Il espérait jouer la victoire ce samedi dans l’arrivée en côte à Bukovina Tatrzańska. Son allure dans l’avant-dernière ascension, aux côtés de Jonas Vingegaard, semblait conforter ses ambitions. Malheureusement, Romain Grégoire n’a pu aller au bout de son entreprise dans la sixième étape du Tour de Pologne, et ce en raison d’une crevaison à 3000 mètres du but. Le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a dû composer avec cet incident et s’est donc arraché pour « simplement » terminer l’étape aux côtés des favoris et ne pas concéder de temps. Au courage, il a obtenu la treizième place du jour et conservé son quatrième rang au général à la veille de l’ultime étape.
Le dernier rendez-vous pour les prétendants au classement général du Tour de Pologne était ce samedi donné à Bukovina Tatrzańska, au pied de la chaîne des Hautes Tatras. Dans cette commune habituée à recevoir l’épreuve nationale, c’est une nouvelle arrivée explosive qui s’annonçait au terme d’une côte de deux kilomètres à 7%, mais avec aussi le franchissement d’un mur aux passages supérieurs à 12% une dizaine de bornes plus tôt. Ce fameux mur, à Sciana Bukowina, les coureurs l’ont abordé une première fois à soixante kilomètres du terme, et il a donné lieu à quelques mouvements. Tobias Foss, Archie Ryan, Mick Van dijke et Tim Wellens se sont en effet extirpés du peloton, et ont rejoint un peu plus loin les trois échappés matinaux, à savoir Davide Formolo, Silvan Dillier et Samuele Battistella. Sept coureurs ont ainsi entamé la dernière heure de course avec une petite minute d’avance, et à la suite d’une portion de transition, le peloton a repris la direction de Sciana Bukowina. « Clément [Davy] et Sam ont fait un travail exemplaire pour permettre à Romain d’aborder la difficulté à quinze bornes de l’arrivée dans de très bonnes conditions », commentait Yvon Caër. Dans cette bosse, Ryan s’est isolé en tête tandis qu’au plus dur de la pente, le groupe maillot jaune s’est étiolé de manière conséquente. « Quand le physique a parlé, Romain était avec les tous meilleurs, dans les 5-6 avec plus costauds qui ont fait la différence, assurait Yvon. Il était dans le bon timing, mais il restait encore douze kilomètres ». Le peloton s’est alors regarni à l’approche du sommet puis dans la descente, et c’est finalement une quarantaine d’unités qui a entamé la dernière bosse (1,8 km à 7%), précédant les 1500 derniers mètres en faux-plat montant.
« Un fait de course rageant », Yvon Caër
Romain Grégoire s’est repositionné pour la bagarre finale, mais il n’a jamais réellement pu y prendre part. « Il a crevé à trois kilomètres de l’arrivée, en pleine ascension, exposait Yvon Caër. On a constaté ensuite qu’il avait à peine un bar dans son pneu… Il a donc fini en évitant de trop s’appuyer sur la roue avant. Il a géré au mieux en s’asseyant le plus à l’arrière possible de sa selle. Il laissait juste ce qu’il fallait pour ne pas que la jante soit au contact du sol. Heureusement, il y avait un replat sur la fin, et il a réussi à finir dans le temps du vainqueur et ne pas prendre de cassure en tenant les roues. Si l’arrivée avait été en montée, il n’aurait pas pu se mettre en danseuse et ça aurait été très compliqué ». Avec puissance et dextérité, le Franc-Comtois est donc parvenu à accrocher le premier groupe, et la quatorzième place de l’étape, remportée par Thibau Nys. « Il y a une grosse frustration de ne pas avoir pu disputer le sprint car c’est le genre d’arrivée qui lui convient bien, disait Yvon. Mais il faut rester optimistes. Il a réussi à rallier l’arrivée malgré une roue quasiment à plat, et l’essentiel a été préservé. On a subi une seule crevaison cette semaine, et elle est arrivée au plus mauvais moment. C’est un fait de course rageant car le but était de jouer l’étape aujourd’hui, mais il était avec les costauds dans les moments décisifs, et c’est hyper encourageant ».
Sauf surprise, Romain Grégoire devrait donc valider sa quatrième place finale demain à Cracovie, où une ultime opportunité sera offerte aux sprinteurs, dont Laurence Pithie.
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