La séquence des arrivées au sommet a débuté sur le Tour de Suisse. En haut du Gotthardpass, à l’occasion de la quatrième étape, les coureurs du classement général se sont livrés une première bataille ce mercredi. En légère difficulté, Lenny Martinez n’a pu tenir la dragée haute aux cadors tandis que Torstein Traeen l’a emporté grâce à l’échappée. Le grimpeur de la Groupama-FDJ a pris la dix-septième place du jour, à 1’54 du vainqueur, et apparaît désormais au quinzième rang du général, à 1’57 du leader Adam Yates.
Après une entame de Tour de Suisse pour rouleurs, sprinteurs et puncheurs, ce sont cinq arrivées en côte ou au sommet, dont le contre-la-montre, qui se présentaient à compter de ce mercredi pour le peloton. Le premier test devait être mené sur les pentes du Gotthardpass (8 km à 6,5%), dans la continuité de la montée de Schöllenen (4,5 km à 7,5%) après 171 kilomètres. Avant cela, le terrain était dénué de difficultés, à l’exception d’un départ en côte qui a d’ailleurs offert une vraie lutte pour l’échappée. Après vingt kilomètres, ce sont Silvan Dillier, Torstein Traeen, Bryan Coquard, Lilian Calmejane, Gerben Kuypers, Michael Matthews, Roland Thalmann et Jan Sommer qui ont finalement formé le bon coup du jour, auquel le peloton a concédé près de sept minutes. À l’entame de la phase finale ascendante, d’environ trente kilomètres, le groupe de tête comptait encore six minutes d’avance, et les grandes équipes de favoris ne semblaient pas disposées à mener une chasse effrénée.
« Lenny a limité la casse », Thierry Bricaud
L’échappée s’est quant à elle émiettée, et Torstein Traeen est ensuite parti seul au pied du Gothardpass, avec un avantage encore proche des quatre minutes. « On savait qu’une échappée pourrait éventuellement aller loin, en fonction de sa composition, confiait Thierry Bricaud. Ensuite, ce devait être une explication entre les favoris pour le classement général. Il fallait être dans le coup dès le pied du Saint-Gothard car on savait que ça pouvait accélérer tout de suite, et c’est ce qui s’est passé. Lenny a pris une première cassure à cet instant-là. C’est dû à un manque de jambes et de placement. Il n’était certes pas extrêmement bien placé, mais comme il n’avait pas les jambes, ce n’était pas si simple de remonter. Et dès lors que tu prends une cassure à cette vitesse, tu subis. Il a réussi à rentrer une première fois avec l’aide de Rudy, puis il a été distancé quand UAE Team Emirates a lancé Adam Yates ». À moins de cinq bornes du but, le grimpeur français s’est vu contraint de laisser ses rivaux s’expliquer à l’avant, mais il a malgré tout insisté. « Il n’était pas spécialement dans une grande journée, confiait Thierry. Il n’était pas à la rue, mais il n’était pas impérial, donc il a subi. Il a continué à son rythme et il a finalement limité la casse ».
Au sommet, Lenny Martinez a obtenu la dix-septième place, à 1’54 du vainqueur Traeen et 1’31 du premier des favoris, et nouveau maillot jaune, Adam Yates. « Je n’avais pas forcément les jambes pour accompagner devant, mais je me suis accroché jusqu’à l’arrivée, confirmait l’intéressé. Il reste encore pas mal de belles étapes et un beau chrono. Beaucoup de choses peuvent changer, donc on va essayer de remonter au général ». « Même sans être dans une grande journée, il est toujours dans le match, concluait Thierry. Et quand on regarde devant lui au classement, il n’y a pas beaucoup d’inconnus… Le niveau est dense, donc si tu es un petit ton en dessous, tu le paies tout de suite. Ce Tour de Suisse ne fait que commencer, et ça sera dur tous les jours à partir de maintenant. Demain, la montée finale est moins longue mais plus raide, et il faudra voir comment Lenny se sent ».
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