Au lendemain de l’étape reine, le Tour de Slovénie arrivait à son terme ce dimanche via une cinquième étape majoritairement rectiligne, mais qui incluait deux bosses dans les cinquante kilomètres que certains comptaient bien mettre à profit. À moins de dix bornes du but, c’est même un « mur » de 1500 mètres à 10% qui se dressait sur la route des coureurs. L’idée d’un sprint massif a de fait été assez vite écartée, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ avait pris le parti d’accompagner l’échappée du jour. Après une dizaine de kilomètres, Clément Davy s’est ainsi extirpé une première fois, avec Alexander Kristoff notamment, mais ce n’est qu’après une quarantaine de kilomètres que le bon coup s’est enfin dessiné. Le Mayennais était encore de la partie, tout comme Alessandro De Marchi, Martin Marcellusi, Vegard Stake Laengen et une dizaine d’autres coureurs. « Le but était de prendre l’échappée avec Clément, mais elle n’était pas simple à prendre aujourd’hui, soutenait William Green. Ça a donc été un bel effort de sa part. L’idée était qu’il soutienne Enzo et Brieuc plus tard dans la course, quand ça attaquerait dans les bosses du final ».

Le peloton n’a pas réellement joué avec les attaquants du jour, les maintenant en permanence à environ deux minutes. Puis, la première difficulté du jour s’est présentée, à Veliki Ban (5 km à 5,6%). Les choses sérieuses n’ont pas tardé à s’enclencher. « C’était monté plein pot dès la première montée avec des gars comme Healy ou Narvaez, expliquait William. L’échappée s’est disloquée, Clément s’est retrouvé dans un groupe de poursuite avec Ben Healy, et Brieuc était lui dans un petit peloton ». Sur la petite trentaine de kilomètres séparant les deux difficultés du final, le Mayennais est resté intercalé tandis que la ligne d’arrivée à Nove Mesto a été franchie une première fois. Peu après, le « mur final » a été abordé, Healy a été rejoint à l’avant par quelques concurrents sortis du paquet tandis que Brieuc s’est accroché à un deuxième échelon. Le champion d’Irlande a tout de même été récompensé de ses efforts grâce à une attaque sur le final, Giovanni Aleotti s’est assuré le gain du général et Brieuc Rolland a coupé la ligne en dix-septième position au sein d’un peloton très réduit à six secondes du lauréat.

Ce faisant, le jeune Breton a pu grappiller trois places au classement général et terminer ce Tour de Slovénie dans le top-20 (19e). « C’était vraiment chouette de voir Brieuc progresser ces trois derniers jours, ajoutait William. On lui a fourni davantage de soutien hier, et il avait aujourd’hui la confiance nécessaire pour se placer dans le peloton. Ses performances des deux derniers jours montrent son potentiel ». « Malheureusement, je n’avais pas les jambes espérées, commentait pourtant Brieuc. Je me sentais bien, sans être au top, mais je remercie l’équipe qui m’a donné deux belles opportunités. Hier, ils ont fait un super boulot pour me placer toute la journée puis j’ai fait la meilleure montée possible avec les sensations du jour. C’était une super expérience pour moi, même si les jambes n’étaient pas excellentes, de me situer un peu par rapport à tous ces coureurs. L’équipe m’a aussi accompagné toute la journée aujourd’hui pour me mettre dans les meilleures dispositions pour faire un bon résultat. Au final, je me suis retrouvé dans le groupe qui arrive pour la deuxième place. Je suis satisfait. Je me suis battu avec ce que j’avais, j’ai tout donné pour moi, pour l’équipe et pour les remercier. Je suis quand même très content, j’ai pris en expérience, j’ai pas mal appris, et ça va c’est sûr me servir pour le futur. C’est un bilan quand même positif ». 

Un constat partagé par William Green : « De manière générale, on retire beaucoup de positif de la semaine. Les jeunes ont pris de l’expérience, et après les malheureux abandons de Paul et Marc, on a su s’adapter. Il y a d’ailleurs eu un très bon travail d’équipe ces trois derniers jours. C’était beau de voir la coopération et la motivation au sein du groupe, et on essaiera de le reproduire lors des prochaines courses ».