Au lendemain d’un solide contre-la-montre d’ouverture, la deuxième étape du Tour du Pays Basque s’est avérée bien moins réjouissante ce mardi pour les deux leaders de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Romain Grégoire a ainsi chuté dans une descente à tout juste deux kilomètres de l’arrivée, alors qu’il occupait la tête du peloton. Pas en mesure de se mêler à la bagarre pour la victoire d’étape, il a néanmoins été reclassé dans le même temps du vainqueur et occupe désormais le 13e rang du général. Victime d’une chute quelques instants plus tôt et touché à la main, David Gaudu ne pourra lui prendre le départ ce mercredi.
C’est sur les routes tortueuses et casse-pattes du Pays Basque français que les coureurs s’apprêtaient à affronter, ce mardi, le deuxième acte de l’épreuve ibérique. Dès la sortie d’Irun, le peloton franchissait ainsi la frontière pour rejoindre Cambo-les-Bains, avant d’effectuer une grande boucle dans les Pyrénées-Atlantiques. Au total, cent-soixante kilomètres garnissaient cette première étape en ligne, mais une seule ascension répertoriée était au menu du jour, dès le départ. Alexis Vuillermoz, Enekoitz Azparren, Ivan Cobo, Jetse Bol et Xabier Azparren se sont fait la malle avant même cette unique difficulté, puis ont été muselés toute la journée à moins de quatre minutes d’un peloton emmené par l’équipe du leader Primoz Roglic. Leur aventure a malgré tout duré jusque dans les vingt derniers kilomètres, alors que le peloton se faisait de plus en plus pressant. « On savait que ça allait être nerveux compte tenu du profil, expliquait Benoît Vaugrenard. On n’avait en revanche pas prévu que la pluie arrive si tôt. Les prévisions l’annonçaient plutôt pour la fin de journée. Ça a rendu la course encore plus nerveuse ». Une vraie guerre de placement s’est ainsi installée dans la dernière demi-heure de course, l’échappée étant quant à elle neutralisée à treize bornes du but.
« Ça commence à faire beaucoup », Benoît Vaugrenard
Le peloton s’est fortement agité pour le sprint intermédiaire situé à dix bornes du but, puis chaque équipe a tenté de remonter ses leaders dans les légères pentes à la sortie d’Espelette. Rémy Rochas, Reuben Thompson, Lorenzo Germani ont notamment occupé les avant-postes pour Romain Grégoire et David Gaudu. « Les gars ont fait une super course, ils étaient toujours bien placés, tout allait bien jusqu’à cinq kilomètres… puis patatras, soufflait Benoît. Il y a eu des chutes dans la dernière descente, et nos deux leaders ont malheureusement été concernés. David a été pris dans la première, à quatre bornes. Il est tombé, vite reparti, mais ça roulait à bloc. Romain a lui glissé à deux bornes, juste au pied du faux-plat final. Il avait pourtant fait ce qu’il fallait avec Lorenzo car ils étaient en tête du peloton. C’est vraiment frustrant ». Romain Grégoire a ainsi vu ses chances de victoire s’envoler et Lorenzo Germani (15e) a donc été le seul membre de l’équipe à rejoindre l’arrivée dans le premier peloton. Le Franc-Comtois est arrivé plus de deux minutes plus tard, avant d’être reclassé dans le temps du vainqueur Paul Lapeira
.David Gaudu a lui perdu vingt-trois secondes sur la ligne, mais surtout la possibilité de défendre ses chances sur le reste de la semaine. Sévèrement touché à la main, il ne pourra malheureusement reprendre la route ce mercredi. « Il ne s’est pas rendu compte quand il a chuté, il n’a pensé qu’à repartir, expliquait Benoît. Sa main est vraiment amochée, il s’est fait poser dix points de suture. Il ne peut ni freiner ni passer les vitesses. Hier soir, il était motivé pour continuer mais aujourd’hui c’est la main qui a dit non. C’est pénible pour lui, il va falloir continuer à se battre mais pour le moment il n’a pas de bol. C’est un nouveau coup d’arrêt ».« David présente des plaies importantes de la main droite, ayant nécessité une intervention chirurgicale tard dans la soirée, hier, ajoutait Jacky Maillot, médecin de l’équipe. Il devra observer quelques jours de repos, son programme sera communiqué ultérieurement ». Romain Grégoire a quant à lui hérité de quelques éraflures mais sera bien au départ de la troisième étape. « Il n’a rien de bien méchant, mais ce n’est pas l’idéal car on sait que le Tour du Pays Basque n’est déjà pas simple quand on est à 100%, confiait Benoît. On va repartir au combat avec des objectifs, mais c’est un vrai coup dur car ils ont encore donné et on n’est de nouveau pas récompensés. Le chat noir nous poursuit depuis quelques semaines. Ça commence à faire beaucoup. Ce n’est pas simple à avaler ».
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