C’est par l’étape la moins difficile, sur le papier, que le Tour Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine démarrait ce mardi depuis Les Gonds, pour 178 kilomètres en direction de Cognac. Toutefois, et comme le veut l’adage, « ce sont les coureurs qui font la course ». Et ils avaient donc décidé de la mener tambour battant aujourd’hui. La première échappée du jour ne s’est constituée qu’après une heure de course, et elle n’a d’ailleurs pas fait long feu. « Toute la journée a été animée, commentait Frédéric Guesdon. On s’attendait à un départ rapide, on savait qu’il fallait être vigilant, mais je ne pensais pas que ça allait durer si longtemps. Le coup le plus sérieux est parti avant les bosses, ça n’a pas plu à certaines équipes et ça a relancé dans la portion la plus dure de l’étape. À la sortie de cette portion, il y en avait de partout ». « La course a été dure dès le début, ça n’a pas arrêté, confirmait Enzo Paleni. Dans les bosses, c’est reparti un peu dans tous les sens et on est ressorti à une vingtaine de coureurs ». Après le passage de six côtes, et après 100 bornes de course, c’est finalement un groupe de sept hommes qui s’est extrait avec l’ancien pensionnaire de « La Conti », accompagné de Théo Delacroix (St-Michel-Mavic-Auber 93), Samuel Leroux (Van Rysel-Roubaix), Lawrence Warbasse (Decathlon AG2R La Mondiale), Fredrik Dversnes (Uno-X Pro Mobility), Thomas Gachignard (TotalEnergies) et Francisco Munoz (Polti-Kometa).

« Le but était de jouer le sprint pour Paul aujourd’hui, on savait que c’était la meilleure chance de victoire de l’équipe, glissait Enzo. Je devais faire attention en début d’étape par rapport aux échappées, mais ce n’était pas un vrai objectif d’y prendre part. La course s’est finalement passée comme ça, alors j’y suis allé à 100% ». « Enzo était devant, Thibaud était dans le groupe de contre, et tous les autres dans le peloton derrière, ajoutait Frédéric. On était bien représentés, le but était d’attendre et de laisser Enzo faire sa course devant. Il roule bien contre la montre, ça pouvait être une occasion de prendre une option au général, mais il fallait avant tout penser à la victoire d’étape, car les coureurs avec lui étaient de son niveau. On était un peu pris dans un entre-deux avec Paul dans le peloton, mais on a joué la carte offensive ». Compte tenu de la désorganisation initiale dans le paquet, le groupe de tête a d’abord pu prendre deux minutes d’avance, mais l’écart a chuté à une minute à trente kilomètres de la ligne. Une vraie lutte à distance a dès lors eu lieu, et l’échappée a su tenir tête. Enzo Paleni a d’ailleurs relancé à l’avant, et le groupe s’est réduit à cinq unités. Le quintet a solidement collaboré pour conserver une minute à dix bornes du but, et encore quarante-cinq secondes à cinq kilomètres.

Malgré un peloton lancé à toute allure, et une légère temporisation, l’échappée a donc pu se battre pour la victoire à Cognac, dans un sprint à cinq et en léger faux-plat. « J’ai terminé cinquième, mais on est quatre sur la même ligne, racontait Enzo. Le coureur d’UnoX-Mobility (Frederik Dversnes, ndlr) s’est imposé mais il n’avait pas beaucoup roulé devant car son équipe roulait derrière. Je ne suis pas satisfait à 100% car je voulais faire mieux à l’arrivée, mais j’ai au moins un petit avantage pour le classement général et en vue du contre-la-montre ». Le peloton a finalement coupé la ligne douze secondes derrière les fuyards, et c’est Paul Penhoët qui a obtenu la sixième place du jour. « Il ne faut pas le prendre comme une frustration, disait Frédéric. C’est surtout signe que les gars marchent bien, ils étaient bien présents et Paul a gagné le sprint. Ce n’était pas certes pour la gagne, mais le sprint aurait peut-être été différent si ça l’avait été. Enzo est en place pour le général, Paul va bien, et il reste deux étapes en ligne pour essayer d’aller chercher la gagne ». Une opportunité devrait se présenter dès demain à Niort, tandis qu’Enzo Paleni occupe ce mardi la cinquième place du général à neuf secondes du leader norvégien.

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