Avec près de 3800 mètres de dénivelé positif répertoriés, le troisième acte du Tour de Luxembourg, ce vendredi, était également considéré comme l’étape « reine » de l’épreuve. D’innombrables côtes jalonnaient l’itinéraire des coureurs, et pas moins de sept étaient d’ailleurs à arpenter coup sur coup dans les trente derniers kilomètres d’une étape qui en comprenait un peu plus de deux-cents. Malgré un relief accidenté toute la journée, seuls deux coureurs ont pris la poudre d’escampette de bonne heure, et la course a mis du temps à véritablement se lancer. « Pour nous, l’idée était de durcir assez rapidement, confiait Benoît Vaugrenard. Ça ne nous arrangeait pas qu’il n’y ait que deux coureurs en tête. La course n’était pas assez dure. Avec toute l’équipe, on a donc mis un bon coup de vis dans une bosse de trois bornes au km 114 pour relancer la course. Le circuit final était difficile mais on voulait aussi durcir pour éliminer des coureurs et faire en sorte que ce soit plus simple pour David. À la suite de notre coup de vis, deux coureurs sont ressortis, la vitesse a augmenté et c’était parfait pour nous ». Quatre hommes ont finalement abordé les difficultés du final devant le peloton. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est pour sa part remise en place autour de David Gaudu, notamment par l’intermédiaire de Kevin Geniets et Valentin Madouas avant le premier passage sur la ligne.

Les attaques se sont ensuite enchaînées dans la côte la plus longue du circuit (1,4 km à 8%) et Davide Formolo ainsi que Mauri Vansevenant se sont détachés d’un peloton réduit à une quarantaine d’hommes. « On savait qu’il y allait avoir du mouvement, mais on a pêché un peu sur le premier tour où on a notamment laissé sortir Vansevenant, confiait Benoît. On s’est bien rattrapés ensuite ». Un trio s’est également dégagé dans une portion de transition, alors que David Gaudu a attendu la montée de Haemrich (1,1 km à 7,4%), à dix-sept bornes du terme, pour envoyer une première banderille. Le Breton a été repris au sommet suite à la réaction de certains favoris, mais il a remis ça quelques minutes plus tard dans la première bosse du circuit. De nouveau très tranchant, il a cette fois opéré une différence sur le reste du peloton et rapidement repris le groupe intercalé. En compagnie de Nicolas Prodhomme et Bart Lemmen, le Français s’est rapproché à une vingtaine de secondes du duo de tête, mais les deux dernières côtes du parcours ne lui ont pas permis de se rapprocher davantage. « David était très fort, l’un des plus forts aujourd’hui, assurait Benoît. Il est sorti en costaud et quand il le fallait, car l’échappée avait plus de cinquante secondes d’avance et personne n’arrivait à boucher le trou. Il est juste dommage que Vansevenant ait réussi à prendre un coup d’avance, car il marchait très fort aussi et il n’a pas été possible de lui reprendre du temps ».

Dans l’ultime côte, Marc Hirschi et Mathieu van der Poel sont parvenus à opérer la jonction sur le groupe de chasse, cinq hommes ont donc basculé en direction de l’arrivée à Diekrich pour les places d’honneur, mais une dizaine d’autres sont rentrés au tout dernier moment. David Gaudu a malgré tout bien négocié les derniers hectomètres pour s’adjuger la quatrième place de l’étape – après disqualification de Formolo -. « David était notre carte maîtresse aujourd’hui et toute l’équipe était autour de lui, ajoutait Benoît. On ne voulait vraiment pas hésiter à durcir, quitte à sacrifier beaucoup de coureurs. La course a été dure, mais elle a aussi été très tactique. On n’est pas du tout récompensés de nos efforts aujourd’hui, car on ne l’a pas vu à la télé, mais c’est nous qui avons durci ». « Ce n’est pas cher payé, mais j’ai bien récupéré de la Vuelta et c’est de bon augure pour dimanche et pour les Mondiaux la semaine prochaine, ajoutait David. Avant tout ça, il y a un chrono demain qu’on fera à fond et ce sont les jambes qui parleront ». Quatrième du jour, David Gaudu pointe au dixième rang du général et accuse 54 secondes de retard sur le leader et neuf sur le podium. Samedi, le contre-la-montre bosselé de quinze kilomètres autour de Differdange devrait permettre d’y voir encore plus clair dans ce Tour de Luxembour

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