C’est avec ambition que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ abordait le deuxième Monument de la saison ce dimanche, sur le Tour des Flandres. Malheureusement, les faits de course et la condition du jour ne lui ont pas permis d’assouvir ses grands objectifs. Stefan Küng a chuté au moment fatidique, Laurence Pithie s’est avéré trop court bien que présent lors des premières grandes manœuvres, et Valentin Madouas a dû se contenter d’une position en second rideau. Le champion de France a finalement coupé la ligne en seizième position.
Si Paris-Roubaix sonnera la fin des Classiques pavées dimanche prochain, la séquence dite des « Flandriennes » arrivait elle à son terme dès ce dimanche de Pâques avec la plus belle, la plus grande, et la plus historique de toutes. Entre Anvers et Audenarde, dans un serpentin savamment dessiné sur 270 kilomètres, le Tour des Flandres 108ème du nom concentrait ainsi toutes les aspirations des coureurs et la passion du public. Pour dompter ce deuxième Monument de la saison, il fallait notamment franchir dix-sept monts, dont trois fois le Vieux Quaremont, deux fois le Paterberg, mais aussi l’effroyable Koppenberg, ainsi que sept secteurs pavés. Les difficultés n’étaient attendues qu’à partir de la mi-course, et c’est une échappée de huit incluant Bert Van Lerberghe, Luke Durbridge, Elmar Reinders, Damien Touzé, Lionel Taminiaux, Stanislaw Aniolkowski, David Dekker et Jelle Vermoote qui a d’abord mené les débats avec quatre minutes d’avance. Dans les premiers monts, et particulièrement dans leur approche, la tension s’est grandement accrue dans le peloton, les premières cassures sont intervenues, et les premiers mouvements se sont initiés. Laurence Pithie s’est montré particulièrement attentif et a suivi quelques accélérations au sommet du Molenberg. Mais peu avant le Berendries, un solide groupe d’attaquants notamment composé de Mads Pedersen, Dylan Van Baarle, Tiesj Benoot ou Nils Politt a contraint le reste du peloton à une belle course-poursuite.
« La course de Stefan a été faussée par la chute », Frédéric Guesdon
Mathieu van der Poel, suivi comme son ombre par Laurence Pithie, a finalement annihilé cette échappée lui-même dans le Valkenberg, à l’exception de Pedersen et de son coéquipier Vermeersch. Ce duo a insisté malgré un peloton extrêmement pressant, tandis que Stefan Küng voyait sa course prendre un tout autre tournant à 82 bornes du terme. « Un coureur d’Astana a percuté un spectateur et j’avais aucune chance de l’éviter, confiait le Suisse. Je me suis retrouvé pris dans une chute et je n’ai rien vu venir ». Alors que Laurence Pithie et Valentin Madouas conservaient leur position dans le paquet principal, Stefan Küng était lui contraint à une grosse chasse. Grâce au concours de Lewis Askey puis Fabian Lienhard, il a finalement établi la jonction peu avant d’aller chercher le Vieux Quaremont pour la deuxième fois de la journée. Les leaders de la Groupama-FDJ ont tous tenté de se repositionner pour cet instant crucial où, comme attendu, les favoris sont entrés en action. Mathieu van der Poel a déclenché les hostilités, mais Laurence Pithie s’est superbement accroché pour basculer au sommet avec seulement cinq coureurs, alors que l’échappée était revue. Valentin Madouas a opéré la jonction peu après, avant de descendre vers le Paterberg, alors que Stefan Küng payait ses efforts précédents. « J’ai entamé le Vieux Quaremont un peu loin, et j’ai dû mettre pied à terre deux fois, confiait-il. Au sommet, je ne devais pas être si éloigné que ça de la tête, mais je n’étais plus dans l’aspiration et ma course s’est terminée là ».
« La course de Stefan a évidemment été faussée par la chute, confirmait Frédéric. Quand il est revenu, la course était déjà bien décantée. La course est déjà dure sans soucis, mais avec la chute, une blessure au genou et en étant à contre-temps, il était très difficile d’exister ». La Groupama-FDJ a ainsi perdu l’une de ses trois cartes, et la montée suivante du Paterberg s’est avérée difficile pour ses deux autres candidats. Laurence Pithie s’est accroché tant bien que mal alors que Valentin Madouas, trop loin au pied, prenait place dans un deuxième groupe. C’est dans cette configuration que le terrible Koppenberg s’est présenté dans la foulée. Mathieu van der Poel s’est alors envolé, mais derrière lui, la quasi-intégralité des coureurs a été stoppée net en raison de la pente et des pavés glissants. « Un coureur a mis pied à terre, et donc tout le monde a mis pied à terre puis a couru à côté de son vélo, expliquait Valentin, alors quasiment retour sur les premiers poursuivants. C’est personnellement la première fois que ça m’arrive en course. Avec la pluie, on n’avançait pas du tout sur le pavé ». Une dizaine de coureurs est finalement ressortie du Koppenberg avant le champion de France, alors repoussé à un troisième échelon avec une vingtaine d’hommes.
« J’ai donné tout ce que j’avais à donner », Valentin Madouas
En difficulté dans le mont, Laurence Pithie a bien fait son retour aux côtés du Breton, mais lorsqu’une vive accélération dans le groupe a relancé la course pour le podium dans l’ultime enchaînement Vieux-Quaremont/Paterberg, les hommes de la Groupama-FDJ n’ont pu accompagner le mouvement. Valentin Madouas s’est retrouvé à un quatrième échelon, à plus de trente secondes du groupe le précédant. C’est ainsi que, pendant que Mathieu van der Poel s’offrait son troisième Ronde, le champion de France devait se contenter d’une lutte pour les accessits, et en l’occurrence d’une seizième place sur la ligne. « C’était une course vraiment difficile, et les conditions l’ont rendue encore plus compliquée. disait-il. J’ai souffert de la pluie musculairement. Le résultat reflète mon niveau du jour. Il n’y a pas d’excuses. J’ai donné tout ce que j’avais à donner aujourd’hui ». « Valentin pensait être mieux physiquement, mais il était un petit ton en-dessous, confiait Frédéric. Quand tu n’es pas à 100% sur ce genre de course, surtout pour lui qui a tendance à courir en retrait, il est difficile d’être devant. Laurence était un peu juste sur la fin, mais on s’y attendait un peu après Gand-Wevelgem. Il a quand même fait un très beau premier Tour des Flandres. Il y a enfin la chute de Stefan, mais on partait avec trois leaders pour justement avoir une marge de sécurité au cas où l’un d’entre eux ait des soucis. Le résultat reste donc une grosse déception et c’est une journée difficile pour nous ».Le groupe des Classiques espère désormais finir sur une bonne note le week-end prochain sur l’Enfer du Nord. « On aurait préféré arriver sur Paris-Roubaix avec de meilleurs résultats, mais peut-être que ce Tour des Flandres moyen sera effacé dimanche prochain par un très bon résultat à Roubaix, ajoutait Frédéric. C’est tout à fait jouable ». « J’ai été sorti de la course sans pouvoir jouer mes cartes aujourd’hui, complétait Stefan. Il faut savoir switcher et désormais se concentrer sur Paris-Roubaix ».
1 commentaire
Gueusset
Le 31 mars 2024 à 20:59
Bravo les gars vous avez fait se que vous pouviez récupérer bien pour dimanche prochain bonne semaine