Lors de 104ème édition de la Brussels Cycling Classic, ce dimanche, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a fait le nécessaire pour mettre toutes les chances de son côté. Malheureusement, malgré l’échappée matinale de Thibaud Gruel, et son travail par la suite dans un petit peloton aux côtés de Lewis Askey, le final n’a pas souri à Paul Penhoët. Quelque peu gêné dans le sprint, le jeune Français n’a pu disputer les premières positions et a dû se contenter de la treizième place. Jonas Abrahamsen l’a emporté avec quelques mètres d’avance.
Un doux parfum de « Flandriennes » flottait en ce premier dimanche du mois de juin sur la Brussels Cycling Classic. Pas moins de 218 kilomètres se profilaient au-devant des coureurs, mais surtout, le mythique Mur de Grammont devait être arpenté à deux reprises, tout comme le Bosberg et le Congoberg. Réduite à six avec le forfait de Laurence Pithie, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ comptait malgré tout peser sur la course, et c’est ce qu’elle a fait dès les premiers kilomètres en envoyant le jeune Thibaud Gruel à l’avant. « Le plan était d’avoir un coureur dans l’échappée, même si ce n’était pas un gros groupe, en espérant que l’échappée passe la deuxième montée du « Muur » devant le peloton, expliquait William Green. Thibaud ne jouait pas sa carte, il devait servir de relais. Il s’est retrouvé dans une échappée très solide, avec un coureur de Soudal-Quick Step et Gougeard notamment ». « Le plan pour moi était d’être dans l’échappée matinale, ce qui permettait à l’équipe de ne pas avoir à contrôler derrière, abondait Thibaud. J’ai fait pas mal d’efforts pour ne pas la manquer, puis je me suis retrouvé dans un bon groupe de cinq, puis de six. On a bien roulé, et on a passé la plupart des monts en tête ».
« C’est l’un des meilleurs travail d’équipe que j’ai vu de toute la saison », William Green
Au sortir du premier enchaînement Mur de Grammont-Bosberg, à une centaine de kilomètres du but, l’écart s’est réduit à environ une minute, permettant à Liam Slock de faire le bon dans l’échappée. Les sept hommes ont ainsi pris la direction de la deuxième ascension de Grammont, où tout s’est décanté de par l’accélération de quelques favoris. « Marc et Matt ont travaillé plus tôt dans la course pour s’assurer que Lewis, Paul et Eddy soient bien positionnés au pied du Mur, et c’est exactement ce qu’ils ont fait, ajoutait William. L’échappée a été reprise et on en avait trois devant ». Au pied du Congoberg, à près de cinquante bornes du but, Thibaud Gruel et ses compères ont vu le retour d’un groupe d’une trentaine d’unités comprenant Lewis Askey et Paul Penhoët. Peu de temps après, le jeune Tourangeau s’est remis à la planche. « J’ai pu basculer avec le premier groupe, puis j’ai essayé d’aider et de lâcher mes dernières forces, avec Lewis, pour maintenir l’écart sur le peloton derrière, disait-il. C’était une situation qui nous arrangeait plutôt bien ». « On avait juste Eddy derrière, indiquait William. Si on avait été repris par le deuxième peloton, cela aurait plus arrangé les autres équipes que nous. Thibaud a été très bon aujourd’hui. Il a fait tout ce qu’il pouvait pour s’assurer que le groupe de tête ne soit pas rattrapé et Lewis l’a aidé dans cette tâche. Lewis aurait pu avoir sa carte, mais il s’est sacrifié pour Paul ».
Grâce au travail de ses deux coéquipiers, et notamment à une relance décisive du Britannique à vingt-cinq kilomètres du terme, le deuxième peloton a été définitivement écarté. Le groupe de tête a alors franchi le dernier secteur pavé, puis le dernier mont où plusieurs attaques ont semé la zizanie, jusqu’à l’offensive de Jonas Abrahamsen et Martin Svrček à quinze kilomètres de l’arrivée. Lewis Askey a bien tenté de mener la chasse, mais a été insuffisamment soutenu. « C’était assez décevant de voir certaines équipes attendre et ne pas vraiment collaborer, ajoutait William. De notre côté, on a pris les commandes, on a fait de notre mieux, malheureusement les deux coureurs ont fait le trou ». Le Norvégien s’est même débarrassé du Tchèque à quatre bornes de la ligne et le groupe de chasse n’est jamais parvenu à faire son retard. Qui plus est, quatre secondes après le vainqueur, Paul Penhoët n’a pu réellement s’exprimer dans l’arrivée en faux-plat, passant la ligne en treizième position. « C’est vraiment frustrant pour l’équipe aujourd’hui, affirmait William. C’est l’un des meilleurs travail d’équipe que j’ai vu de toute la saison, on a fait ce qu’il fallait jusqu’au kilomètre et Paul était assez frais. Puis tout d’un coup, car ils ont cessé la poursuite, le groupe a « bloqué » toute la route et Paul n’a pas vraiment pu remonter. On est très déçus ».
« Les jambes étaient vraiment bonnes », Thibaud Gruel
Le travail collectif n’aura donc pas été récompensé ce dimanche, mais le directeur sportif néo-zélandais se veut optimiste pour la suite : « On reste concentré sur ce qu’on a à faire, on a toujours pleinement confiance en Paul et on va essayer de reproduire ce travail d’équipe sur la prochaine course, qui est le Tour de Slovénie. On va continuer d’essayer, on a montré ce dont on était capable aujourd’hui, avec seulement six coureurs. Et chapeau à Thibaud, qui a fait exactement ce qu’on attendait de lui ». Le jeune homme devrait lui enchaîner avec le GP Gippingen. « Ça a été une grosse journée avec l’échappée d’abord, puis les efforts dans le final, mais les jambes étaient vraiment très bonnes, c’est positif, commentait-il. On a fait une belle course. Ça n’a pas souri mais on a fait tout ce qu’il fallait tactiquement donc on n’a pas trop de regrets. Personnellement, j’ai coupé après le Tour de Romandie où j’avais réalisé des performances plutôt bonnes. Je pense que les Boucles de la Mayenne m’ont bien aidé à retrouver la forme et je suis reparti de plus belle pour la deuxième partie de saison ».
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