Pour la première et seule fois sur ce Tour d’Espagne 2024, le peloton s’apprêtait ce samedi à dépasser, de justesse, la barre des 200 kilomètres. Une longue journée se profilait donc entre Villafranco del Bierzo et Villablino, et tout laissait à penser qu’une échappée aurait de nouveau gain de cause. Pourtant, les plans préétablis ont été bousculés par la formation de Wout van Aert, porteur des maillots vert et de meilleur grimpeur. « On voyait bien au départ qu’ils essayaient de filtrer, et qu’un coureur comme Stefan n’avait pas vraiment de bon de sortie, exposait Thierry Bricaud. On a compris qu’ils avaient envie de contrôler. Ça a roulé très vite pendant plus d’une heure, et quand un groupe de six est finalement sorti, ils se sont immédiatement mis en place. On a compris que ça ne valait pas la peine d’insister. On espérait un autre scénario aujourd’hui, mais ça restait une alternative possible ». Après cinquante kilomètres, Jhonatan Narvaez (INEOS Grenadiers), Xandro Meurisse (Alpecin-Deceuninck), Marco Frigo (Israel-Premier Tech), Isaac Del Toro (UAE Emirates), Victor Campenaerts (Lotto Dstny) et Harold Tejada (Astana Qazaqstan) ont pu se détacher, mais leur avantage s’est limité à 2’30.

« Rémy allait beaucoup mieux aujourd’hui », Thierry Bricaud

Au terme de deux longues vallées, entrecoupées de la première difficulté du jour, le peloton a même abordé la longue montée du Puerto de Leitariegos (23 km à 4,5%) avec tout juste une minute de retard. Les échappés ont tour à tour rendu les armes, Narvaez le dernier à vingt kilomètres du but, soit trois bornes du sommet. « On pouvait espérer que ça monte un peu plus fort et que le peloton se réduise à une petite cinquantaine de coureurs, mais finalement, ils étaient encore quatre-vingts dont tous les sprinteurs ou presque, ajoutait Thierry. Dans cette configuration, on savait que ce serait compliqué. Stefan a tenté de se mêler au sprint, mais il n’a pas eu l’ouverture comme il l’aurait aimé ». Le Suisse a finalement coupé la ligne en dix-septième position, trois rangs derrière Quentin Pacher (14e) et quatre devant son leader David Gaudu (21e). « C’était une étape qu’on avait ciblée, qu’on pouvait potentiellement remporter, et au final ça se termine par un sprint, disait Thierry. C’est une occasion perdue, mais c’est aussi une bonne journée pour David qui a pu souffler un peu. La bonne nouvelle du jour est qu’on va récupérer Rémy, qui allait beaucoup mieux aujourd’hui ».

Aucun changement n’est évidemment intervenu au classement général, mais une telle conclusion ne devrait pas être valable demain soir, après l’ascension du Cuitu Negru (19 km à 7%, les 3 derniers à 13%). « Il y aura sûrement deux courses en une, mais ce sera quoi qu’il en soit une grosse journée pour les favoris, complétait Thierry. David est désormais bien placé au général, donc on va essayer de l’aider au maximum en espérant qu’il soit acteur dans le final ».

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