce mercredi. « Il reste encore quelques courses et on espère lever les bras d’ici la fin de saison, ponctuait l’intéressé. Le point positif est que la condition est encore bonne à cette période de l’année ».

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