Pour la troisième journée consécutive, les sprinteurs ont pu se disputer la victoire sur Tirreno-Adriatico. Si le Norvégien Jonas Abrahamsen, issu de l’échappée, a résisté jusqu’à 100 mètres du but, c’est finalement Jonathan Milan qui s’est imposé à Giulianova, sur la côte adriatique. Cette quatrième étape n’a pas engendré de vrais écarts au classement général, mais Romain Grégoire pointe désormais à vingt-six secondes du nouveau leader, aussi le vainqueur du jour. Le Franc-Comtois demeure sixième avant les deux étapes cruciales pour le classement général.
C’est à l’occasion du quatrième de course, ce jeudi, que le peloton de Tirreno-Adriatico s’en allait rejoindre la côte adriatique. Cela se traduisait de nouveau par une longue étape, de plus de 200 kilomètres, entre Arrone et Giulianova, dans les Abruzzes. Et si un vrai col était au menu de la journée, sa localisation à plus de 130 kilomètres de l’arrivée ne laissait guère envisager une course animée. L’échappée a même pu se détacher d’entrée de jeu, avec Lorenzo Quartucci (Team Corratec-Vini Fantini), Davide Bais, Mirco Maestri (Polti Kometa), Alex Tolio (VF Group-Bardiani CSF-Faizanè), Jonas Abrahamsen (Uno-X Mobility) et Alexander Kamp (Tudor) en son sein. Quelques formations ont bien tenté d’éliminer les purs sprinteurs lors de l’unique ascension du jour, mais le peloton s’est ensuite reconstitué dans la descente. Dès lors, un scénario plus traditionnel s’est installé, bien que l’échappée ait pu jouir d’une avance de six minutes avant que les équipes intéressées par la victoire d’étape ne se réorganisent. « Tous les sprinteurs avaient bon espoir que ça arrive groupé aujourd’hui, et on a donc observé cette dynamique de course », indiquait Yvon Caër.
« Demain, une autre course commence », Yvon Caër
À quarante bornes du but, l’écart des hommes de tête était ramené à deux minutes, mais la résistance s’est ensuite avérée plus coriace. Au premier passage sur la ligne à Giulianova, Maestri, Kamp, Abrahamsen comptaient encore une minute, et parvenaient même à passer une côte non-répertoriée à dix kilomètres du but avec une marge de trente secondes. « Il y avait beaucoup de tension, notamment sur la fin qui était assez technique et en phase descendante, indiquait Yvon. Tout le monde jouait le placement, que ce soit pour le sprint ou pour ne pas prendre de cassures. C’était tendu. Romain découvre ce que c’est que de devoir rester placé au niveau WorldTour quand ça frotte beaucoup. Encore une fois, Clément, Olivier, Cyril ont fait du très bon boulot ». Le trio échappé s’est présenté dans les 1600 derniers mètres en légère montée avec une avance de quelques mètres. Kamp et Maestri ont rendu les armes, mais Abrahamsen a insisté et profité d’une légère temporisation à l’entrée dans le dernier kilomètre. Le Norvégien a pu entamer l’ultime ligne droite en tête, mais les meilleurs sprinteurs l’ont finalement revu juste avant la ligne, et Jonathan Milan l’a emporté. « Fabian était bien placé au pied de la bosse finale, mais il manquait sans doute un peu de force pour pouvoir suivre les meilleurs », complétait Yvon.
Le Suisse a finalement pris la dix-huitième place sur la ligne, quelques rangs devant Romain Grégoire (24e), toujours sixième du général. « Demain, une autre course commence, assurait enfin Yvon. Romain devrait avoir plus l’opportunité de se mettre en évidence. Ce sont des profils qui lui conviennent ». Vendredi, le peloton devra notamment arpenter la montée de San Giacomo (12 km à 6%), dont le sommet sera franchi à vingt-quatre kilomètres de l’arrivée.