Avant l’acte de clôture entre Monaco et Nice, le Tour de France s’en allait faire un crochet en montagne pour la toute dernière fois ce samedi à l’occasion de la vingtième étape. En direction du col de la Couillole, quatre grandes ascensions étaient à arpenter, et Kevin Geniets a pu ouvrir la route au sein de l’échappée pendant un moment. Le champion du Luxembourg n’a été repris que dans l’ultime montée de la journée, et s’est joliment accroché pour obtenir une honorable dix-neuvième place. Tadej Pogacar s’est imposé pour la cinquième fois.
Un dernier – gros – morceau pour la route. À la veille du contre-la-montre final du Tour de France, c’est une vingtième étape très imposante qui se profilait pour le peloton ce samedi de Nice au sommet du col de la Couillole. Les cols de Braus, de Turini et de la Colmiane figuraient aussi au programme du jour, pour un dénivelé positif total flirtant avec les 4800 mètres sur « à peine » 132 kilomètres de course. Les coureurs n’ont pas tardé à entrer dans le vif du sujet, le paquet a explosé dès les premières pentes, quelques favoris se sont même distingués avant qu’une échappée solide mais sans menace pour le général réussisse à se développer. Enric Mas et Wilco Kelderman ont notamment pris les devants, ont par la suite été rejoints par Richard Carapaz ou Romain Bardet, puis un contre s’est initié après la descente du col de Braus sous l’impulsion de Kevin Geniets. « Il a été courageux de ressortir après un tel départ, confiait Benoît Vaugrenard. Il a d’abord fallu rentrer sur l’échappée, et il a fait un beau numéro, surtout qu’on ne donnait pas cher de sa peau il y a deux jours. Pour nous aujourd’hui, il n’y avait pas grand-chose d’autre à espérer que l’échappée ».
« Je suis content de finir sur une bonne note », Kevin Geniets
En compagnie de Jasper Stuyven, Neilson Powless ou encore Tobias Johannessen, le coureur du Grand-Duché a peu à peu comblé les deux minutes de retard avec la tête de course, à qui le peloton accordait environ quatre minutes d’avance. Peu avant le sommet du col de Turini, la jonction a été opérée en tête, et au sein d’un solide groupe de dix hommes, Kevin Geniets a ensuite pu franchir le col de la Colmiane et aborder l’ascension finale du col de la Couillole avec environ trois minutes de marge sur le peloton maillot jaune. Comme attendu, les choses se sont emballées à l’avant comme à l’arrière, et le coureur de la Groupama-FDJ s’est efforcé de gérer au mieux ses efforts. À environ sept kilomètres du sommet, il a vu le retour des favoris, qui ont ensuite repris les derniers rescapés de l’échappée, Tadej Pogacar s’octroyant la victoire pour la cinquième fois dans ce Tour. « Comme sur quasiment toutes les étapes de montagne, l’échappée n’est pas allée au bout, commentait Benoît. Cette fois, ce n’est pas UAE Team Emirates qui a roulé, mais Soudal-Quick Step. D’autres équipes ont roulé pour Pogacar, mais on s’attendait à une bataille entre favoris ».
Kevin Geniets a lui bataillé pour obtenir un solide top-20 au sommet (19e, à 5’28). « Les deux premières semaines du Tour s’étaient très bien passées, puis j’ai eu un coup de chaud en début de semaine, confiait-il. J’ai eu 2-3 jours moins bien et mon corps a eu besoin d’un peu de temps pour récupérer. Je suis content de finir le Tour de cette manière, sur une bonne note. Aujourd’hui, je n’ai absolument aucun regret. J’ai couru de manière agressive, et j’ai tout donné jusqu’à la ligne. Je suis satisfait. Il y avait aussi énormément de monde sur les routes, ça faisait très plaisir. Même si on ne l’apprécie peut-être pas autant qu’on le devrait, ça fait vraiment de bons souvenirs pour le futur ». Le Tour se conclura dimanche avec trente-trois kilomètres chronométrés de Monaco à Nice. « Il y a des coureurs motivés comme Romain et Lenny, puis on verra comment le temps évolue car on annonce des orages sur la fin de journée, ponctuait Benoît. Lenny peut performer dans ce genre de chrono. En tout cas, il veut le faire à bloc ».
Aucun commentaire